Le fantôme de Boucherville

Résumé

Voilà déjà plusieurs siècles qu'Angus MacAdam hante le château écossais de Lammermuir. Le spectre est cependant dans l'impossibilité de se rappeler quel crime il a bien pu commettre afin d'être ainsi privé du repos éternel. Jour après jour, il se contente donc de noyer son chagrin dans l'alcool et de multiplier les apparitions terrifiantes à l'intention des touristes qui visitent le manoir. L'arrivée de la famille Sansfaçon bouleverse toutefois sa petite routine. Ces voyageurs restent non seulement insensibles à ses hurlements les plus terrifiants, mais les plus jeunes d'entre eux, les jumeaux joueurs de tours Denis et Robert, réussissent à l'enfermer dans une bouteille et à le ramener avec eux à Boucherville! Angus est épouvanté par la technologie de cette société qui est si éloignée de celle qui l'a vue naître. Comment pourrait-il faire peur à des bambins qui jouent à des jeux vidéo horrifiants et qui écoutent des films tels ##Massacre à la tondeuse à gazon##? Grâce à la douce Charlotte, la cadette de la famille Sansfaçon, le fantôme découvre toutefois que la technologie peut également être fort utile. C'est grâce à elle qu'il fera enfin la lumière sur son passé et trouvera enfin un repos mérité en compagnie de sa bien-aimée...

Une intrigue rocambolesque et un peu décousue, narrée dans une langue familière faisant la belle place aux dialogues émaillés d'expressions québécoises (mauzusse, tabarouette, etc.). Le choc culturel entre les deux époques alimente en grande partie l'humour du texte qui révèle au final qu'Angus a involontairement provoqué la mort de son amoureuse lors d'une représentation de ##Roméo et Juliette##. Saoul, il avait donné à sa partenaire un couteau de cuisine plutôt qu'une arme à cran d'arrêt, si bien que la jeune femme s'est véritablement tuée pendant la scène finale. Des lavis à saveur BD illustrent le tout.

« Angus poussa un cri. Son effroi n’en fut que plus grand et, dans l’état de panique qui le saisit, il ne trouva rien de mieux que de se dissoudre dans l’air et de trouver refuge au fond de sa bouteille vide de whisky. — Vite ! Mets le bouchon ! s’écria une voix. — C’était une sacrée bonne idée le truc de la musique au max et des lampes sous le menton. Tu as vu la peur bleue qu’on lui a faite. On l’a attrapé comme un papillon dans un bocal. Ces deux chasseurs de fantômes évidemment n’étaient nul autre que les deux jumeaux joueurs de tours, Denis et Robert. — Ouais, on n’a plus qu’à le cacher dans nos valises et le ramener chez nous. Imagine la tête des copains de la rue, à Boucherville, quand on leur apprendra qu’on a capturé un vrai fantôme ! »