Le Dernier Quartier de Lune

Entre roman et récit de vie à dimension anthropologique, ce petit pavé qui frôle les 500 pages confirme tout le talent littéraire de Chi Zijan, qui arrive à nous faire plonger dans la vie des chasseurs evenks du nord de la Chine par le prisme d'une vieille dame qui décrit les grandes étapes de sa vie.

La plume, simple et incisive, est particulièrement adaptée à la narratrice, qui n'est pas une grande littéraire et dont la vision du monde est entièrement façonnée par son mode de vie. Les premières pages sont les plus riches en détails : dès qu'elle aborde une tradition ou un savoir-faire typique des évenks, la narratrice les présente avec précision. En comparaison, les dernières pages sont plus rapides, la narratrice vieillie fait plutôt état des pertes qu'elle subit, qu'il s'agisse de la tranquillité de la montagne, de certaines traditions ou de ses proches. L'autrice est bien documentée sur le sujet : les traducteurs expliquent à la fin du livre comment elle en est arrivée à traiter ce sujet, et mentionnent qu'elle a passé du temps chez les évenks avant d'écrire son livre.

Ce roman se lit très facilement. Parce qu'il s'agit d'une succession d'événements, il est très facile de le poser et de le reprendre quand on veut. Sa plus grande qualité, selon moi, vient sans doute du fait que le fil de la narration se plie parfaitement les croyances évenks, les présentant comme des réalités absolues auxquelles la narratrice ne peut qu'adhérer, plutôt que comme des croyances superstitieuses que la réalité vient contredire. Le chamanisme, les croyances, les superstitions... sont toujours confirmées par les faits qui suivent. J'ai trouvé par conséquent qu'il était très facile de s'immerger dans ce livre, car on peut laisser nos apriori rationnels de côté.

En plus de cela, les personnages ont tous des personnalités et des expériences très distinctes, qui permet de mieux se représenter la diversité de cette culture. On a de tout : des chasseurs prodigieux et des simples d'esprit, des femmes aigries par la vie et d'autres qui aiment trop les hommes, des jeunes passionnés par leur culture tradtionnelle, et d'autres qui s'en détournent... Aucun personnage ne semble être une copie d'un autre. Certains sont plus faciles à apprécier que d'autres, mais aucun ne paraît mal écrit.

Petit bémol de l'édition Picquier poche : les (trop) nombreuses confusions de nom, qui m'ont coupé dans la lecture le temps pour moi de remettre le bon nom sur le bon personnage. Si cela n'était arrivé qu'une seule fois, ça aurait été moins embêtant, mais j'ai compté une dizaine d'occurrences où le nom était soit mal orthographé (deux fois Yuktakan au lieu de Juktakan) ou échangé (Jilande et Jindele).

Mis à part cela, cette lecture a été un super moment de détente et d'évasion, malgré le nombre de pages qui peut faire peur ou un sujet pas toujours facile à traiter.

La plume de l'auteure est très belle, mais je me suis ennuyé en lisant ce livre :/ j'ai même carrément sauté certains passages... pourtant j'ai aimé l'univers et l'ambiance, les tipis dans ces immenses plaines enneigées, la viande et le poisson grillé au feu de bois.... j'adore ! mais malheureusement ça ne l'a pas fait pour moi, j'ai trouvé ce livre trop long et lent :/

J'ai beaucoup aimé la plume de l'auteure, je l'ai trouvé poétique.

Le personnage de la narratrice est attachante.

Son histoire nous mène dans le nord de la Chine avec son peuple, des nomades: un bol d'air frais qui nous immerge dans la nature et dans la vie des personnages. On y lit la vie telle qu'elle est pour les personnages, avec les joies et les peines.

Le ton est juste et c'est vraiment beau.

La veuve du dernier chef des Evenks,raconte la vie de ce peuple nomade des forêts du nord-est de la Chine et de sa tribu, peu de temps avant qu'il ne disparaisse, décimé par les occupations successives et la déforestation. Elle évoque leur attachement aux rennes, à la nature, aux esprits...Un très beau roman poétique....