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Extrait ajouté par bamby114 2014-10-03T10:46:39+02:00

Marguerite ne réussit pas à rejoindre Guyette et Bertine. Elles avaient disparu, englouties dans cette masse indistincte et grouillante. C'est à ce moment précis qu'elle surprit le vol.

Efflanquées et scrofuleuses, deux filles d'une douzaine d'années rôdaient, tels des chiens affamés. Marguerite se rappela les paroles de Renelde, bénit le Seigneur d'avoir mis sa « petite mère » sur son chemin. L'une d'elles accrocha un passant, tandis que l'autre lui dérobait sa bourse. Il s'éloigna sans se douter le moins du monde qu'il se trouvait délesté d'une partie de sa fortune, peut-être de stout son bien.

La fillette à la bouche mince, au visage déjà marqué de petite vérole, se tourna brutalement vers Marguerite, figée de surprise :

Qu'as-tu à me regarder ?

Dans un élan de compassion, Marguerite lui sourit. Elle désirait lui faire comprendre qu'elle aussi était orpheline, qu'elle aurait pu être des leurs, mais la malheureuse en haillons crut avoir affaire au sarcasme, au mépris d'une bourgeoise qui n'avait pas été élevée à la dure. Elle s'approcha d'un ivrogne accroupi dans une encoignure puante, vociféra à l'encontre de Marguerite et la fixa du doigt. Un regard torve l'atteignit en plein cœur.

C'est aussi une créature du Diable, criaillait la fille.

Mais oui, elle est aussi belle que ces drôlesses, renchérit l'homme aux cheveux sales et emmêlés, qui s'était levé et s'était approché en titubant.

Une sorcière revêt toutes les apparences, même celle d'un ange !

Il se tenait à présent face à elle. Les deux sauvageonnes éclatèrent d'un rire indécent. Elle se sentit happée par le bras perfide de l'individu à la mine simiesque.

« Où sont les soldats ? » pensa-t-elle. Elle tourna la tête de tous côtés. « Personne ne me délivrera ? Renelde... Petite mère ? »

Quelques regards la toisaient de manière étrange. Elle se vit en un instant livrée au bûcher. Son visage courroucé se remplit d'effroi.

Laissez-moi ! Parvint-elle à murmurer. «  Que se passe-t-il ? Je n'arrive même pas à crier ! »

L'homme se tenait contre elle, les narines frémissantes. L'angoisse de Marguerite montait. Elle sentit le désir qui s'emparait de lui. Elle respira son haleine répugnante et suffoqua. Sa cape chaude lui glissa des épaules. Les yeux de son agresseur s'arrêtèrent sur son décolleté. Il arbora un terrible sourire.

Le beau tendron que voilà ! Oh ! Regardez ! Elle porte la marque du Diable ! Proféra-t-il, en touchant une tache rousse sur son épaule opaline, glacée de froid et de peur.

Le sang quitta les pommettes de Marguerite. Elle essaya encore de protester, mais sa mâchoire restait bloquée. Aucun son ne sortait de ses lèvres pâlies.

Atour d'eux, hormis deux ou trois esprits échauffés qui croyaient avoir reconnu une nouvelle œuvre de Satan, les spectateurs ne s'en préoccupaient pas. Ils assistaient à la montée des six filles sur l'estrade qui les attendait.

Ah ! Mais tu en es pleine, de ces tâches du Diable, ma jolie !

Il la dévorait des yeux. Son souffle se fit plus lourd, plus âcre, tandis qu'il lui crachait à l'oreille :

Viens, ma rousse, je vais t'emmener te confesser. Viens, donc, tu rouleras de plaisir, tu verras...

Il accompagna ses paroles d'une geste obscène, et lui saisit un sein à travers son corsage. Elle eut l'impression que son cœur allait éclater dans sa poitrine. Des sueurs froides perlaient à son front.

Tu hurleras de plai...

Il ne put achever sa phrase. Un formidable coup de poing lui ferma la mâchoire et le projeta en arrière.

Marguerite n'eut pas le temps de voir l'inconnu au visage dissimulé par un grand chapeau qui avait surgi du ciel, de façon inopinée. Elle s'évanouit.

L'immonde individu se releva rapidement et disparut, lâchement, comme un personnage de cauchemar, avec quelques dents de moins.

Dans son rêve, Marguerite flottait. Elle s'envolait. Non, quelqu'un la soulevait de terre. Oui, c'était cela. Elle était bien. Elle aurait voulu le dire. Aucun son ne sortait. Elle aurait voulu soulever les paupières. Elles étaient si lourdes. Elle sentit qu'on la déposait. Elle était à l'abri.

Renelde n'écoutait plus Gabriel. Son regard anxieux cherchait Marguerite.

Tout se passa très vite. Des silhouettes. Une bousculade. Des piétinements. Elle l'aperçut enfin, qui disparaissait au-dessous de la masse confuse des chapeaux et des coiffes.

Il lui sembla distinguer un feutre à large-bord, « identique à celui de Grégoire », pensa-t-elle. Elle fendit la foule.

Déjà Marguerite revivait dans les bras de sa petite mère. L'inconnu s'était volatilisé. Gabriel essaya, en vain, de savoir ce qu'il en était auprès des badauds. Ils étaient trop occupés par la suite de l'exécution, ou ne tenaient pas à admettre qu'ils avaient assisté à l'agression et ne s'étaient pas interposés. Les rares propos étaient contradictoires.

C'était un vieux.

Non, un jeune...

On ne sait pas... Il semblait grimé.

De toute façon, il cachait son visage...

C'était peut-être le Diable ? Un Diable boiteux.Mais alors, la fille serait une sorcière ?

Gabriel et Renelde l'emmenèrent au plus vite, loin des clameurs d'une foule fanatisée, fasciné par le spectacle.

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