Extraits

Elle tendit une main tremblante vers lui et repoussa les cheveux collés à son front. Il releva les yeux vers elle. Il était incapable de trouver les mots pour exprimer ses émotions, alors il se contenta de soutenir son regard sans plus rien lui cacher.

Il lui laissa voir son cœur, dans toute sa fragilité.

-Je vous aime Cléo, avoua-t-il enfin quand il compris qu'il n'avait rien à craindre puisque c'était la vérité. je vous aime tellement que ça me fait mal.

Extrait de la page 26 :

-Venez, dit Magnus à Cléo et Nic avant de tourner les talons.

Il se dirigea vers l'un des couloirs familiers du palais.

-"Venez", répéta Nic avec une grimace. Il nous prend pour ses chiens, ma parole !

-Je doute que la politesse ait fait partie de l'éducation du prince, fit remarquer Cléo.

-Et pourtant, vous me suivez, rétorqua Magnus.

-Pour l'instant, mais n'oubliez pas que le charme ouvre bien plus de portes que les paroles acerbes.

-Et une hache bien affûtée les ouvre toutes, sans exception.

Extrait de la page 58 :

-Je vous prie de m'excuser si j'ai interrompu votre petit tête-à-tête, déclara Magnus sans même chercher à paraître sincère. Le tir à l'arc, donc ?

Cléo balaya cette question d'un geste.

-C'est une façon comme une autre de meubler mon séjour à Limeros.

-Corrigez-moi si je me trompe, mais n'avez-vous pas déjà de quoi vous occuper ? Il me semblait pourtant que vous employiez vos journées à comploter contre moi et ma famille.

-Rien ne m'oblige à me contenter d'un seul passe-temps, rétorqua-t-elle.

-En effet.

"Parce que celui qui ne fait rien pour combattre les maux de ce monde devient lui-même l'un de ces maux."

Extrait de la page 390:

Il se précipita à la recherche de Cléo mais ne la vit nulle part. En revanche, il attrapa Kurtis qui se dirigeait vers une des portes de palais, seul.

-Vous feriez bien de me répondre, gronda Magnus en piquant la pointe de son épée entre les omoplates de Kurtis au moment où l'homme lige posait la main sur le poignée de la porte. OU EST CLEO?

Ce que tu crois ressentir pour elle n'est qu'une illusion. Tout sentiment romantique n'est au fond qu'une illusion, et les illusions se dissipent, alors que le pouvoir... Le pouvoir est éternel.

La haine et la peur sont les émotions les plus puissantes qui soient. L'amour et la compassion ne servent qu'à affaiblir. Les hommes l'ont compris depuis la nuit des temps et en tirent avantage.

Un souffle puissant cueillit Magnus en pleine poitrine et l'envoya voler à une vingtaine de pas de là. Il atterrit juste à côté du corps inanimé de Nic.Choqué, il regarda les flammes qui continuaient de brûler à l'endroit ou il se tenait un peu plus tôt.

Il se releva d'un bond et, après avoir échangé un bref coup d’œil avec Cléo, se retourna vers sa sœur.

- Lucia !

Cette dernière avait prit Kyan par le bras et l'entrainait déjà.

Les jambes tremblantes, Magnus s’élança derrière eux.

- Lucia ! Attend ! Je peux t'aider !

- Toi ? Tu crois pouvoir m'aider ? rétorqua-t-elle méchamment. Mon pauvre Magnus, tu n'es même pas capable de 'aider toi-même.

Un mur de flammes surgit en travers sa route, la dérobant à son regard.

Elle inspira brusquement et retint son souffle si longtemps qu'elle faillie en avoir le vertige.

- Oh, par la déesse ! chuchota-t-elle. Je suis enceinte.

Cette fois, en se réveillant, Cléo sut exactement où elle était - et avec qui.

Pendant quelques instants, elle se contenta de le regarder, endormi à côté d'elle.

Cette nuit mouvementée s'était déroulée de façon totalement imprévue. Il s'était lancé à sa recherche, avait risqué sa vie pour la retrouver.

Puis il lui avait dit qu'il l'aimait.

Magnus Damora est amoureux de moi.

Elle ne put réprimer un sourire - effrayé, anxieux, mais plein d'espoir.

Il était tellement différent quand il dormait ! Il avait l'air plus jeune, tranquille... Il était magnifique. Cléo s'employa à mémoriser chacun des traits du visage de son beau prince sombre.

Il ouvrit lentement les yeux et, aussitôt, trouva son regard. Il fronça les sourcils.

- Princesse...

- Tu sais, je me dis qu'il serait peut-être temps que tu m'appelles simplement Cléo. Les titres royaux, ce n'est plus à la mode depuis au moins... hier.

Son regard demeura sérieux, mais il esquissa un sourire prudent.

- Tu trouves ? Hum... Je ne suis pas sûr que ça me plaise. Cléo... C'est si court, si... enjoué. Et puis, c'est comme ça que Nic t'appelle.

- C'est mon nom.

- Non, ton nom, c'est Cléiona. Un nom de déesse ne devrait jamais être diminué.

- Je ne suis pas une déesse.

Son sourire se fit plus franc. Il lui caressa le visage, repoussant quelques mèches de cheveux.

- Je trouve ça encourageant que tu ne te sois pas encore enfuie loin d'ici - et de moi.

- Comme tu peux le constater, je suis toujours là.

Elle effleura ses lèvres en un léger baiser, étourdie par la vérité à la fois délicieuse et effrayante de ses sentiments pour lui. Elle ne s'était pas rendu compte à quel point ils étaient sincères avant de les formuler à voix haute, la veille. Pourtant c'était bien réel, plus que tout ce qu'elle avait pu ressentir jusque-là.