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Elle n’était pas tout à fait en droit de parler au nom de Rojer, mais en le présentant comme venant du Creux plutôt que de Pontrivière, la ville qui l’avait vu naître, elle affirmait son appartenance à la tribu du Creux, et donc par extension au peuple krasien. Les sourcils du clerc commencèrent à tressaillir. Seules les Fiancées osaient donner des ordres à un dama, et seulement parce que l’Evejah disait clairement qu’un homme qui attentait à l’intégrité physique de l’une d’elles, ou l’empêchait d’agir à sa guise de quelque façon que ce soit, était puni de mort et se voyait refuser le paradis. Leesha n’était pas dama’ting, mais son attitude indiquait qu’elle estimait avoir les mêmes droits, en vertu de son statut de sainte promise. Le dama cessa de respirer, son visage s’empourprant à mesure que sa colère enflait, et Leesha comprit qu’elle était allée trop loin. Elle saisit une pincée de poudre aveuglante dans son tablier. Il allait se ruer sur elle d’un instant à l’autre, et elle devrait le neutraliser devant tout le monde.

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Leesha contempla le ciel qui s’assombrissait en pressant sa paume contre son œil pour apaiser un élancement douloureux. Ayant quitté bien tard le palais d’Ahmann, la caravane en partance pour le Creux du Libérateur n’avait pas beaucoup progressé en ce premier jour, d’une quinzaine de kilomètres tout au plus. Il arrivait qu’un Messager comble en moins de deux semaines la distance séparant Fort Rizon du Creux. Les Lances du Libérateur, qui ne craignaient pas les démons et pouvaient progresser à vive allure même pendant la nuit, avaient parcouru le trajet en deux fois moins de temps. Même le voyage aller avait été plutôt rapide, malgré le fait qu’il avait fallu avancer lentement, les parents de Leesha n’ayant pas l’habitude de la route. Erny n’avait jamais été de constitution robuste, et sa jeunesse était passée depuis longtemps. À l’aller, il avait souffert de maux de dos quotidiens, et sa fille avait été obligée de lui administrer des substances relaxantes qui l’avaient fait dormir comme une souche. Pour le retour, le groupe bénéficiait de véhicules bien plus confortables, mais même s’il ne se plaignait jamais, Leesha avait surpris son père à se masser le dos lorsqu’il croyait que personne ne le regardait, et elle savait que le voyage serait pénible pour lui. — Il faudrait que nous nous arrêtions bientôt pour la nuit, avait-elle dit à Shamavah, qui partageait le même chariot qu’elle et que ses parents.

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Abban regarda avec plaisir Qeran aller et venir devant les khaffit et les chin qu’il avait sélectionnés pour l’entraînement. On avait jeté au feu la jambe de bois du maître instructeur pour la remplacer par une feuille d’acier-ressort protégé. La prothèse, simple et élégante, était susceptible de lui rendre à peu de chose près son agilité perdue. Il se servait encore de sa lance pour garder l’équilibre, mais son aisance grandissait de minute en minute. On avait dépouillé les hommes de leur robe et de leurs autres vêtements pour les brûler, à l’exception de leur bido. Celui des khaffit était brun, et celui des chin couleur d’olive verte.

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Le flegme de Qeran ne révélait en rien ses intentions lorsqu’il fit décrire à sa lance une courbe ascendante qui cueillit le jeune homme à l’entrejambe et le plia en deux. Puis il abattit son arme, frappant le Sharum à la tempe et l’envoyant au sol. Hamash roula vivement sur le côté. Qeran, ayant anticipé sa réaction, abattit l’extrémité ronde et métallique de sa lance à l’endroit où il se réceptionna, lui fendant la joue et lui brisant plusieurs dents. Crachant du sang et des débris d’émail, Hamash chercha en vain à se relever, mais Qeran n’arrêta pas là sa punition. Bien campé sur ses jambes, il frappa, encore et encore. La plupart des coups étaient destinés à faire mal sans provoquer de réels dégâts, mais voyant le jeune homme continuer à résister, le vieux maître lui cassa le bras droit à la hauteur du coude. L’os se rompit avec un craquement sonore, et Hamash hurla de douleur. — Absorbe ta douleur et tais-toi, imbécile ! siffla Qeran. Tes hommes te regardent. De fait, instructeurs et kha’Sharum avaient tous interrompu leur activité pour regarder la scène, bouche bée.

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Sur le chemin de la khaffit’sharaj des Kaji, Abban et Qeran s’attirèrent de nombreux regards. L’une des jiwah’Sharum avait déshabillé et baigné d’eau fraîche le maître instructeur avant de lui fournir une tenue noire propre. Il plissait les yeux sous la vive lumière du jour, mais même si sa tête le faisait souffrir à cause du couzi – ce qu’Abban savait pertinemment – il n’en montra rien, gardant le dos droit et le regard fier. Le khaffit marchait un pas derrière lui comme le voulait la coutume, même s’il aurait facilement pu le dépasser, car Qeran était obligé d’avancer lentement pour conserver sa dignité. Ils arrivèrent sur une aire où s’entraînaient des kha’Sharum en tenue brune ; à elle seule, la tribu de Kaji en comptait des centaines. La plupart pratiquaient les passes simples qu’Abban avait connues, une éternité auparavant. Ils tournaient et se fendaient avec leur lance comme un seul homme, leurs boucliers se chevauchant. Un groupe plus restreint apprenait des techniques avancées. Qeran cracha.

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Il s’approcha d’un air menaçant. Abban n’était en aucun cas petit, mais Jurim était plus grand que lui et mince comme une lame là où le khaffit était gêné par sa corpulence et contraint de s’appuyer sur sa béquille. Jurim n’osait pas le toucher, même lorsque Ahmann n’était nulle part en vue mais, comme Hasik, il ne ratait pas une occasion de faire souffrir et d’humilier son ancien camarade de sharaj. Si Hasik passait sa haine sur les épouses d’Abban, Jurim et Shanjat lui faisaient autant de mal à travers ses fils. Après tout, les deux guerriers étaient des Lances du Libérateur, des combattants aussi réputés que mortellement dangereux, très expérimentés, et qui conservaient leur jeunesse et leur force grâce à la magie qu’ils absorbaient au quotidien. Fahki et Shusten les vénéraient. Les deux garçons suivirent Jurim sans un salut pour leur père, sans la moindre indication qu’ils avaient remarqué sa présence. À vrai dire, tout semblait capter leur regard : leurs pieds, eux-mêmes, le lointain… Tout, sauf leur père. Au sein d’une culture où, pour un fils, le nom du père est plus important que le sien propre, il n’existait pas d’injure plus grave. Jurim félicita Abban avec un rictus moqueur.

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Renna et Arlen haletaient sous une douce brise qui, soufflant dans la chaleur de la nuit, rafraîchissait leur corps luisant d’une mince pellicule de sueur. — Je me demandais si t’étais tatoué sous ton espèce de couche en tissu, dit-elle en lui donnant un nouveau baiser. Se lovant contre lui, elle posa la tête contre son torse pour écouter battre son cœur. Arlen l’enlaça en riant. — Ça s’appelle un bido. Et même mon obsession a des limites. — Peut-être que tu as simplement besoin d’un Protecteur en qui tu aies confiance, lui suggéra-t-elle à l’oreille. Une épouse a le devoir de prendre soin de ce qu’il y a sous le bido de son mari. Je pourrais t’appliquer de la tigenoire… Arlen déglutit, gêné. — Les runes se déformeraient à mesure que tu les peindrais. Renna se recoucha contre lui. — Des fois, je me demande si je serais pas toquée, dit-elle en riant. — Comment ça ? — Je me dis que je suis peut-être encore enfermée dans l’atelier de Selia la Stérile, le regard perdu dans le vide. Parce que tout ce qui s’est passé depuis ressemble à un rêve. Si ça se trouve, mon esprit m’a trouvé une place au soleil et m’y a laissée. — Tu as une imagination déplorable, si c’est ça ta place au soleil. — Pourquoi ? Je suis débarrassée de Harl et de cette foutue ferme, je suis plus forte que je l’aurais cru possible, je danse dans la nuit nue. (Elle indiqua d’un geste ample ce qui les environnait.) Tout est baigné de lumière et de couleur. Et je suis avec Arlen Bales.

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Car Inevera s’aperçut que pagne et foulard formaient en réalité une seule et même pièce de soie. Elle regarda avec des yeux ronds Melan poursuivre ce qui, décidément, ressemblait de plus en plus à une danse, dénouant lentement son bido, enjambant maintes et maintes fois, sans jamais perdre la cadence, les multiples couches de soie qui dissimulaient jusque-là son entrejambe. Inevera avait confectionné assez de paniers pour reconnaître un tressage digne de ce nom, et les mains de Melan accomplissaient des miracles. Ainsi nouée, la soie pouvait être portée une journée entière sans jamais bâiller, et une personne malhabile, en voulant l’enlever, ne parviendrait sans doute qu’à l’emmêler pour de bon. — Le bido tressé est comme le lacis de chair qui protège ta virginité, expliqua Qeva en lançant à Inevera un gros rouleau de soie blanche. Tu le porteras en permanence, sauf ici, tout en bas de l’Alcôve, où tu feras tes ablutions et assouviras tes besoins naturels. En aucun cas tu ne quitteras l’Alcôve sans lui, et tu seras punie s’il n’est pas noué correctement. Melan va t’apprendre à le mettre. Une fille de tresseuse telle que toi ne devrait pas avoir de difficulté à maîtriser cet exercice. À ces mots, Melan pouffa de rire et s’approcha d’Inevera, qui déglutit avec difficulté en tâchant de ne pas garder les yeux rivés sur le crâne lisse de sa camarade. Plus âgée de quelques années, celle-ci était aussi fort jolie sans son foulard. La nie’dama’ting tendit à plat ses paumes enveloppées chacune d’au moins trois mètres de soie. Inevera l’imita dans les moindres détails, et les deux filles enjambèrent la bande d’étoffe pour la poser contre leurs fesses. — Le premier tour s’appelle le Gardien d’Everam, expliqua Melan en tendant la soie contre son sexe. On le croise sept fois, une pour chaque pilier du Paradis. Inevera parvint à imiter sa camarade pendant un moment avant que Qeva l’interrompe.

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L’Alcôve ne se trouvait dans aucune des sept ailes, mais dans les sous-sols. À l’instar de la majorité des édifices krasiens, la résidence des dama’ting comportait de nombreux niveaux souterrains, où régnaient une température plus fraîche et une décoration plus austère. Pas le moindre soupçon de peinture, de dorure ou de vernis. Si loin du soleil, pas de luxe tapageur. Cette partie du palais n’était pas faite pour être particulièrement accueillante. Elle n’en restait pas moins une splendeur au regard des pièces d’adobe exiguës qu’Inevera et sa famille appelaient leur foyer. Les plafonds voûtés soutenus par d’immenses colonnes donnaient de la noblesse à la pierre pourtant nue, et les runes qui y étaient sculptées étaient des œuvres d’art. Il régnait une température agréable dans ce lieu pourtant privé de la lumière du jour, et des tapis moelleux bordés de runes cousues couvraient le sol. Si par extraordinaire des alagai réussissaient à s’introduire dans cet endroit sacré entre tous, les Fiancées d’Everam demeureraient en sécurité.

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Une longue file de filles accompagnées de leur mère s’étirait devant Inevera et Manvah, attendant d’entrer dans le pavillon des dama’ting. Les Fiancées d’Everam avaient décrété qu’à l’équinoxe de printemps, lorsque le chant des dama annonçait l’aube, toutes les enfants entrées dans leur neuvième année devaient se présenter pour leur Hannu Pash, afin d’apprendre quel chemin de vie le Créateur leur réservait. Si les garçons attendaient parfois des années pour connaître leur orientation, les filles la découvraient sitôt que les dama’ting leur avaient lu l’avenir. La plupart se voyaient simplement annoncer qu’elles étaient fertiles et recevaient leur premier foulard, mais quelques-unes quittaient le pavillon promises à un homme ou à une nouvelle vocation. D’autres, le plus souvent pauvres et illettrées, étaient achetées à leur père pour être formées à l’art de la danse des coussins, avant d’être envoyées dans le grand harem, où elles deviendraient des jiwah’Sharum au service des guerriers de Krasia. C’était un honneur que de porter les dal’Sharum destinés à remplacer ceux qui mouraient chaque nuit durant l’alagai’sharak.

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