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Oskar croit à la révolution. [...] On peut changer les choses. Il faut évidemment les changer. La situation actuelle est mauvaise et injuste. Et l'inquiétude crée le besoin.
Afficher en entier1962
Le réveil sonne fort, impitoyable. Il est trois heures et quart, un matin de mi-mai. La pièce est humide et glaciale, le poêle à mazout est éteint. La mer est bleu-noir, immobile. une lourde brume gris-blanc pèse sur une surface étale. La lumière grise déverse ses images dépouillées. Les branches des chênes pointent comme des ruines dans le grisaille.
Quand je marche sur le sentier qui longe la plage, le sable et le varech brun-gris craquent sous mes talons comme des coquilles d'oeufs. Un frémissement traverse la surface de l'eau . Des vagues se déploient et roulent sans bruit . Un bateau est passé, au loin. Un brochet se faufile en silence entre les rochers de l'autre côté de la crique.
Afficher en entierJe l’avais rencontrée six mois avant l’accident. Tout juste six mois avant. Ca a été pété en juin. Nous n’avions sans doute pas beaucoup parlé de mariage. Mais à l’époque, n’est-ce pas, il n’était pas question d’autre chose. Quand on se rencontrait et qu’on commençait se fréquenter, il fallait se marier. Elle avait le même âge que moi. Elle avait trois jours de plus. Nous nous voyions les jeudis soir. C’était sa seule possibilité. Elle n’avait que quatre heures de liberté. Elle travaillait chez un directeur de filature. Elle s’occupait de trois petits enfants, un garçon et des jumelles. Elle logeait au fond de leur chambre. Elle appartenait à cette génération de travailleuses qui passaient le plus clair de leur jeunesse soit dans une cuisine, soit dans une chambre d’enfants chez des bourgeois. Elle n’aimait pas trop les enfants, mais n’avais pas trouvé d’autre travail. Nous allions surtout marcher en ville. Je ne me souviens pas de quoi nous parlions, ni de ce que nous regardions. Nous marchions surtout.
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