Extraits

- Emma, tu m’écrase le pied, remarqua-t-il d’un ton amusé.

Je me mordit les lèvres d’un air gêné.

- Oups, désolée.

Oh bon sang, en cet instant, j’aurais bien échangé cette soirée contre un week-end complet d'entraînement... et pas seulement à cause de l’inconfort que me procurait ma tenue mais parce que ça m’en faisait bizarre d’être serrée contre Hell. Et parce que j’avais comme une petite boule brûlante dans l’estomac qui me donnait chaud et m’asséchait la gorge.

- Au fait, la réponse est oui.

- De quoi est ce que tu parles ?

-Quand là sorcière t’as demandé si je savais à quel point tu tenais à moi, la réponse est oui, je le sais.

Je me pétrifiait.

- Emma, mon pied !

Je fixais le sol et retirais mon pied du sien à la vitesse de l’éclair.

- Regarde moi, fit-il en relevant mon menton.

— Emma ! Réveille-toi ! Allez, debout !

Je grognai avant de remonter la couverture au-dessus de ma tête.

— Emma !

Il ne pouvait pas me laisser dormir, non ?

— Emma !!!!

J’ouvris un œil. Hell était beau à tomber avec ses traits réguliers, sa peau parfaite, ses cheveux couleur de neige et son visage angélique. Il suffisait de plonger quelques secondes dans ses yeux rubis pour comprendre qu’il n’était pas une gentille créature ailée venant du ciel, mais un démon, et que sa place était en enfer et non au paradis.

— Fiche-moi la paix !

— Pas question ! insista-t-il en jetant ma couverture en bas du lit.

Pff... Depuis que j’avais été transférée au manoir, Hell était toujours sur mon dos. Il passait son temps à me torturer et j’avais constamment envie de l’étrangler...

— Non mais t’es malade ou quoi ?! Il est à

peine cinq heures ! protestai-je en regardant le réveil-matin posé sur ma table de chevet.

— Une heure parfaite pour s’entraîner.

Je jetai un œil vers la fenêtre. Le ciel était encore noir, les rayons de l’aube n’avaient même pas commencé à percer l’obscurité.

— Pas question ! Dehors ! Sors de ma chambre ! m’écriai-je en lui lançant mon oreiller à la figure.

Il l’attrapa en plein vol et fronça les sourcils d’un air sévère.

— J’ai dit debout, Emma !

Flammarion Jeunesse, p. 156

« Est-ce que les sorciers ont peur de moi ?

Ça semblait peut-être idiot vu la manière dont ils me traitaient, mais mon père m'avait un jour expliqué que les gens n'agissaient pas toujours de manière rationnelle face au danger, et qu'ils se comportaient parfois comme les animaux qui mordent quand ils sont effrayés. Alors oui, je savais que les sorciers étaient plus puissants que je ne l'étais, qu'ils pouvaient aisément me blesser et que c'était probablement une question idiote, mais j'avais lu une telle frayeur dans le regard de Malcolm quand je lui avais demandé s'il dormait bien la nuit que je ne pouvais m'empêcher de me poser des questions. »

Flammarion Jeunesse, p. 30

« Heure de cours ou pas, je devais quitter cet endroit au plus vite. Pleurer était une chose, mais le faire devant tous ces garçons qui me haïssaient en était une autre. Et je ne voulais surtout pas leur faire ce plaisir. Ah ça non ! »

- Emma, vous ne vous quittez pas tous les deux. Quand tu bouges, il bouge. Quand tu ris, il sourit. Quand...

- Je ne suis pas amoureuse de lui, protestai-je précipitamment.

- Qui espères-tu convaincre ? Toi ou moi ?

Comment un ado de treize ans pouvait-il avoir un comportement aussi tordu ? Sa mère l'avait bercé trop près du mur et il avait pris un gros coup sur la tête ?

Bon sang, je comprenais pourquoi le règlement de l'école interdisait de trucider ses petits camarades. C'était à cause de Hell. il suffisait de le côtoyer pour avoir des pulsions homicides et ressentir le besoin irrépressible de le frapper.

- Ta magie, ce sont tes émotions qui l'activent, expliqua Hell.

- Pas "toutes ses émotions", visiblement. Uniquement celles qui ont un rapport avec toi, ricana Eden.

Etrange... si je ne le connaissais pas aussi bien, j'aurais juré qu'il y avait une pointe de jalousie dans sa voix.

- Pourquoi as-tu demandé à Eden de me ramener d'ailleurs ?

Hell pinça les lèvres.

- Je voulais pouvoir t'étrangler de mes propres mains. Tu sais que je vais devoir passer trois jours en isolement à cause de toi ?