Extraits

— Zerbib, ta maman s’inquiète pour toi ?

— Hein ?

— Ta maman, elle s’inquiète, n’est-ce pas ?

— Heu… oui.

— Elle a raison. J’ai pas besoin de nouvel auteur ni de nouveau réalisateur. J’ai ce qu’il me faut dans mon écurie. Mais tu m’as rencontré. Et ça, tu le garderas pour toujours en mémoire.

Aussitôt, il a appuyé sur le petit bouton bleu.

Je suis rentré chez moi complètement désespéré, et le soir, entre les merguez et le riz à la sauce tomate, mon père m’a dit :

— Il t’a fait le coup du nazi et du rabbin.

— Quoi ?

Ma mère est intervenue en levant les yeux au ciel tandis qu’elle terminait son assiette.

— Faut qu’il trouve un job, il rêve trop !

— Depuis quand rêver ne rapporte rien ? lui a répondu mon père.

Ma mère s’est levée de table, elle a rejoint la cuisine, débarrassant son assiette.

— C’est quoi cette histoire du nazi et du rabbin ? j’ai demandé.

— Tu ne connais pas cette histoire ?

— Non.

Mon père a attrapé son verre de vin rouge, il en a bu une gorgée

“- Je plains ceux qui ne rêvent pas, leur quotidien doit être morne. Dans une vie, il faut rêver grand et beaucoup parce qu'il est impossible de réaliser tous ses rêves, Jackson. Mais...statistiquement, plus nous avons de rêves en tête, plus nous avons de chances, à mesure que nous nous battons pour eux, de les accomplir. Les rêves créent l'espoir.”