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Liste des extraits

Deuxieme roman, Un chalet sous la neige, Lee Wilkinson:

Ross se laissa tomber dans le fauteuil qui faisait face à celui qu’occupait Cathy. Avec une expression impénétrable, il la dévisagea en silence.

— Comment avez-vous pu faire une chose pareille alors que vous venez tout juste d’épouser Carl ? demanda-t-il soudain, la prenant au dépourvu. C’est vraiment un type bien…

Cathy ébaucha un geste de dénégation.

— Je suis désolée… Si seulement je pouvais vous expliquer…

— Inutile. C’est très clair : vous êtes incapable de dominer vos pulsions, c’est tout.

Un rictus déforma la bouche de Ross.

— Quand je vous ai rencontrée, reprit-il, j’ai pensé que vous ne ressembliez pas aux autres femmes, que vous étiez un être à part. Et comme un imbécile, j’ai naïvement cru que, vous aussi, vous perceviez cette alchimie fantastique entre nous…

Il s’interrompit un instant. Cathy aurait bien voulu parler mais les mots restaient coincés dans sa gorge.

— Est-ce que vous avez la moindre idée, enchaîna-t-il avec violence, de ce que l’on peut éprouver lorsque l’on pense avoir rencontré la perfection et que l’on se rend compte tout à coup que c’était un leurre ? Que la femme que l’on avait prise pour un être rare n’était en réalité qu’une petite garce infidèle…

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Premier roman Le défi du prince, Sharon Kendrick:

Xaviero s’endormit à son côté. Elle entendait sa respiration calme et régulière. Les secondes, les minutes, s’égrenaient à la pendule. Elle en était venue à détester cette machine à mesurer l’écoulement du temps, qui n’était pas fiable. Les heures s’écoulaient bien plus vite en présence de Xaviero, et bien trop lentement en son absence. Elle haïssait cet objet qui, dans la poche de sa veste, se mettait à biper, lui rappelant qu’il était temps de la quitter. Il se désengageait alors prestement de leur étreinte, s’habillait et partait rejoindre le chauffeur et la limousine l’attendant au bout de l’allée.

— Reste, avait-elle osé proposer, la première nuit qu’ils avaient partagée dans son cottage.

— Non, impossible. Jamais je ne pourrai rester toute une nuit auprès de toi, cara !

— Pourquoi ?

— Rester toute une nuit chez une maîtresse est contraire aux usages pour les membres de la famille royale.

Il avait alors plongé les yeux dans les siens.

— Tu le sais depuis le début de notre liaison, Cathy. Je te l’ai clairement énoncé. Notre aventure ne pourra durer éternellement.

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Elle hésita. Pouvait-elle ajouter « tendres baisers » ? Non ! Elle appuya sur la touche « Envoyer ».

Elle n’espérait aucune réponse. Quand le téléphone sonna, elle fut persuadée qu’il s’agissait de Sandy venant aux nouvelles. Mais un simple regard sur l’écran et son cœur faillit s’arrêter de battre. Un nom venait de s’afficher…

Xaviero !

Elle décrocha.

— Bonjour, articula-t-elle péniblement.

— Cathy ?

— Oh ! Xaviero, je suis si…

— Tu es seule ?

— Oui. Comment va ton…

— Je ne vais pas pouvoir te parler très longtemps. La ligne peut être sur écoute. Je vais te poser une question précise et tu devras me répondre clairement. Peux-tu venir me rejoindre à Zaffirinthos ?

— Quand ?

— Demain.

— Demain ! s’exclama-t-elle.

— J’ai besoin d’une réponse claire et précise, Cathy. Oui ou non ?

Son esprit était en ébullition. Quelle étrange question ! Elle ne connaissait pas Xaviero depuis longtemps mais suffisamment pour avoir perçu l’urgence dans le ton de sa voix. Il se passait quelque chose de grave.

Xaviero avait besoin d’elle !

Mais de là à accepter de le rejoindre sans explication aucune…

— Tu hésites, Cathy ?

Pourquoi hésiter ? Xaviero lui demandait de le rejoindre. Il avait besoin d’elle. N’était-ce pas une raison suffisante pour répondre positivement à sa demande ?

— C’est oui, affirma-t-elle, fébrile. Je vais venir à Zaffirinthos.

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La bouche de Cathy s’assécha.

— A condition que je vous y autorise…, le défia-t-elle pourtant, joueuse.

— Oh ! vous le ferez, j’en suis certain. Approchez-vous de moi et donnez-moi vos lèvres.

— Mais je pensais…

— Les maîtresses ne pensent pas. Embrassez-moi, vous en mourez d’envie.

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— C’est Rupert qui a exigé que je me maquille ainsi.

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— Dans ces conditions, pourquoi ne vous ai-je pas embrassée ? Je pourrais le faire, bien sûr. Vous en mourrez d’envie et moi aussi ; mais le temps nous est compté et nous arriverions à la soirée avec nos vêtements et nos cheveux en désordre. Ce serait très mauvais pour mon image.

— Je vois.

Il prit sa main dans la sienne.

— L’appétit sexuel, tout comme les autres, a parfois besoin d’être tempéré. Parfois, la faim éprouvée est dévorante. Elle l’a été pour nous aujourd’hui, je le reconnais. J’aurais dû me contrôler plus, nous donner le temps de mieux nous connaître. Savoir résister aux désirs immédiats peut décupler le plaisir de les assouvir enfin.

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chapitre 1 (entier)

Debout derrière le comptoir de l’hôtel qui l’employait comme femme de chambre, Cathy écarquilla les yeux, persuadée d’avoir mal entendu. Elle remplaçait au pied levé la réceptionniste de l’hôtel partie déjeuner et son patron venait de lui annoncer une nouvelle pour le moins ahurissante. A moins que la lettre de rupture reçue le matin même de la part de Peter, son fiancé, lui ait brouillé l’esprit…

— Un prince ! répéta-t-elle, incrédule.

— Oui, ma chère Cathy. Le prince Xaviero di Cesare, du royaume de Zaffirinthos, va honorer cet hôtel de sa présence.

Monté sur ses ergots, Rupert n’en pouvait plus de suffisance.

— Bien entendu, vous n’avez jamais entendu parler de lui.

Le ton condescendant de son patron la révulsa. Pour lui, une femme de chambre ne pouvait rien connaître du monde des nantis. Hélas, il avait raison. Malgré sa bonne connaissance des affaires internationales, le royaume de Zaffirinthos lui était totalement inconnu.

— Je vais donc me faire un devoir de vous informer, poursuivit Rupert. Zaffirinthos est une île située entre la Grèce et l’Italie. Le prince di Cesare est le frère cadet de l’actuel roi, lui-même en charge du royaume depuis la mort de leur père voici un an. Il est aussi un joueur de polo réputé sur le plan international et un séducteur impénitent. Les plus belles femmes du monde lui tombent dans les bras. En vérité, il est de loin le VIP le plus glamour jamais reçu dans cet hôtel.

Cathy arqua les sourcils, de plus en plus intriguée. Les clients fortunés se faisaient plutôt rares dans l’hôtel, malgré la proximité d’un club de polo renommé et d’un haras connu pour ses chevaux de course. La région possédait des hôtels bien plus prestigieux que celui de Rupert. Pourquoi ce prince avait-il choisi d’y séjourner ? Certes, l’établissement était dûment répertorié puisque, à l’origine, il avait été une élégante et riche demeure bourgeoise, avant d’être acheté par Rupert pour être transformé en hôtel. Au fil du temps, la gestion hasardeuse de celui-ci avait fait fuir les clients, laissant les lieux dans un état général peu en rapport avec les attentes des grands de ce monde.

— Pourquoi s’installe-t-il chez nous ? demanda-t-elle, sa curiosité éveillée.

Baissant soudain la voix, Rupert se fit cachottier :

— La raison de son choix doit impérativement rester secrète. Je veux bien vous la révéler, à condition que vous teniez votre langue.

— Bien entendu.

Décidément, il valait mieux ne pas confier ses secrets à cet homme…

— Le prince Xaviero va quitter New York, sa résidence principale, pour séjourner un certain temps dans cet hôtel car il a comme projet d’acheter le prestigieux Green Hill Polo Club.

Ce club, qui jouxtait presque l’hôtel, était fréquenté par nombre de milliardaires du monde entier.

— Acheter un tel club doit coûter une véritable fortune.

— Pour une fois, vous avez raison. Toutefois, cela ne devrait pas être un problème pour le prince. Non seulement il est beau et jeune, mais il est aussi immensément riche.

La cupidité qu’elle lut alors dans les yeux de Rupert l’écœura.

— C’est pourquoi nous allons devoir effectuer quelques changements avant son arrivée, expliqua-t-il.

— Des changements !

Cathy travaillait sous les ordres de Rupert depuis suffisamment longtemps pour s’inquiéter des changements envisagés.

— Afin d’être digne de la présence du prince en ses murs, ce lieu a besoin d’un sérieux lifting, je le reconnais. Quelqu’un va venir évaluer les travaux à mettre en œuvre. Ils devront commencer dès samedi.

— Si vite !

— Oui. Un peintre décorateur ne va pas tarder à arriver. Vous lui servirez de guide, ma chère Cathy. Vous connaissez la maison mieux que quiconque. L’arrivée du prince n’est prévue qu’en fin de semaine prochaine. D’ici là, tout sera prêt pour le recevoir dignement. Il ne dort que dans des draps de pur coton égyptien. Je me rends à Londres pour en acheter. Ah, une dernière chose…

— Oui ?

Il l’évalua du regard comme une marchandise à consommer. Cathy frémit de dégoût : elle haïssait la lueur de concupiscente allumée au fond des prunelles de son patron quand il l’examinait ainsi.

— Il serait bien que vous fassiez un effort en ce qui concerne votre apparence.

Elle pinça ses lèvres. Ainsi, une fois encore, Rupert s’en prenait à son apparence ! Ses employées devaient être sexy, s’évertuer à mettre en valeur leurs formes et se maquiller afin de plaire à la clientèle masculine. Elevée par une tante sévère qui n’admettait nulle fantaisie dans l’habillement et bannissait toute idée de maquillage, Cathy ne passait guère de temps devant un miroir. Rupert ne manquait pas une occasion de lui rappeler son manque total de sex-appeal — surtout depuis qu’elle avait fermement repoussé ses avances.

Elle se redressa de toute sa taille et affronta son regard sans ciller.

— Quels sont les aspects de mon apparence qui vous chagrinent, Rupert ?

— La liste serait trop longue pour les énoncer tous et nous manquons singulièrement de temps. Le prince Xaviero di Cesare fréquente les plus belles femmes de la planète et est habitué à vivre dans un environnement luxueux. Je ne crois pas aux miracles, mais j’aimerais que vous fassiez des efforts pour être un peu plus séduisante quand il sera là. Pour commencer, vous aurez un nouvel uniforme.

Cela ne serait pas du luxe ! Le sien donnait des signes évidents de fatigue. En revanche, elle ne faisait pas vraiment confiance au goût de Rupert en la matière.

— Je peux le choisir ? demanda-t-elle.

— Non. Il est déjà commandé. Inutile d’argumenter. Je suis le patron et vous me devez obéissance.

Sur ces mots, il la quitta pour rejoindre le parking, sans doute impatient de se rendre à Londres en quête des draps en « pur coton égyptien », seuls capables selon lui de satisfaire son prestigieux futur client.

Cathy laissa échapper un soupir de lassitude. Elle travaillait dans cet hôtel depuis trop longtemps. Quand trouverait-elle enfin le courage d’en partir ?

Très tôt orpheline, elle avait été confiée aux bons soins de sa tante, une vieille fille autoritaire et revêche, peu armée pour prendre en charge une fillette terrassée par le chagrin, pleurant des nuits durant, réclamant ses parents. Sa tante avait exigé d’elle une attitude irréprochable tant à l’école qu’à la maison. Devenue timide et réservée, manquant totalement de confiance en elle, Cathy n’avait pas fait des études brillantes. Elle excellait cependant dans le jardinage et les plantations florales. Hélas, elle n’avait pu trouver de travail dans ce domaine.

Sa tante tombée gravement malade, elle était restée à son chevet. Qu’aurait-elle fait d’autre ? C’était sa place — une manière de s’acquitter de sa dette envers la vieille femme. Lorsque celle-ci était décédée, elle avait hérité de son cottage, une raison supplémentaire de ne pas quitter le village.

Son travail à l’hôtel était temporaire, un refuge en attendant de trouver mieux. Hélas, le mieux se faisait attendre… Elle avait rencontré Peter, en formation pour devenir pasteur. Leur amitié s’était peu à peu transformée en une relation plus intime. Peter lui procurait une tendresse qui lui avait si cruellement manqué. Un beau jour, il l’avait demandée en mariage en lui jurant qu’il l’aimerait toute sa vie. Cathy avait accepté.

Trois mois plus tôt, sa formation achevée, Peter était devenu pasteur en Ecosse. Il était prévu que Cathy l’y rejoigne en fin d’année. Mais hier était arrivée une lettre qui avait brusquement ruiné ce projet. Son fiancé avait écrit :

« Désolé, Cathy, j’ai rencontré quelqu’un et elle attend un bébé. »

Comment avait-il pu aussi vite la remplacer et s’engager de la sorte ? Elle ressassait ces pensées moroses lorsque la soudaine conscience d’une présence lui fit relever la tête.

Un homme se tenait debout devant le comptoir de la réception.

Seigneur, elle manquait à tous ses devoirs ! Se redressant, elle afficha sur ses lèvres le sourire qui s’imposait. Mais, quand son regard rencontra celui du visiteur, elle se figea, consciente de vivre un de ces moments rares, spéciaux, magiques, qui n’arrivent qu’une fois dans une vie…

Les yeux de l’homme étaient extraordinaires. Jamais elle n’en avait vu de semblables. D’un noir intense, ils étaient pailletés d’or.

Elle frémit de tout son être. Qui était ce visiteur ? Les traits de son visage semblaient avoir été taillés dans du granit par un sculpteur de talent : nez aquilin, lèvres bien ourlées, menton volontaire. Sa bouche affichait un sourire ensorceleur. Grand et élancé, doté d’une carrure impressionnante, il aurait été indéniablement élégant si son jean et ses bottes n’avaient été maculés de boue.

Troublée, Cathy avala sa salive avec difficulté.

— Euh… monsieur… je suis désolée mais vous ne pouvez entrer dans cet hôtel ainsi couvert de boue…

* * *

Xaviero examina la réceptionniste avec intérêt. Il n’avait pas manqué de noter la réaction de la jeune femme à sa soudaine apparition. Elle ne différait pas de celle provoquée chez toutes les femmes qu’il rencontrait : la fascination. Cependant, de toute évidence, l’employée ne l’avait pas reconnu — ce qui le ravissait.

Dans la position qu’il occupait, les gens ne le percevaient qu’à travers le filtre de son statut social : il était le frère du roi. Le strict protocole auquel il était obligé de se soumettre lui apparaissait de plus en plus pesant. Que n’aurait-il donné pour que les gens ne le reconnaissent pas ! Cela semblait être le cas, aujourd’hui. Une chance à ne pas laisser passer.

Son regard enveloppa son interlocutrice. De petite taille, elle était plutôt agréable à regarder et, surtout, elle possédait la poitrine la plus fascinante qu’il ait jamais vue, malgré une tenue qui ne mettait pas en valeur sa silhouette.

— Couvert de boue, répéta-t-il en faisant la moue. Vous n’exagérez pas un peu ?

Cathy frémit de nouveau. L’homme parlait avec un accent qu’elle ne reconnut pas. Mais qu’importait son accent ? Sa voix résonnait comme une musique céleste à ses oreilles.

« Du calme, Cathy ! » l’admonesta la voix de la raison. Certes, son fiancé avait préféré faire un enfant à une autre femme mais ce n’était pas une raison pour tomber sous le charme du premier séducteur venu. De toute évidence, cet homme n’était pas pour elle.

— Nos clients doivent avoir une tenue propre et correcte, expliqua-t-elle d’une voix ferme. C’est la règle.

Xaviero eut toutes les peines du monde à ne pas s’esclaffer. Elle le mettait dehors ! Décidément, cette jeune femme avait le don de l’amuser, une qualité rarissime.

— C’est une règle d’un autre âge, non ?

Cathy était d’accord avec lui mais, à plusieurs reprises, Rupert avait mis à la porte des jeunes à la tenue négligée.

— Je suis désolée. Elle est en vigueur ici et doit être respectée.

— Vraiment ? Vous ne faites jamais d’exception ?

« Elle a vraiment des yeux d’un bleu extraordinaire ! », pensa Xaviero, de plus en plus captivé. La réaction de cette jeune Anglaise tranchait avec celles, serviles, de ses interlocuteurs habituels.

— Non, jamais. Elle vaut pour tout le monde.

Elle haussa les épaules d’un air qui pouvait signifier : « Je suis désolée ». Ce geste innocent attira inexorablement le regard de Xaviero sur sa somptueuse poitrine, qui avait tressauté sous l’uniforme. L’effet fut instantané : il eut une érection.

— Dites-moi, que feriez-vous si j’étais une personne appartenant à la haute société ?

— Cette question est tout à fait hors de propos : de toute évidence, vous n’en êtes pas une.

Il sourit. Il n’y avait pas plus excitant que de se retrouver en présence d’une jeune femme appétissante le prenant pour un simple citoyen.

— Vous avez raison.

Il jubilait. Sa décision d’arriver dix jours plus tôt que prévu se révélait judicieuse. Incognito, il pouvait tout à loisir glaner des renseignements sur ce lieu, une acquisition potentielle pour finaliser son projet. Peu de gens imaginaient combien pouvoir rester anonyme se révélait parfois capital pour Son Altesse le prince Xaviero Vincente Caius di Cesare. Il aimait jouer à se construire une vie qui ne serait jamais la sienne durant quelques minutes. Etre jugé pour l’homme qu’il était et non pour celui imposé par le protocole, quel jeu excitant !

Cette belle jeune femme le prenait pour une personne lambda, pas pour un prince. L’espace d’un instant, il pouvait oublier la limousine noire qui l’attendait dehors, avec ses gardes du corps.

— Non, vous avez raison, répéta-t-il, je n’appartiens pas à la haute société.

Soudain, se rappelant les consignes données par Rupert avant son départ pour Londres, Cathy devina qui était le visiteur impromptu.

— Je sais qui vous êtes, lança-t-elle alors, sûre d’elle. Vous êtes le décorateur. Vous venez évaluer les travaux de rénovation à mettre en œuvre de toute urgence, avant l’arrivée d’un important et richissime client. Mon patron m’a demandé de vous servir de guide.

Xaviero faillit s’étouffer. Un décorateur ? Le prenait-elle vraiment pour un simple artisan ? Après tout, pourquoi pas ? Le quiproquo l’amusait. Adolescent, il adorait jouer à tromper ses sujets, se faisant passer pour ce qu’il n’était pas. Mais, à l’époque, c’était lui qui choisissait le personnage à incarner et cela ne portait guère à conséquence. Aujourd’hui, à trente ans, le temps des jeux était depuis longtemps terminé. Il avait grandi.

Il se préparait à détromper la belle réceptionniste quand, sortant de derrière le comptoir, elle vint vers lui, un sourire spontané et lumineux aux lèvres. Son cœur fit un bond dans sa poitrine. Personne ne lui avait jamais souri ainsi. La barrière symbolique érigée entre leurs deux statuts sociaux n’existait plus. Il n’y avait plus ni prince ni réceptionniste, juste un homme et une femme, magnétiquement attirés l’un vers l’autre.

N’était-ce pas d’ailleurs le destin qui l’avait fait entrer dans cet hôtel alors que ce n’était pas dans ses plans de la journée ? Après une visite du polo club qu’il avait pour projet d’acquérir, il s’était offert un galop effréné sur les chemins boueux de la forêt voisine. C’était sur une impulsion soudaine, en passant devant l’hôtel dans lequel il devait séjourner la semaine suivante, qu’il avait décidé de le visiter.

Oui, c’était à n’en pas douter le destin. Cette rencontre inopinée avec une jeune Anglaise qui ignorait tout de son identité n’était-elle pas programmée par une force supérieure les dépassant l’un et l’autre ? Inattendu, incroyable, magique, ce moment lui apparaissait soudain follement excitant. Au fond de ses prunelles bleu azur, il avait lu la fascination qu’il avait déclenchée en elle. Lui la dévorait du regard sans qu’il en comprenne vraiment la raison.

Après tout, puisqu’elle lui proposait une identité lui permettant de rester incognito, pourquoi ne pas l’endosser ?

— Vous avez deviné, affirma-t-il avec un grand sourire. Je suis ici pour évaluer les travaux à mettre en œuvre.

— Parfait ! Rupert, mon patron, a dû se rendre à Londres. Il m’a chargée de vous faire visiter l’établissement.

Il n’aurait donc pas à subir le snobisme insupportable du propriétaire des lieux. Décidément, tout était pour le mieux ! Xaviero était enchanté.

* * *

Cathy vivait un moment peu banal. Cet homme brusquement apparu devant ses yeux déclenchait en elle des sensations jusque-là inconnues. Un simple regard de sa part et une onde de chaleur montait de ses reins pour l’envahir tout entière. Elle eut une pensée pour la lettre de Peter roulée en boule au fond de son sac. Ressentie comme un coup de poignard en plein cœur ce matin, elle pourrait bien se révéler comme salvatrice. Epouser Peter aurait sans doute été une funeste erreur, compte tenu de la facilité avec laquelle il l’avait quittée. Le bel inconnu lui redonnait goût à la vie. S’agissait-il de ce que l’on appelait le coup de foudre ?

Elle s’intima l’ordre de se calmer. Certes, cet homme avait un charme indéniable mais elle ignorait tout de lui, et il avait certainement bien autre chose à faire qu’à s’intéresser à elle !

— Si vous voulez bien me suivre, lança-t-elle, priant le ciel qu’il ne devine pas son trouble.

Xaviero réfléchit à la vitesse de l’éclair. Quel serait le comportement d’un décorateur en pareille circonstance ? Un peintre totalement fasciné par la beauté naturelle de celle qui se proposait de lui servir de guide… N’éprouverait-il pas spontanément l’envie de lui faire la cour ? La manière dont la jeune femme l’avait dévisagé ne laissait aucun doute : il lui plaisait. Dès le premier regard échangé, une incroyable force magnétique les avait attirés l’un vers l’autre. Tout comme lui, la belle réceptionniste l’avait ressentie, il en était certain. Que faire ? Il était perplexe, peu habitué à gérer semblable situation.

Totalement déstabilisée par l’intensité des émotions qui l’assaillaient, Cathy se demandait quelle attitude adopter. Elle se reprit une nouvelle fois : Rupert lui avait confié une mission. La rénovation de l’hôtel était urgente. Un homme avait été mandaté pour évaluer le travail à réaliser. Elle se devait de lui faire visiter les lieux.

— Bon, ne perdons pas de temps, lança-t-elle. Suivez-moi.

Marchant derrière son guide, Xaviero se félicitait de plus en plus de la décision qu’il avait prise. La jeune femme était vraiment différente des top-modèles qu’il fréquentait habituellement. Leur métier obligeait celles-ci à ne jamais laisser les rondeurs s’installer sur leur silhouette. Quelle erreur ! Celles, plus voluptueuses, de la jeune femme qui le précédait invitaient irrésistiblement aux caresses.

Consciente du regard ardent de l’homme fixé sur elle, Cathy poussa une porte.

— Voilà le salon, expliqua-t-elle. Les clients aiment venir y prendre leur café après le repas. Il est resté exactement dans l’état où il était quand l’hôtel était une demeure privée. Mon employeur souhaite qu’il soit entièrement rénové.

— Une nécessité, en effet !

Cathy suivit le regard de son compagnon et rougit, embarrassée, à la vue d’une toile d’araignée dans un angle du plafond.

— Euh, je… je suis désolée, le ménage n’a pas encore été fait.

Xaviero haussa les sourcils.

— Vous n’êtes pas assignée au ménage, si ?

— Non. Je suis la femme de chambre.

La femme de chambre ! Xaviero ferma les yeux, et une image lui vint instantanément à l’esprit : un grand lit et cette jeune femme étendue, nue, sur le drap blanc. Une image si intensément érotique que tout son corps se tendit, soudain douloureux.

— Vraiment ? fit-il. Quel métier… intéressant !

Cathy fit la grimace. L’homme se moquait d’elle. Son métier était le plus dénué d’intérêt qui soit. Mais, si c’était un jeu, elle voulait bien y participer. Elle lui sourit, complice.

— Intéressant est le mot qui convient, en effet. Il permet de connaître la personnalité des clients. Personne ne peut s’imaginer ce qu’ils laissent derrière eux dans leur chambre en partant.

— Je peux savoir ?

— Non. Secret professionnel.

Une fois encore, Xaviero se félicita de s’être mis dans la peau d’un autre. Jamais son interlocutrice n’aurait parlé avec cette aisance, cette décontraction, devant un client fortuné.

Cathy fut sur le point d’ajouter que ce métier lui laissait du temps libre pour rêver au prince charmant — et pourquoi pas le rencontrer… —, mais elle se retint. Dans la vie réelle, les princes charmants ne s’intéressaient nullement aux femmes de chambre.

— Je vais vous laisser faire votre travail, fit-elle.

Alors qu’elle prononçait ces mots, elle prit soudain conscience que l’artisan n’avait entre ses mains aucun des outils généralement nécessaires à son métier. Pas de bloc-notes, pas de crayon, pas de mètre.

Xaviero lut la perplexité au fond des prunelles bleu azur de son accompagnatrice. Assez joué ! La raison lui commandait de décliner enfin sa véritable identité. La raison ? Il se rebiffa. Pourquoi se montrer raisonnable ? Il était loin du royaume de Zaffirinthos. Loin des contraintes du protocole. Loin de son frère aîné devenu roi. A l’instant même où la couronne royale avait été déposée sur la tête de Casimiro, Xaviero avait compris que sa place n’était plus dans l’île.

La mort de leur père avait été suivie d’une année de deuil. Ainsi l’exigeait le protocole. Installé à New York, passionné de polo, Xaviero était vite devenu champion dans ce domaine. C’est ainsi qu’un projet audacieux était né : racheter le prestigieux Green Hill Polo Club et créer, dans ce coin paisible de l’Angleterre, une école de formation internationale pour futurs champions, couplée à un élevage de chevaux de race, sa deuxième passion.

Une fois de plus, il concentra son attention sur la jeune femme blonde qui lui servait de guide. Sa petite taille, ses rondeurs voluptueuses… Le deuil de son père l’avait obligé à l’abstinence pendant tout un an. Il était en manque. Un désir fulgurant le terrassa de nouveau. La vue des lèvres bien dessinées de la jeune femme, faites pour les baisers, ne fit qu’aggraver encore son état. Que venait-elle de lui proposer ? De le laisser faire son travail ?…

Impossible ! Il devait réagir. Leurs regards se rencontrèrent. Elle entrouvrit ses lèvres, comme pour quémander un baiser. Que se passerait-il s’il l’embrassait ? Le repousserait-elle ?

Non ! Aucune femme, jamais, ne lui avait résisté. Aucune femme au monde ne refuse les avances d’un prince. Mais, aux yeux de celle-ci, il n’était qu’un simple artisan. Comment se comporterait le vrai décorateur ? Ne chercherait-il pas à la séduire dès leur toute première rencontre ?

Cela valait la peine d’essayer…

— Non, ne partez pas ! lança-t-il d’une voix de velours. Ne me quittez pas, je vous en prie.

En entendant cette supplique, Cathy fut secouée d’un long frisson. Elle avait perçu comme une urgence dans la voix du beau décorateur engagé par Rupert. Seigneur, que voulait-il exactement ?…

— Je… je ne comprends pas.

— Mon désir est que vous restiez auprès de moi.

Il s’avança vers elle, une lueur dangereuse au fond de ses prunelles pailletées d’or. Comment l’interpréter ? Cathy manquait totalement d’expérience, mais la voix de la raison lui conseillait de fuir. Cet homme représentait une menace. Pour sa vertu ? Quelle ironie du sort ! La lettre de rupture de Peter gisait au fond de son sac. Elle lui avait brisé le cœur le matin même. Peter ne voulait pas d’elle, et sans doute personne ne voudrait d’elle dans l’avenir. Or voilà que le destin mettait cet homme au charme ravageur sur son chemin…

Son cœur battait la chamade, son sang coulait plus vite dans ses veines. Il allait l’embrasser, elle en était certaine. Pourquoi l’en dissuader ? Une pareille occasion ne se représenterait peut-être jamais plus dans l’avenir.

— Le même désir vous consume, n’est-ce pas ? insista-t-il, ses yeux rivés aux siens.

— Euh, je… je ne sais pas…

— Si, vous le savez, cara…

Alors il se pencha vers elle et ses lèvres effleurèrent les siennes.

* * *

Cathy frissonnait des pieds à la tête.

— Vous aimez ? demanda le décorateur.

— Oui.

Pourquoi mentir ?

Alors, il la prit dans ses bras et lui offrit un baiser ravageur auquel elle s’abandonna avec délices.

Comme elle avait eu raison de ne pas s’interdire cette expérience ! La lettre de rupture de Peter lui avait fait perdre toute confiance en elle. Ce baiser ardent, passionné, voluptueux, la faisait renaître à la vie. Elle était désormais bien vivante, consciente de l’éveil de sa féminité. Elle palpitait, serrée contre le torse musclé du bel inconnu. Des sensations délicieuses parcouraient son corps. Elle était un brasier, un volcan en éruption après un long sommeil.

Percevant le consentement implicite de la jeune femme de chambre, Xaviero fit un rapide calcul. Combien de temps s’écoulerait encore avant que ses gardes du corps ne réagissent ? Avait-il le temps de fermer la porte à clé, et de lui faire tout ce dont il avait tant envie ? Sans plus réfléchir, il s’empara de sa main fine et la posa sur sa braguette tendue par son sexe en érection.

Soudain, un bip vibra dans la poche de sa veste. D’un geste brusque, la jeune femme libéra sa main en poussant un cri d’effroi. En même temps, la sonnette de la réception retentit à l’accueil.

Cette suite d’événements détruisit instantanément le charme de l’instant.

Scandalisée par sa propre conduite, les joues brûlantes de honte, Cathy recula d’un pas. Ce qui venait de se passer était inconcevable ! Elle ne se reconnaissait plus. Les pointes de ses seins étaient devenues douloureuses ; entre ses cuisses pulsait son intimité. Elle n’osait affronter le regard de son interlocuteur. Il s’était emparé de sa main pour la poser sur son érection ! Ses doigts brûlaient comme si elle avait touché des braises.

— A qui croyez-vous donc avoir affaire en vous conduisant ainsi ? demanda-t-elle d’une voix tremblante de rage contenue.

Elle aurait pu tout aussi bien se poser la question à elle-même. Comment avait-elle pu permettre à un parfait inconnu de se conduire comme il l’avait fait ? Le regard de ce dernier se posa ostensiblement sur les pointes dressées de ses seins, visibles sous le fin tissu de son uniforme.

— Je ne faisais que vous accorder ce que votre regard quémandait, rétorqua l’homme, sarcastique. Hélas, le temps me manque pour vous donner satisfaction. Cependant, je l’avoue, je suis profondément déçu. Ce qui est obtenu trop facilement manque singulièrement d’intérêt. J’aime que mes partenaires se montrent un peu plus farouches.

Xaviero se mordit la lèvre. Pourquoi éprouvait-il ainsi le besoin de l’humilier ? Son désir d’elle était encore si violent qu’il devait lutter pour ne pas lui faire l’amour, là, sur le tapis poussiéreux du salon à rénover. Cette femme se révélait dangereuse. En sa présence, il perdait son habituelle maîtrise, ce qui le rendait ridiculement agressif.

Cathy faillit mourir de honte. Elle devait impérativement lui expliquer : c’était la toute première fois qu’elle se conduisait ainsi, elle ne se reconnaissait plus, elle était totalement sous son charme, elle…

A quoi bon tenter de se disculper ? Il ne la croirait pas. Son opinion sur elle était faite, il n’en changerait pas. Mais elle n’était pas la seule responsable de ce qui venait de se produire. Il l’avait embrassée, non ? S’il croyait s’exonérer en la traitant de dévergondée, il se trompait.

— Ainsi, vous vous considérez comme totalement innocent dans cette histoire !

Ses forces décuplées par la rage, elle s’avança vers lui, prête à le gifler. Il dut lire son intention dans ses yeux car il captura ses mains et les maintint fermement le long de son corps.

— N’essayez surtout pas de faire ça, cara ! Vous ignorez à qui vous avez affaire.

Sans un regard de plus, l’homme tourna les talons et sortit de la pièce sans se retourner.

Durant d’interminables secondes, Cathy resta sans bouger, figée au centre de la pièce. Il ne pouvait s’agir que d’un cauchemar. Elle allait se réveiller. Soudain, un bruit de pneus crissant sur le gravier la catapulta à la porte-fenêtre. Elle vit deux luxueuses et imposantes limousines noires disparaître au bout de l’allée. Emportaient-elles le mystérieux visiteur ? Qu’il aille au diable et ne revienne jamais !

D’un geste machinal, elle rajusta son uniforme et regagna la réception. Un homme d’une cinquantaine d’années s’y trouvait, vêtu d’une salopette, attendant patiemment qu’on veuille bien l’accueillir. Il tenait à la main un bloc-notes, un crayon et un mètre…

— Puis-je vous aider ? demanda-t-elle, gagnée par un angoissant pressentiment.

Un large sourire s’épanouit sur les lèvres de l’homme.

— J’espère, répondit-il, jovial. Je suis le décorateur et je viens estimer l’importance des travaux à réaliser. Il paraît que c’est urgent !

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