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Mais l’appétit retrouvé après ce long jeûne semblait avoir changé. Les plats envers lesquels j’avais toujours nourri une certaine répugnance affûtaient à présent ma fringale. Jusqu’ici, le mot « vagin » évoquait à mes yeux l’abîme qu’était un sexe de femme : son insondable mystère, sa mise en marche capricieuse. Mes notions rudimentaires de l’anatomie féminine, le goût saumâtre de ces plis cachés firent que j’avais peu apprécié de m’y attarder de mes lèvres ; et si une partenaire entêtée (ou plus lourde que moi) parvenait à m’imposer un cunnilingus, je bâclais la besogne. Je m’aventurais alors dans ce territoire inconnu à la façon d’un explorateur pleutre le long d’une grotte obscure, pour m’y jeter à contrecœur comme on se force à plonger dans une mer glaciale. J’effectuais à la hâte quelques manœuvres maladroites en ignorant les directives qu’on avait parfois l’outrecuidance de me lancer : « Plus haut ! Non, plus bas… A gauche, oui, non, à droite ! », pour enfin jaillir le souffle court, un poil coincé entre les dents.
Afficher en entierJe découvris le plaisir de tracer des mots sur une page, d'écouter le crissement de la plume sur le papier, de regarder l'encre sécher comme un écolier devant sa copie.
Afficher en entierAprès cette fausse joie, je m'étais mis à guetter malgré moi, avec morbidité, les grands départs, les jours fériés, les « ponts », sachant que les routes seraient surchargées et les accidents plus fréquents. De toutes ces personnes qui allaient perdre la vie sur la route des vacances, n'y en avait-il pas une dont le coeur, les tissus, le groupe sanguin étaient compatibles avec les miens? Avais-je le droit d'attendre la mort d'un autre pour pouvoir revivre? Avais-je le droit d'espérer?
Afficher en entier[...]Il aurait pu, comme tant d'enfants de parents divorcés, souffrir de notre séparation. Élisabeth avait eu l'intelligence de ne jamais me dénigrer aux yeux de notre fils. Il en était sorti équilibré, respectueux de nos deux personnalités si opposées. C'était grâce à elle. Maintes fois, je fus tenté de lui dire. Mais je redoutais son sourire teinté de sarcasme. Alors je me taisais.
Afficher en entier- J’ai divorcé d’un alcoolique, fumeur, égoïste, rabat-joie, mal habillé, vivant dans un taudis… bégaya t-elle hilare. Et je me retrouve à boire le thé dans un salon qui sent le Plitz, chez un type souriant, branché, impeccable, qui s’intéresse à mon travail pour la première fois de sa vie, c’est trop drôle ! [...]
- Tu sais Bruce, dit Elisabeth entre deux hoquets, tu aurais dû te faire greffer ce nouveau coeur il y a longtemps. J’ignore à qui il appartenait, mais cela devait être à quelqu’un de formidable !
Afficher en entierJe n'avais même pas le courage de pleurer.
Afficher en entierElle croyait à l'amour, à la tolérance, au partage, à la confiance. Entière, impulsive, tendre, elle préférait donner plutôt que recevoir. Elle aimait rire mais elle pleurait facilement, de colère, de tristesse, d'émotion. Elle n'avait pas peur de la souffrance, de la mort, de la vieillesse.
Afficher en entierMais j aime trop mes quelques vices. Oscar Wilde disait su il faut savoir résister a tout sauf a la tentation. Je m applique a suivre cet excellent conseil
Afficher en entierLe nez "cyranesque" du Dr Lacotte s'était rétréci, recroquevillé dans son visage joufflu comme un mollusque aspergé de jus de citron.
Afficher en entier- Tu sais mon vieux, dit-il d'une voix tonitruante, les bonnes femmes et les artichauts c'est pareil. Le coeur est sous les poils !
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