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— Je te donnerai le secret de l’amour cosmique, celui de la pierre philosophale...
Elle s’accroche à son bras, tout tourne autour d’elle. Philippe a resserré son étreinte, tandis qu’il se rend compte qu’elle tremble violemment. Une fois de plus, il se demande pourquoi elle a tant maigri et certes, il ne peut croire qu’il en est la cause.
— Depuis combien de temps n’avez-vous pas mangé ?
Elle secoue la tête. Est-ce si important ? Il est grave, inquiet, il sait pertinemment que toutes les femmes sont d’excellentes comédiennes, de plus, Judith a pris des cours d’art dramatique.
— Jean-Michel m’attend. Je ne peux le laisser passer des heures dans la voiture.
Il la serre brusquement, avec une telle violence qu’elle pousse un cri.
— Judith, ne faites pas cela, rentrons à la maison. Vous allez enlever cette robe triste, nous en choisirons une autre et vous mettrez des joyaux dignes de vous. Je ferai savoir à votre cousin qu’il vous est impossible de sortir à cause d’un léger malaise. Judith... Qu’exigez-vous de moi pour renoncer à cette rencontre ?
— Des œufs au jambon et vous entendre dire... « Je vous aime… »
Philippe s’est redressé. Doucement, il a libéré ce corps, cette femme qu’il désire avec une force, une fougue quasi maladive. Longtemps, il a hésité, Judith a cru qu’il allait parler, qu’il allait enfin prononcer les mots qu’elle souhaite, mais il a reculé d’un pas. Il a tourné le dos. Il a appuyé sur l’appel de l’ascenseur.
Très vite, la cabine s’est immobilisée à l’étage. Philippe a pris la main de Judith et l’a portée à ses lèvres. Ouvrant la porte, il a murmuré :
— Passez une bonne soirée…
Afficher en entier« Ce soir, Philippe croit vraiment qu’elle lui appartient.
Elle a prononcé des mots qui venaient du plus profond d’elle-même. Philippe sait qu’elle était sincère. Ce soir, elle le désire. Ce soir, elle ne veut que lui. Ce soir, tout est merveilleux.
Judith est dans ses bras, abandonnée. Elle est venue vers lui. Elle lui a dit qu’elle l’aimait et cela le bouleverse. Il s’enivre de la douceur de sa peau, de la tiédeur de son souffle, de ses soupirs, de ses plaintes. Il voudrait arrêter le temps, ne plus avoir à douter, ne plus avoir à souffrir et à se demander si cette passion violente et soudaine pourra durer longtemps, pourra durer toujours.
Tandis que le bonheur le submerge, la douleur l’étreint une nouvelle fois. Mais elle appelle, lui dit son amour, alors il l’enveloppe de ses grands bras et la fait basculer sur son corps. »
Afficher en entier« — Judith, chuchote-t-il. Tu es à moi, toujours...
La main de Philippe a glissé sur des jambes qui tremblent. Judith s’est accrochée à lui. Elle continue de trembler, elle a peur, elle ne retrouve pas le Philippe qui lui fait l’amour dans le lit capitonné, elle ne ressent pas l’odeur du feu de bois, le chant de l’âtre qui crépite, elle est perdue, loin de la chambre douillette aux meubles en bois de rose, de la multitude de rideaux blancs qui en couvrent les murs. Elle semble appréhender ce lieu étrange. Elle a froid, elle a mal, les joyaux lui piquent le dos. Malgré tout, elle se laisse aller contre lui.
Sans même s’en rendre compte, elle a soulevé les reins pour se défaire de ses derniers vêtements. Elle a tendu les bras. Philippe est là enfin, il a encore gagné, mais en même temps, il est encore vaincu.
— Philippe... mon amour...
Il l’embrasse doucement et voudrait que ce baiser ne connaisse pas de fin. Il la caresse, il sourit, il chuchote :
— Nous allons goûter l’un et l’autre, au délirant plaisir qui vient l’un de l’autre, et que nous ne pourrons jamais retrouver l’un sans l’autre. »
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