Extraits

-La cour s'était figée.

Rafe souriait, la main posée sur l'épaule du docteur Pym.

-Kate, c'est vraiment toi...

-Non! s'écria la jeune fille, les larmes lui brûlant les yeux.

Ne faites pas ça!

Elle eut envie de dire: Ne soyez pas vous.Mais elle n'y arriva pas, car c'était Rafe, Rafe en tous points, Rafe tel qu'elle se le rappelait, Rafe tel qu'elle l'avait vu quelques instants seulement auparavant.

Et le fait de le regarder, de l'entendre, lui comprima douloureusement le coeur dans la poitrine. Elle regretta de ne pas avoir eu plus de temps pour se préparer à affronter cette situation.

-Je croyais que ça améliorerait tout d'avoir rendu aux morts leurs souvenirs. Mais en fait, ça ne change rien. En tout cas, pas tant qu'on est en vie. Les gens qu'on aime vont mourir quand même. On va quand même les perdre.

[...]

-Et puis j'ai compris aussi que c'était peut-être bien comme ça. Que c'était peut-être même bien d'aimer quelqu'un en se disant que ça aurait une fin, parce qu'on va mourir, ou bien parce que ce seront eux qui mourront, ou encore parce qu'on va les quitter pour ne plus jamais les revoir. En fait, c'est ça que ça veut dire, être en vie. C'est justement ça, la vie. Et c'est ça, aimer quelqu'un.

Michael avait hoché la tête et à présent, assis dans l'ombre de la saillie rocheuse, il avait honte d'avoir pu suggérer autre chose.

Kate l'avait embrassé, et, presque malgré lui, il l'avait lui aussi serrée dans ses bras en promettant : « Je la ramènerai. »

Cet instant avait alors pris un tour assez bizarre quand Kate et Michael s'étaient aperçus que quelqu'un d'autre les étreignait. La princesse elfe les avait en effet saisis tous les deux entre ses bras et murmurait : « Oh, notre chère famille. »