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La déception de la guerre manquée était encore trop proche, bien que personne n’eut jamais eu le courage de l’avouer. Et trop récente l’humiliation de voir partir les camarades, de rester en petit nombre, oubliés, à garder ces murs inutiles. La réduction des effectifs de la garnison avait clairement démontré que l’état major n’attachait plus d’importance au fort Bastiani. Les illusions jadis si faciles et si souhaitées, on les repoussait maintenant avec rage. Simeoni, pour ne pas être l’objet des railleries, préférait se taire.
Afficher en entierMais on le saurait tout de suite à l’état major, on le saurait même depuis des années…
Afficher en entierQue penses-tu que ce soit ? Ca va être comme la dernière fois, ce doit être une patrouille de reconnaissance, ou peut-être sont-ce des bergers, ou tout simplement un animal…. Je crois qu’ils sont en train de faire une route, de faire une route militaire. Cette fois-ci c’est la bonne. Il y a deux ans, ils sont venus étudier le terrain, maintenant, ils arrivent pour de bon.
Afficher en entierAlors, tout cela n’était que du bourrage de crane ? Alors, il n’est pas vrai que, si je l’avais voulu, j’aurai pu m’en aller (après quatre mois, sur simple demande médicale) ? Ce n’était que du boniment pour me faire tenir tranquille ?… Et ceux qui prétendaient rester là de leur propre volonté, du boniment aussi ? Alors, il n’est pas vrai que tous les officiers soient venus ici après en avoir fait la demande ?
Afficher en entierIl ne s’est donc pas révolté, il n’a pas donné sa démission, il a avalé cette injustice sans broncher et il retourne à son poste habituel. Au fond de son âme, il y a même la timide satisfaction d’avoir évité de brusques changements dans sa vie, de pouvoir reprendre telles quelles ses vieilles habitudes…. S’il n’était qu’un homme quelconque à qui ne revient, de droit, qu’un médiocre destin ?
Afficher en entierMais il me semble que le fait d’avoir servi au fort pendant quatre années consécutives devrait avoir plus d’importance qu’une simple question de priorité. Vos quatre années ne sont rien, mon cher lieutenant, répliqua le général d’un ton froid…
Afficher en entierC’était une question qu’il avait prévue. (Cela dépend de toi, avait-il pensé répondre, ou quelque chose de ce genre. Mais cette question, il l’avait attendue plus tôt, au moment de leur rencontre, comme cela eut été naturel si elle y avait vraiment attaché de l’importance. Au lieu de cela, la question lui était posée maintenant, presque à l’improviste, et c’était tout autre chose, presque une question posée par politesse, sans sous-entendus sentimentaux.
Afficher en entierEt maintenant dis-moi, tu es revenu pour tout à fait ?
Afficher en entierIl était tout seul dans sa chambre, sa mère priait à l’église, ses frères étaient loin, le monde entier vivait donc en se passant parfaitement de Giovanni Drogo.
Afficher en entierVous êtes jeune, reprit Ortiz, et vous le serez encore longtemps, c’est vrai. Mais, moi, je ne m’y fierais pas. Laissez seulement passer deux années encore, rien que deux années suffisent, et vous en aller vous coûtera un trop gros effort.
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