Le féminisme raconté en famille
Auteur
- Mara Goyet (Écrivain)
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extrait
Extrait du livre :
Question n° 8 : Qui est l'homme des Droits de l'homme ? Le suffrage et les femmes
Il est de coutume de faire commencer l'histoire du féminisme avec la Révolution française. S'il y avait eu auparavant des penseurs prompts à défendre les femmes et à contester leur infériorité (Christine de Pisan, Poulain de la Barre...), la Révolution ouvre à proprement parler l'ère du féminisme. Alors que les femmes y participent activement, s'expriment, fondent des clubs, s'initient à la vie politique, prennent les armes, elles se voient refuser la citoyenneté en 1793. Alors que les mots d'égalité et d'universalité étaient dans toutes les bouches, les femmes ont été exclues du jeu politique. Pis, la séparation des hommes et des femmes s'est accentuée. La Révolution fut ainsi un moment d'intense espoir dont les promesses ne furent pas tenues. Pourquoi ?
Un élément d'explication serait que, pour les révolutionnaires, les femmes sont par trop attachées au passé, aux traditions et à l'Eglise : cet attachement serait lourd de menaces s'il venait à s'exprimer politiquement. Il faut cependant se garder d'imaginer des révolutionnaires misogynes et forcément répressifs. Le sacrifice politique des femmes apparut d'abord comme une concession nécessaire pour sauvegarder les acquis de la Révolution et se préserver de tout retour en arrière. Les femmes d'alors n'ont pas massivement réclamé le droit de vote et semblaient sensibles à cet argument. Elles ont ainsi accepté pour un temps de limiter leur rôle à celui d'épouses citoyennes et de mères républicaines. Comme l'écrit Mona Ozouf : «Il est vrai que les femmes ne peuvent plus tenir les cartes. Mais leur rôle est de voir le jeu par-dessus l'épaule du joueur, de le conseiller discrètement, de partager ses succès, de consoler ses infortunes.» Bien plus, la Révolution fait entendre «la petite musique du "un jour viendra"» (Mona Ozouf) et ouvre un champ des possibles encore impensable quelques années plus tôt pour elles.
Elle souleva aussi cette question cruciale : comment dans le même temps concevoir l'égalité universelle entre les individus et accepter que les femmes soient exclues de la citoyenneté ? Tantôt étouffée, parfois oubliée, toujours pertinente et dérangeante, cette question ne cessa de resurgir au fil du xixe et du début du XXe siècle.
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Un bon livre qui nous apprend beaucoup de choses, qui nous rappelle certains points de l'histoire! Le livre se lit assez facilement. A lire!
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Résumé
Pourquoi est-on toujours un peu triste pour le mari d'une femme politique ? Est-il vrai que les hommes des cavernes traînaient leur femme par les cheveux ? Pourquoi dit-on que les femmes ne savent pas lire les cartes routières ? Comment expliquer le sort des femmes dans l'Histoire ? Pourquoi les femmes préfèrent-elles les hommes plus grands qu'elles ? Une femme gouverne-t-elle différemment d'un homme ? Qui nous dit d'habiller les petites filles en rose ? Pourquoi, en France, les femmes n'ont-elles eu le droit de vote qu'en 1944 ?
Le Féminisme raconté en famille répond avec enthousiasme, mais sans parti pris, aux questions sérieuses (ou pas) que chacun s'est un jour posées sur le féminisme et son histoire. Sur ses enjeux et ses combats. Sur le sort réservé aux femmes, hier comme aujourd'hui, ici comme ailleurs. Sur les représentations qui entourent le féminin et le masculin. Sur ce qui unit ou différencie hommes et femmes.
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