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"Alors que ce vingt et unième siècle se profile, j'entends les enfants de ce temps me dire qu'ils vivent une ère nouvelle, pleine de défis, de crises, et de découvertes à venir, qu'ils sont sur le seuil d'un siècle gorgé de promesses, d'incertitudes.
Et je sais que c'est faux. Cette ultra-communication dont on me parle n'est guère différente d'autrefois. A Paris, nous avions tant de levées de courriers et de distributions quotidiennes que nous conversions plusieurs fois par jour par cartes, nous avions la correspondance pneumatique pour aller encore plus vite, les télégrammes pour aller encore plus loin, et même les Véloces Chasseurs sur leurs bicyclettes à chaque café ou coin de rue, capable de dépêcher un message n'importe où pour trois fois rien. Nous n'avions pas cet Internet naissant, mais seize grands quotidiens rien qu'à Paris, du matin jusqu'au tirage du Soir à vingt et une heure trente pour nous tenir informés à tout moment, chacun en chasse d'une information différente de son voisin, nous ne connaissions pas l'uniformisation de l'information actuelle. Vous n'avez rien créé, mes enfants, vous n'avez fait que remplacer et parfois même perdre.
Perdre en humanité. En liberté. En simplicité.
Remplacer et mettre de la vitesse. Pour que tout aille encore plus vite."
Voici un extrait de l'épitaphe qui est juste magique et même troublant de réalité! :)
Afficher en entierParce que le monde est à l’envers, nos perceptions sont inversées. Parce que nous nous sommes toujours trompés. Les créatures des ténèbres, ce sont les hommes. C’est nous. Nous les destructeurs, nous les assassins, nous les parasites. Les rongeurs, les profiteurs, les consommateurs, les irrespectueux. Les dévastateurs. Les tueurs. Nous.
Afficher en entier"Le Mal est inhérent à l'homme, il n'existe qu'à travers lui. Car le Mal, c'est ce hiatus entre ce que l'homme croit être, ses prétentions, et ce qu'il est vraiment. C'est ce vide entre l'animal et le modèle civilisé. Et ce hiatus ouvre nos abysses, ces profondeurs où naissent et se développent les perversions. Le Mal, c'est un malentendu, un malaise entre l'homme et la réalité. Nous avons grandi trop vite, ma Louise. Et nous avons mal grandi. Voilà ce qu'est le Mal."
Afficher en entierIl ne glana que quelques pièces au milieu des quelles un morceau de papier était roulé.
Il s'empressa de l'ouvrir, les doigts tremblants.
Il n'y avait que trois mots et des chiffres.
"Tourbillon pour calibre 145."
Mais cela suffit à faire vaciller Guy.
En un coup d’œil, toutes ses certitudes s'envolèrent.
Il comprit qu'il s'était fait berner.
Depuis le tout début.
Afficher en entierSoudain, il sut.
La goutte heurta le bas de sa chemise et fue bue par le linge.
Le croquemitaine était juste sous leur nez.
Ils étaient passés sans le remarquer.
Lui, n'avait jamais changé de procédure.
Il utilisait la même, depuis le début.
Afficher en entier— Lorsque nous avons fini Paris, ensemble, tu m'as demandé si je te confierais un jour mon vrai prénom.
Elle avala sa salive, hésitante.
Puis elle ajouta tout doucement :
— Juliette. Je m'appelle Juliette.
Afficher en entierGuy hésita, il sembla à Faustine que des images défilaient devant le regard de l'écrivain. Il ouvrit la bouche mais plusieurs secondes passèrent avant que les mots n'en sortent, comme s'il avait fallu qu'il trie parmi ses souvenirs :
— il n'est pas humain, mais il veut le devenir, répéta finalement Guy.
Afficher en entierIl était temps, se répéta-t-il sentencieusement.
Son esprit était prêt. Alerte.
Il poussa la porte et entra.
Puis, dans son dos, noyé parmi les tiges de maïs, sa forme diluée par la brume, un de squelettes recula dans le champ.
Il longea la première rangée dans sa longueur pour venir se poster face à la maison.
Son visage difforme se profila entre deux épis.
Il scrutait l'endroit où s'était tenu Guy un instant plus tôt.
Un grondement mécontent grimpa dans sa gorge.
Afficher en entierEn observant ces trois objets, Guy fut saisi d'un violent frisson.
Ce n'était pas un crime ordinaire.
L'horreur recommençait.
Afficher en entierJacques ferma les yeux, résigné.
Triste.
Une poignée froide et puissante se posa sur sa nuque.
La peur inonda son esprit.
Et la main serra.
L'étreinte de la mort.
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