Le Dernier Roman

Par tous les saints (euh, par tous les diables), cela fait bien longtemps que je ne me suis pas mis derrière mon écran pour écrire une chronique. Trop de choses à faire, trop de choses à penser. Et surtout penser un peu à soi. C’est égoïste, je sais. Mais comme j’ai quelques romans sur le feu à écrire, j’essaye de ne pas brûler ses pages, toutes aussi mauvaises seront-elles.

Qu’est-ce qui m’a donc fait sortir de mon train-train (tchoutchou) quotidien ? Bah un nouveau roman de Catherine Lang dont je ne rate que rarement les sorties. Désolé pour son confrère Antony Altman que je ne connais que très peu (j’ai encore DRAM, un de ses romans, dans ma Pal, mais faute de temps...) mais j’ai toujours une certaine préférence (et une préférence certaine) pour les Dames. Mais pas de quoi damner le pion de cet auteur (dames...pions...ah ah). Après tout, et chose assez originale pour être remarquée, “Le Dernier Roman” a été écrit à quatre mains. Alors, roman à quatre mains, roman de vilains ? Que nenni !

Le dernier roman (re ah ah) que j’ai lu, ainsi écrit, cela remonte à pfffff...je ne sais plus...mais c’était “ De Bons Présages” concocté par les deux génies que sont (enfin, était pour l’un des deux) Terry Pratchett et Neil Gaiman. Est-ce que ce “Dernier Roman” est de “bons présages” également ( re ah ah bis le retour) pour la lecture ? Ouais, carrément ouais.

Déjà l’idée de base est excellente. En parfaite adéquation avec l’air du temps. Un étrange mélange entre un concours littéraire “classique” et une mise en avant via les émissions de télé-réalité. Donc, un vision originale qui aurait pu se perdre en route. Mais c’est sans compter le talent des deux auteurs qui mènent l’histoire tambour battant. Je connaissais l’écriture aérienne et distillée sans heurt de Catherine Lang, et je l’ai retrouvée tout au long de cet ouvrage. Mais il y avait un petit truc en plus, des références supplémentaires, des passages un tantinet plus énergiques que d’ordinaire. Et là, j’avais la preuve vivante qu’ Antony Altman était de la partie. Ce qui est surprenant et pour ainsi dire extraordinaire c’est de voir que leur écriture est complémentaire à crever, forte d’une unicité réfléchie. Pas facile tout ça, mais réussi.

Et l’histoire, de quoi est-elle faite ? Bon, déjà, relisez le résumé, ça plante bien le décor. Cependant, ce serait un tantinet trop simpliste car il y a de tout dans ce roman. De toute, de tout et encore de tout, sans perdre néanmoins ce tout. Car à force de mettre du tout, certains se seraient perdus en route. Certainement pas les auteurs. Ils ont fait de ce tout un tout. Les personnages sont bien ancrés (avec des histoires dans l’histoire correspondant à leurs manières respectives d’écrire). La pression qu’ils subissent demeure constante (imaginez-vous dans une telle situation). Les critiques sociales et réseaux-sociales (oui, c’est nouveau, ça vient de sortir) sont pertinentes. Les relations entre les différents auteurs sont bien construites avec un petit doigt (sans arrière-pensée, calmez-vous) d’amour et d’affection tout en conservant une espèce de rivalité saine. L’aspect télé-réalité ainsi que ses références sont parfaitement rendus. Et, pour finir, on retrouve un brin d’humour pas malvenu du tout. Oui, il en faut car la réalité est presque effrayante. Bref, du tout bon (comme dirait mon ami Jacques...oui, je la fais souvent celle-là).

On pourrait penser à un roman d’anticipation. Ce ne serait pas faux dans l’absolu, sauf que l’on est déjà rentré dans cette nouvelle ère où les machines sont capables de tout, même de sortir des best-sellers. Nous y verrons plutôt un roman melting-pot, d’une grande intelligence, très pertinent dans le fond et dans la forme. Un roman difficilement classable à mes yeux, peut-être dans la catégorie “suspens”. Mais, avec le recul, ce ne serait pas rendre hommage à sa qualité ainsi qu’à sa pluralité.

La très bonne surprise de ce début de printemps, c’est bien “Le Dernier Roman”. On va dire que je m’emporte. C’est peut-être vrai. Mais, le lecteur et le modeste auteur que je suis ne peut qu’applaudir des deux mains (j’ai prévu un voyage à Tchernobyl pour en avoir quatre et faire comme eux). Comme quoi on peut créer une histoire originale, intéressante sans se compromettre, tout en restant fidèle à son idée de départ et sans faire de concessions. Un modèle à suivre en quelque sorte.

Tous mes remerciements à Antony Altman et Catherine Lang pour cette lecture qui m’a parlé et ravi.

C'est avec grand plaisir que je retrouve Antony Altman que j'ai eu la chance de découvrir dans un autre roman qu'il a écrit également à quatre mains, Il faut beaucoup d'hommes pour faire une femme. Je l'ai aussi lu en association avec Valérie Bel dans une nouvelle Branle-bas sous le sapin. Je le retrouve ici en compagnie d'une autre auteure que je ne connais pas encore. Ce procédé d'écrire à quatre mains m'épate et m'intrigue, car à la lecture, je n'ai pas réussi à déterminer qui avait écrit quoi et c'en est troublant. Le style est très bon, uniforme, fluide et léger.

Ils ont décidé de traiter d'un sujet fort intéressant et qui me questionne bien souvent. Les personnages principaux vont participer à un concours littéraire organisé par une grosse plateforme qui publie des écrivains, Antiope...tiens donc, ça ne vous fait penser à rien ? Oui, oui, c'est bien de ce géant dont on parle... Le principe de ce concours est que les participants ont quatre jours pour écrire un roman ne dépassant pas 40 000 mots. Bien entendu, ces journées seront filmées et diffusées en direct. Et pour corser le tout, les écrits sont publiés en temps réel, laissant les internautes pouvoir réagir. Celui qui gagnera gagne un gros prix, la publication, de la publicité, etc..

On va suivre plus particulièrement quatre candidats, et surtout Antony Rivoire et Victoria Katherine. Tiens, tiens, quelle étrange similarité entre eux et les prénoms des auteurs de ce roman...je pense que la ressemblance s'arrête là, mais j'ai trouvé ce parallèle assez drôle, il donne beaucoup de réalisme à l'histoire. Au début, les rapports entre chacun sont cordiaux et fraternels, mais l'enjeu va faire monter les enchères entre eux, les coups bas et les tricheries vont fleurir...

Et là, Antony Altman et Catherine Lang parlent d'un sujet très important aussi bien pour eux les auteurs que pour nous, lecteurs. Il s'agit de l'Intelligence Artificielle. Elle viendrait ici à remplacer l'auteur, à calculer et à écrire à sa place grâce à des algorithmes. C'est une réalité qui fait peur et qui pourrait pourtant bien exister. D'ailleurs un exemple saisissant est donné avec la dernière saison de la série Game of Thrones dont les premiers chapitres ont été écrits par une IA. On voit ici, dans ce roman, tous les travers que cela pourrait avoir. L'écriture n'est plus une passion mais devient un moyen de faire gagner toujours plus d'argent à ceux qui publient les histoires. Ce concours ressemble aux télé-réalités que l'on connait tous, c'est tellement frappant de vérité que c'en est effrayant !

Mais ce n'est pas noir, ni sombre. Les auteurs ont misé sur l'humour pour détendre l'atmosphère et c'est plutôt réussi. Les situations cocasses succèdent aux dialogues drôles, ça donne beaucoup de légèreté face à un sujet grave. Une autre chose que j'ai aimée, c'est qu'ils ont poussé la réalité en retranscrivant les écrits des personnages principaux, une sorte de roman dans le roman. D'ailleurs celui qu'écrit Victoria est le roman de Antony Altman, Il faut beaucoup d'hommes pour faire une femme. Cette multitude de points communs entre les histoires et la réalité rendent encore plus crédibles les faits qui s'y passent et ça fait froid dans le dos. J'espère qu'on n'en arrivera jamais à ce point, et que l'amour de l'écriture sera toujours bien présent et l'emportera sur l'argent et les bénéfices.

J'ai vraiment beaucoup aimé cette histoire, qui s'est lue rapidement, à cause de l'intérêt du sujet, et le bon mélange entre l'humour et la gravité. Je me suis demandée plus d'une fois comment allait pouvoir être la fin, elle est dans la logique du message qu'ont voulu faire passer les auteurs. Ils nous donnent par ailleurs des précisions sur l'origine de ce roman, avec une interview intéressante à lire. Il serait possible qu'ils publient l'histoire que le personnage, Antony, écrit dans ce roman. Je trouve l'idée géniale et je serai là pour la lire si cela se fait. En tout cas, ça se sent qu'ils ont dû prendre beaucoup de plaisir à écrire cette histoire.

Je ne peux que vous recommander de lire ce roman, j'ai passé un très bon moment, divertissant, il fait prendre conscience que l'on n'est à l'abri de rien quand l'argent entre en jeu. C'est bien dommage...J'espère que tout cela restera dans le monde de l'imaginaire !

La fin du livre ?

La plateforme Antiope organise un grand concours d'écriture. Pendant le Salon International des Écrivains les dirigeants d'Antiope réunissent plusieurs écrivains qui devront relever le défi d'écrire un roman en quatre jours, quatre jours pendant lesquels ils ne pourront quitter le Salon et seront scruter sous les moindres coutures .

C'est l'occasion pour Antony, Victoria, Chris et Hugo de faire leurs preuves. Mais ils ne sont pas tous sur un pied d'égalité et un élément inattendu pourrait bien changer la donne.

Quand j'ai lu le résumé de ce livre j'ai tout de suite été intriguée par sa phrase d'accroche : "Les Intelligences Artificielles écriront-elles les livres de demain ?" .

Cela pourrait paraître étonnant et totalement futuriste mais ceci est pourtant une réalité. Des intelligences artificielles ont déjà écrit des textes en se basant sur des algorithmes, en analysant les récurrences de certains auteurs ( On pourrait citer George R.R . Martin, le célèbre auteur de Game of thrones , qui tarde un peu à publier la suite de son histoire et dont certains ont écrit une potentielle suite grâce aux intelligences artificielles ).

Cela est donc en train de devenir une réalité et je voulais voir de quelle façon cela serait ici traité .

On fait donc la connaissance d'Antony Rivoire , un auteur qui cherche à se faire connaître.

Lorsqu'il est sollicité pour participer à un concours d'écriture il se dit que c'est la chance de sa vie.

Il se rend donc aux pré sélections et y rencontre Chris , Victoria et Hugo.

À la suite de ces pré sélections ils sont tous les quatre choisis pour participer au grand concours qui se tiendra pendant le Salon International des Écrivains.

Tous les quatre vont faire le maximum pour réussir le défi qui leur est lancé, écrire chacun un roman en quatre jours . Ils vont devoir puiser au fond d'eux mêmes, aller aux bouts de leurs limites, affronter le fait d'être scruté constamment, d'être en compétition avec les autres , de voir sa créativité se confronter à des impératifs techniques et temporels.

Ils vont tout donner même si l'on va finir par découvrir que tout est biaisé depuis le départ. Les organisateurs du concours ont une autre idée derrière la tête, ils comptent utiliser les intelligences artificielles à leur avantage, sans chercher à savoir ce que cela représente vraiment. Pour eux seul le profit et les bénéfices comptent.

J'ai trouvé ce livre assez intéressant. Cette plongée au coeur d'un concours d'écriture permet de nous amener à nous questionner sur certains sujets tout en nous offrant une histoire plutôt passionnante à lire (bien qu'un peu trop courte à mon goût ).

L'histoire d'Antony nous permet de découvrir le quotidien d'un auteur en devenir . Il rêve de voir son travail plaire au grand public et est prêt à se donner corps et âme pour cela. Écrire c'est toute sa vie.

Et il va se heurter à la réalité de ce qu'est le monde de l'édition et de l'auto édition aujourd'hui.

Bien souvent la création et l'originalité sont relégués à l'arrière plan . Aujourd'hui, pour certains, la littérature est un commerce comme les autres.

Et c'est bien dommage.

Tout au long de ce roman on découvre les coulisses de tout cela. Avec d'un côté le point de vue d'un écrivain et de l'autre celui de ceux qui veulent juste voir leur chiffre d'affaire augmenter et ce , qu'importe les moyens .

J'ai aimé voir ces deux visions radicalement opposées se confronter tout au long de ce roman . Je ne peux pas trop en dire mais sachez que ce que l'on découvre n'est pas toujours glorieux.

En résumé un roman intéressant, qui nous pousse à la réflexion tout en nous offrant une pointe d'humour et de satire bienvenue.

https://lessortilegesdesmots.blogspot.com/2019/01/le-dernier-roman-de-catherine-lang-et.html

Voilà un roman que j'aurai eu tendance à catégoriser en science fiction. Il n'en est rien puisque le principe d'un roman écrit par une intelligence artificielle existe déjà. Suite à le lecture de roman et deux informations glissées, j'ai fait quelques recherches. Je trouve ça assez flippant ce principe.

Les auteurs ont fait des choix dans ce roman court assez surprenant déjà dans l'écriture. En effet, dès le début on sait qui seront les personnages principaux. Je m'attendais à ce qu'on nous présente tous les candidats à cette télé-réalité qui en rappelle tant d'autres (star académie et autres à l'heure des nouvelles technologies). Et bien non. Les auteurs le disent clairement dans le roman. Ces quatre nous intéressent. Les autres, on s'en fout (c'est dit différemment mais c'est l'idée). Cela a de quoi surprendre.

De ce fait, on a une écriture franche qui ne s'embarrasse pas de lourdeur. Au contraire, on va droit au but. C'est rafraichissant et surtout cela permet d'apporter une réelle critique du milieu du livres mais pas seulement. Les auteurs pointent du doigt ce que beaucoup reproche : la surproduction littéraire. Il y a tellement de sorties qu'on ne s'y retrouve plus et que beaucoup d'auteurs sont malheureusement écrasés dans cette masse.

Au delà de ça, on aborde la fameuse question de qu'est-ce que la vraie littérature, la place et l'impact des critiques littéraires (j'ai adoré ce dialogue entre auteurs et critique) et on parle aussi des livraddict. Très rapidement. En une ligne pour les derniers. J'en fais partie. Comment ai-je abordé cette petite remarque sur le besoin d'un style fluide pour lire plus de livres? Ce n'est pas faux mais pas vrai non plus. Chacun fait comme il veut je pense.

Mais le top du top se passe à la fin. Le livre n'est plus un objet culturel mais devient, peu importe son contenu, un enjeu commercial. L'argent engrangé par la vente est plus important que le contenu ou la qualité du livre. Ils prennent des exemples qui frappent l'esprit tant on le voit souvent. Il suffit de se rendre dans un rayon culturel en hypermarché pour le voir. Pas besoin de s'attarder. La propension de livre écrit par des célébrités dépassent ceux d'auteurs dont c'est le métier.

En bref, ce roman est très bien fait et d'une franchise incroyable. La réflexion qu'amène les auteurs est incroyable et très explicite. Je vous le recommande vivement surtout si vous aimez les livres.

Participer à un concours d'écriture qui permettrait de mettre en lumière ses romans et son style. Quel est l'écrivain qui n'en a jamais rêvé? Un sujet très actuel, à une période où l'autoédition sur les plateformes revêt une importance grandissante dans le monde de la publication littéraire. Une période où les concours à la demande des maisons d'éditions sont de plus en plus nombreux. Ce concours fera t-il la part belle à l'auteur, au roman, à la publicité? Qui du concours ou de la publicité prendra le pas sur l'écriture?

Le dernier roman nous démontre un avenir peut-être plus proche qu'il n'y paraît. Peut-être le présent? Ce marathon de l'écriture ne mettrait-il pas fin au plaisir de la plume? Qu'en est-il de la part d'humanité de l'auteur? Ce concours signe t-il l'ère du robot-écrivain? Pour quel public? Nous assistons à une téléréalité comme il en existe tant. Le récit des deux auteurs et celui des finalistes se mêlent, se confondent puis se séparent pour un dénouement qui n'engage que le lecteur. Un jeu littéraire du chat et de la souris . En direct et dans les coulisses. Une lutte âpre se dessine au sens propre comme au figuré. Le dernier roman est-il vraiment une fiction? N'est-ce pas l'histoire des deux auteurs et de leur roman?

Au fil des pages, l'humour est très présent en plus des moments forts. Des coups bas pas forcément virtuels. Le lecteur se laisse emporter par le show littéraire qui met en lumière les différents acteurs en coulisse. A qui bénéficie réellement ce concours? Quelle est la place de l'écrivain et de ses rêves? A t-il vraiment un rôle à jouer ou est-il la marionnette de quelque chose qu'il ne maîtrise pas? Répond-il aux sirènes de la richesse et de la notoriété? Le dernier roman, écrit à quatre mains, est peut-être la réponse à tous ces concours lancés sur le net. Ces concours qui font rêver la plume et brisent certaines ambitions dans l'oeuf. Ecrivains, n'y brûlez pas votre plume!

Le dernier roman a été écrit à quatre mains. J’apprécie d’autant Catherine Lang et je compte me pencher un peu plus sur les écrits d’Antony Altman. (Je viens d’ailleurs d’emprunter DRAM Mémoire vive).

Une compétition entre auteurs pour gagner une somme rondelette, la traduction de son roman, une belle publicité digne des plus grandes maisons d’éditions et une production cinématographique. De quoi envoyer un auteur inconnu au sommet. Après une sélection très pointue, douze finalistes vont devoir s’isoler pendant 96h pour écrire un roman, le tout rythmé par un commentateur digne d’une reality show. Seulement, quatre de ces douze finalistes seront mis en avant.

Dans ce roman sont traités les nouvelles technologies utilisées à notre époque, mises à disposition d’auteurs dans tous les genres, d’algorithmes, d’Intelligence Artificielle et bien entendu, de l’argent qui se brasse derrière tout ce système.

Je me suis penchée sur le côté humain de l’histoire. Certains seraient capables d’agir faussement pour gagner, d’autres ne sont là que pour participer par défi ou plaisir et il y a ceux qui doutent. Une très belle vision de la réalité qui montre que la jungle de l’édition est parfois cruelle. J’ai lu Le dernier roman en quelques heures et je n’ai pas pu lâcher le livre jusqu’à la dernière page.