Commentaire de Moridiin

Je n’étais pas étrangère à l’univers après avoir vu l’adaptation de Lynch et celle plus récente de Villeneuve. Malgré tout, l’univers créé est conséquent et malheureusement assez peu expliqué (pour l’instant). Je pense que pour un novice, ça doit faire un (trop ?) gros morceau à avaler.

Pour ma part, comme prévu, j’ai adoré Arrakis, son immensité désertique et ses Fremens, un peuple dur mais loyal et résolu à faire de leur planète un monde meilleur. J’ai beaucoup apprécié le message écologique porté par le livre (j’ai d’ailleurs beaucoup aimé l’appendice concerné à la fin du livre !), encore très actuel par ses temps de réchauffement climatique et de désertification lente, progressive, mais inexorable de certaines régions du monde et de guerre de l’eau qui menace.

Je me suis régalé pendant la première partie, où on découvre un Paul hésitant, encore dans l’ombre de son père, un Duc pétri d’honneur mais affaibli, traqué, solitaire (et plutôt paranoïaque – à juste titre d’ailleurs). J’ai adoré le personnage de Leto, droit, juste, honorable. Par contre, je n’accroche décidément pas à Jessica, dont je n’arrive tout simplement pas à voir la plus-value dans l’histoire ! Et c’est lié en particulier à son côté Bene Gesserit, dont le mysticisme me laisse de marbre. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle à partir du moment où Muad’Dib prend le devant de la scène, mon intérêt a décru. J’ai été un peu perturbée par les ellipses temporelles qui arrivent sans prévenir mais surtout, j’aurais largement préféré qu’on explore plus cette planète, sa transformation et l’entraînement des Fremens (j’ai adoré Stilgar !), plutôt que les explorations spirituelles de Paul (qui ne concluaient pas vraiment sur grand-chose d’ailleurs …). Je reste aussi sceptique quant à la présence d’Alia et ses dons …

Un tome en demi-teinte donc, qui a démarré fort mais dont les thématiques majeures portées ensuite ont un peu atténué mon plaisir. J’attends quand même de voir ce que donne la suite, même si je crains qu’on reste encore beaucoup (trop à mon goût) dans le monde spirituel.

Néanmoins, compte tenu des thématiques abordées (et notamment le mélange politique/religion) et la complexité de l’univers créé, je comprends que cette saga soit devenue une référence du genre et qu’elle ait traversé le temps en conservant la notoriété qu’on lui connaît encore aujourd’hui.