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P 52-53
Il entra dans la forêt, s'engagea dans une sente si étroite, à travers les taillis, qu'il dut marcher à quatre pattes. Et ce qu'il découvrit lui arracha un cri de surprise. Cinq chiots de quelques semaines, couverts d'un pelage noir, épais et court, s'agitaient sur une litière. Ils étaient en train de manger un lapin, mais l'un d'eux se tordait sur le dos et semblait suffoquer. Pélot le prit, enfonça deux doigts dans sa gueule et retira l'os qui s'était planté dans sa gorge à l'instant même où la femelle, brusquement jaillie des fourrés, lui bondissait sur le dos. Le choc jeta l'enfant contre le tronc d'un arbre.
Alors Pélot se rendit compte de son erreur. Ce qu'il avait pris pour des chiots étaient en fait des louveteaux. La grande louve grise grondait en promenant son museau sur ses petits, ses yeux jaunes rivés sur le gamin. Son regard était une vrille, froid, perçant.
Afficher en entierPierre était son nom, mais les gens du village préféraient l’appeler Pélot. Son désir le plus cher était de paresser au lit jusqu'à 11heure, mais le Père le tirait de sous les draps,dès l'aube, en répétant:
"Allons,debout! Le monde appartient à celui qui se lève tôt."
Ce jour là, le Père réveilla Pélot encore plus tôt que d'habitude.
-Tu viens avec moi au bois, déclara-t-il en lui décrochant des petites tapes sur la jambe. L'école attendra bien jusqu'à demain.
Pélot s’habilla d'assez mauvaise humeur, car il avait espéré poursuivre sa nuit sur les bancs de la classe, la tête enfouie dans ses bras...
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