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"Il venait tout à coup de comprendre pourquoi tant de détenus se confiaient à ce jeune homme. C'était à cause de son silence. Du vide qui vous happait, émanant de quelqu'un qui se contentait d'écouter, sans réagir ni juger. Qui sans rien faire tirait de vous des paroles et des secrets."
Afficher en entierQuelqu'un qui ne s'arrête pas mais qu'on doit arrêter.
Afficher en entierLes gens changent d'apparence, seules les voix restent les mêmes.
Afficher en entierDisons, une dystopie envoyée. Comme s'ils ne prenaient pas leurs propres dépressions au sérieux, si tu vois ce que je veux dire.
Afficher en entier"J'ai moi-même l'intention de fêter ça en me défonçant avec quelques verres, ce soir.
- Ah, ils te paient si bien que ça ?
- Quand j'ai vu ta voiture, j'ai compris que je devais demander des honoraires plus élevés."
Afficher en entierÇa ne vous arrive jamais, dans votre travail quotidien, de sévir quand la loi passe à côté ?
Afficher en entierLa religion c'est un peu comme les assurances incendie : on n'en voit pas l'utilité avant d'en avoir besoin pour de bon.
Afficher en entier1
Rover fixait le sol en pierres peint en blanc dans la cellule rectangulaire de onze mètres carrés. Donna un coup de dents contre l'incisive en or un peu trop haute de sa mâchoire inférieure. Il en était venu au passage difficile de sa confession. Seul résonnait dans la cellule le bruit de ses ongles qui grattaient la Vierge tatouée sur son avant-bras. Le jeune homme assis face à lui sur le lit, les jambes croisées, n'avait pas dit un mot depuis que Rover était entré. Il s'était contenté de hocher la tête et d'arborer son sourire de Bouddha satisfait, le regard fixé sur un point du front de Rover. On l'appelait Sonny et on disait qu'adolescent il avait tué deux personnes, que son père avait été un policier corrompu et qu'il avait des dons particuliers. Difficile de savoir si le jeune homme écoutait, ses yeux verts et la majeure partie de son visage se dissimulaient derrière de longs cheveux sales, mais ce n'était pas si important. Rover voulait seulement obtenir la rémission de ses péchés et la bénédiction qui s'ensuit, de façon à pouvoir le lendemain passer la porte de la prison de haute sécurité de Staten et sortir avec le sentiment d'être purifié. Il n'était pas croyant, mais ça ne pouvait pas faire de mal, et puis cette fois il avait sincèrement l'intention de changer les choses et d'essayer de se ranger. Il prit une inspiration :
« Je crois qu'elle était biélorusse. Minsk est en Biélorussie, pas vrai ? » demanda-t-il en levant les yeux, mais l'adolescent ne répondit pas.
« Nestor l'appelait Minsk, dit Rover. Et il m'a dit de tirer sur elle. »
Afficher en entierL'homme et le jeune garçon allèrent dans l'entrée et l'enfant poussa un cri de joie en voyant la casquette noire et blanche que son oncle prit sur l'étagère de l'armoire, mais il observa aussitôt un silence recueilli quand Simon la lui posa sur la tête. Tous deux se plantèrent devant le miroir. L'enfant pointa son index sur le reflet de son oncle en imitant des tirs de pistolet avec sa bouche.
« Tu tires sur qui ? demanda Simon.
- Des bandits, répondit le garçon. Pan ! Pan !
- Ou peut-être sur des cibles, suggéra Simon. La police ne tire pas sur les bandits à moins d'y être obligée.
- Mais si ! Pan ! Pan !
- Alors nous finirons en prison, Mats.
- NOUS ? répéta le garçon, surpris, en levant les yeux vers son oncle. Pourquoi ? Puisque nous sommes de la police.
- Parce que nous devenons aussi des bandits si nous tirons sur des personnes au lieu de les arrêter.
- Mais... mais si on les a arrêtées, on peut leur tirer dessus, hein ? »
Simon rit. « Non. Dans ce cas, un juge nous mettra en prison et décidera du temps qu'on y restera.
- C'est pas toi qui décides, oncle Simon ? »
La policier vit la déception dans les yeux de l'enfant. « Tu sais quoi, Mats ? Je suis content que ce ne soit pas nous qui décidions. Je suis content de n'avoir qu'à les attraper. Car c'est ça, la partie amusante du boulot. »
Afficher en entier"Nous sommes des policiers corrompus, dévoyés, nous qui en échange de quelques misérables pièces de monnaie avons renoncé à nos idéaux."
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