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- Au fait, merci pour la marmelade d’orange.
Il changeait délibérément de sujet et elle ne fut pas dupe.
- De rien. J’ai promis à Jim de lui donner la recette. Il pourra vous en faire.
- Je préfère la vôtre.
- Elle aura le même goût.
- Pas pour moi.
- Pourquoi ?
- Vous êtes vraiment innocente à ce point ?
Son regard vert pétillait de malice et elle sentit vaciller les murailles mentales qu’elle avait érigées entre eux.
- Eh bien, oui et non, je suppose.
- La vôtre, j’aimerais l’étaler sur vos lèvres et la goûter toute la nuit.
Eddy chancela. Cette fois les fondations de ses murailles étaient sérieusement lézardées.
- Si ce n’est pas assez clair, je vous désire, Eddy Carmichael, d’une façon qui n’a rien à voir avec la couleur de votre peau, et tout avec le fait que je suis un homme et que vous êtes une femme magnifique.
La main d’Eddy tremblait tellement qu’elle faillit lâcher son couteau.
Rhine se leva et s’approcha d’elle. Puis il lui prit doucement le menton pour lui relever la tête. Le cours du temps parut ralentir… Quoique bouleversée par ce qu’il venait de lui dire, elle chuchota:
- Je ne peux pas vous donner ce que vous demandez.
- Je sais, petite reine. Laissez-moi juste vous embrasser, et je vous promets que je m’en vais.
Elle aurait dû refuser, elle le savait, mais la curiosité, le désir et d’autres émotions qu’elle n’arrivait pas à identifier se télescopaient en elle, conspiraient avec ce qui lui restait d’espoir pour l’empêcher de lui opposer un non ferme.
Il inclina la tête, posa sa bouche sur la sienne, et son baiser fut si délicieux, si étourdissant, que le manche du couteau glissa entre ses doigts. Il l’attira plus près et elle sentit sa chaleur l’envahir, l’envelopper. Le contact de sa bouche la grisait, tout comme le parfum subtil de son eau de toilette et la pression douce et insistante de sa main au creux de ses reins. Quand il immisça la langue entre ses lèvres, elle fut emportée par un tourbillon de sensations incroyables…
À bout de souffle, elle s’obligea à reculer d’un pas, s’échappa du cercle de ses bras pour ne pas être tentée de lui offrir plus.
Son regard la brûla, tandis qu’il dessinait le contour de ses lèvres du bout du doigt.
- Je n’ai pas envie de m’arrêter là, mais je vous ai donné ma parole que je m’en irai après ce baiser.
Eddy était trop chamboulée pour articuler le moindre mot.
Comment ce diable d’homme s’y prenait-il pour lui faire perdre toute raison ? Car elle avait envie qu’il reste, et pour une femme aussi sensée qu’elle, cet aveu était terrifiant.
Il lui caressa doucement la joue.
- Bonne nuit, chérie.
Puis il s’en alla.
Afficher en entierDu coin de l’œil, elle le vit fouiller dans sa poche et en sortir quelques billets et pièces qu’il déposa sur la table.
Elle se figea.
- Qu’est-ce que c’est que cela?
- Je l'ai persuadé de vous rendre l’argent qu’il vous avait volé. Voilà ce que j’ai pu récupérer.
- Oh...
Elle ne put retenir un soupir de soulagement.
- Qu’y a-t-il ? S’étonna-t-il.
- Rien, rien. Merci.
- Vous avez cru que j’essayais d’acheter vos charmes?
- Eh bien, oui, répondit-elle en toute franchise.
- Eddy, vous n’êtes pas une prostituée!
- Je sais, mais je n’étais pas sûre que vous, vous le sachiez.
- Maudite femme, marmonna-t-il en s’adossant à son siège.
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