Extraits

La vie est à ce point capricieuse et imprévisible qu’elle correspond rarement à ce qu’on attend d’elle : quelques décennies ou juste le temps d’un soupir, elle ne dure que ce qu’elle doit durer. Et parfois, sans même crier gare, elle demeure en suspens…

Il était si dur de voir mourir quelqu'un que l'on avait admiré, quelqu'un qui avait toujours su donner de l'espoir là où il semblait ne plus y en avoir. Qui, à présent, lui donnerait de la rage au cœur lorsqu'il faudrait affronter les situations les plus périlleuses ? Qui lui montrerait l'exemple d'un courage sans limites ? Comment allait-il pouvoir continuer ? Peut-être était-il préférable d'en finir au plus tôt. Quel était l'homme censé qui aurait encore voulu combattre dans cette arène sanglante, où les chances de survie étaient si infimes ?"

La vie quotidienne était un combat en elle-même : dormir à même le sol dans le froid et l'humidité, manger constamment en deçà de sa faim, être mal vêtu, mal chaussé, et très souvent mal soigné, tuer l'ennui avec la peur au ventre - pour soi-même et pour sa famille menacée de représailles - et changer régulièrement de campement pour éviter d'être repéré... Néanmoins, le moral restait bon, la rage de combattre était toujours plus vive, et la fraternité entre les membres, exemplaire. Car il y a des luttes qui rapprochent, qui cimentent les relations pour la vie."

Dans l obscurité profonde, un minuscule point lumineux apparaît au loin.

Comme une étoile naissante, particulièrement étincelante, qui prend vie au milieu du néant.

Elle se met à grossir lentement, en se rapprochant.

Peut-être est-ce elle qu il attend ?

Le point lumineux devient bientôt une tache, puis continue de croître et prend du volume.

C est à présent une sphère phosphorescente qui flotte dans l espace, se rapprochant toujours de lui.

Il n a pas peur, cependant, car il sait de façon innée qu elle ne représente rien de menaçant.

Lorsqu elle est presque au-dessus de lui, elle s arrête, suspendue dans le vide.

Flottant dans l espace infini qui l entoure, elle semble comme une immense boule de feu, comme un soleil étincelant

Pourtant, il peut la regarder sans être aveuglé

et, chose étrange, sa lumière est contenue :

l obscurité reste opaque autour d elle.

Soudain, la sphère lumineuse éclate en des milliers de petites étoiles, comme un feu d artifice silencieux.

Les ténèbres s éclairèrent enfin, et il voit.

Il se trouve au sommet d une immense falaise, juste au bord d un précipice

Un précipice à la profondeur insondable.

Maintenant seulement, il sait qu il est en danger.

Ils prenaient du bon temps dans la capitale, parée pour l heure d innombrables bannières nazies d un rouge sanguinolent aussi mordant que leur accent, et d autant de panneaux de signalisation en caractères gothiques. Ils prenaient du bon temps, certes, mais cela n atténuait en rien leur zèle à faire respecter les ordonnances : les Citroën noires réquisitionnées par la Gestapo circulaient souvent dans les rues à la recherche de contrevenants.

La partie conscience s’en va…, tandis que l’autre ne veut pas lâcher prise et tient bon pendant trois longs mois, seule de son côté. Entre les deux, le fil résiste. Pourquoi ? Comment ?

Juste que le combat ne soit pas vain… Que nous ne soyons pas tous morts pour rien. Que la Bête ennemie ne parvienne pas à ses fins…

Le Bonheur, les plaisirs, ce n’est pas tout. On peut se voiler la face et choisir l’insouciance toute sa vie, ou bien écouter les messages que l’On nous envoie et suivre le chemin que l’On nous trace, même s’il est épineux. En ce qui me concerne, je reçois beaucoup trop de messages pour pouvoir les ignorer…

Hurlements, pleurs. Des hommes, des femmes, des enfants. Terrorisés. Objets qui volent. Blessent. Lumières qui clignotent, néons qui grésillent. Secousses. Toujours des cris, des yeux exorbités. Une femme qui gémit en serrant son bébé contre son sein. Un vieillard tétanisé qui s'agrippe aux poignets de son siège. Un couple qui s'enlace et qui pleure. Un enfant hystérique qui hurle "PAPAAA ! PAPAAA !".