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Alors, quand il lui reprochait d’ignorer sa présence, quand il la taquinait à propos de leur abstinence pendant le voyage, il y avait là plus que le désir enjoué d’un époux vieillissant. Qu’il sache ou non ce qu’il disait, elle comprenait le sens véritable de ses avances : Après tout ce que j’ai laissé tomber pour toi, n’as-tu rien à me donner
Afficher en entierPeut-être rentrerait-il un jour au pays, et, dans ce cas, les océans, la glace, les tempêtes, les poissons et les prairies estivales au vert désespérément tendre seraient encore là. Mais ses équipages auraient disparu – ils avaient déjà disparu.
Afficher en entier" Même si Quara a raison, même si elle est à cent pour cent sur la bonne voie et que les virus de la descolada sont tous titulaires du doctorat et n'arrêtent pas de publier des thèses sur la meilleure méthode d'emmerder les humains jusqu'à ce qu'ils crèvent, et alors ? Est-ce qu'on va tous lever les pattes en l'air et faire le mort sous prétexte que le virus qui essaie de nous tuer tous est si foutrement intelligent ?"
Afficher en entierEnder et Fureteur en ont parlé longuement, je les ai entendus. Ender pense que la matière et l'énergie ne sont peut-être rien que de l'information. Que la réalité physique n'est que le message échange par les philotes.
"Que dit Fureteur?"
Il dit qu'Ender a presque raison. Fureteur dit que la réalité physique est effectivement un message, et que ce message est la question que les philotes posent en permanence à Dieu.
"Quelle est cette question ?"
"Elle tient en un seul mot : pourquoi?"
"Et comment Dieu leur répond-il?"
"Avec la vie. Fureteur dit que c'est par la vie que Dieu donne un sens à l'univers."
Afficher en entierPendant toute la durée de la remontée à la surface, Valentine s'efforça de comprendre ce qui s'était passé. Elle avait toujours cru que, si seulement les gens pouvaient se transmettre directement leurs pensées en éliminant les ambiguïtés du langage, la compréhension réciproque serait parfaite et qu'il n'y aurait plus de conflits inutiles. Au lieu de cela, elle avait découvert que, plutôt que d'amplifier les différences entre les individus, le langage pouvait tout aussi bien les adoucir, les minimiser et arrondir les angles pour permettre aux gens de croire qu'ils étaient plus semblables qu'ils ne l'étaient en réalité. Peut-être que le langage était une meilleure solution.
Afficher en entierLa partie du cerveau qui enregistre l’image ou le son est excitée toutes les une ou deux heures pendant que les humains dorment, exactement comme lorsqu’ils sont éveillés. Même lorsque les sons et les images forment un bric-à-brac aléatoire sans aucun sens, leur cerveau persiste à essayer d’en faire un ensemble cohérent. Ils essaient de faire des histoires avec. C’est du bric-à-brac aléatoire dénué de sens, sans corrélation possible avec la réalité, et pourtant ils fabriquent leurs histoires de fous à partir de ça. Et puis ils les oublient. Ils se donnent tout ce mal pour trouver des histoires et, quand ils se réveillent, ils les oublient presque totalement. Mais, quand il leur arrive de s’en souvenir, alors ils essaient de fabriquer des histoires à partir de ces histoires aberrantes et de les incorporer à leur vie réelle.
Afficher en entierIl n’y a qu’une illusion de libre arbitre, dans la mesure où les causes de notre comportement sont tellement complexes que nous ne pouvons les retrouver. Si on a une ligne de dominos qui s’abattent les uns sur les autres, on peut toujours dire : Regardez, ce domino-ci est tombé parce que celui-là l’a poussé. Mais si on a un nombre infini de dominos qui viennent d’une infinité de directions, on ne peut jamais retrouver le début de la chaîne causale. Alors, on se dit : Ce domino est tombé parce qu’il le voulait.
Afficher en entierMais tu ne l’aimes pas, reprit-il. Tu ne sais pas comment aimer les gens. Tu sais seulement comment les dominer. Et, parce que les gens ne se comportent jamais exactement comme tu le veux, maman, tu as toujours l’impression d’être trahie. Et, parce que tout le monde finit par mourir, tu te sentiras toujours flouée. Mais c’est toi qui triches, maman. C’est toi qui te sers de notre amour filial pour essayer de nous contrôler.
Afficher en entier« Ils ne savent jamais rien. Ils n’ont pas assez d’années dans leur courte vie pour arriver à comprendre quoi que ce soit. Et pourtant, ils croient tout comprendre. Depuis leur plus jeune âge, ils s’imaginent à tort qu’ils peuvent appréhender le monde, alors qu’en réalité ils disposent de quelques a priori et préjugés primitifs. En vieillissant, ils apprennent un vocabulaire plus élaboré pour exprimer leurs stupides pseudo-connaissances et, à force d’intimidation, obliger les autres à accepter leurs préjugés comme s’ils étaient la vérité, mais cela revient au même. Pris individuellement, les êtres humains sont tous des imbéciles. »
« Alors que collectivement… »
« Collectivement, ils forment une collection d’imbéciles ! Mais dans toute cette agitation prétentieuse où ils pondent des théories à demi comprises à propos de tout et de rien, il s’en trouve un ou deux pour tomber sur une idée un peu plus proche de la vérité que la version en vigueur. Et, à force de tâtonnements, la moitié du temps environ, la vérité finit par remonter à la surface et par être acceptée par des individus qui ne la comprennent toujours pas mais qui l’adoptent simplement comme un nouveau préjugé auquel ils feront aveuglément confiance jusqu’à ce qu’un autre imbécile trouve mieux la prochaine fois. »
« Vous dites donc qu’aucun d’entre eux n’est intelligent en tant qu’individu, et que les groupes sont encore plus stupides que les individus – et pourtant, avec un si grand nombre d’imbéciles engagés dans la simulation de l’intelligence, ils trouvent quand même quelques-uns des résultats auxquels aboutirait une espèce intelligente. »
« Exactement. »
Afficher en entierSÉPARATION
« Aujourd’hui, l’un des frères m’a demandé : Est-ce un supplice de ne pouvoir quitter l’endroit où l’on est ? »
« Tu as répondu… »
« Je lui ai dit que je suis à présent plus libre que lui. L’incapacité de me mouvoir me libère de l’obligation d’agir. »
« Menteurs que vous êtes, ô vous qui parlez toutes langues. »
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