Le Fléau, tome 1/3

J'ai aimé l'écriture de Stephen King avec cette trilogie. Ce premier tome est époustouflant, et annonce les horreurs à suivre. Petite anecdote, je l'ai lu un mois avant l'arrivée du COVID dans nos vies...

Face aux dégâts du virus que nous propose Stephen King, le Covid est tout petit. Dans le cas présent, on attrape le virus et deux jours après, on est mort!

Relecture de ce roman dans le cadre d'un challenge personnel, à savoir : lire tout KING dans l'ordre de parution.

Ce premier tome installe l'histoire et les personnages.

Il nous raconte comment chacun d'eux a vécu le début de l'épidémie, et surtout, ce qu'ils faisaient avant que tout ne tourne à la catastrophe, ce qui nous permet de cerner l'état d'esprit de chacun, et nous donne une petite idée de la suite.

J'ai trouvé quelques longueurs, mais c'est le passage obligé pour bien rentrer dans le livre. Et Stephen King adore cette étape là, prenant un soin particulier à bien planter le décor.

Relu avec plaisir, malgré notre conjecture sanitaire.

Scénario très bien pensé et addictif. Je trouve que le combat final est un peu vite terminé. Nombreux personnages décrits avec précision autant physique que psychologique. Les problèmes inhérents à la mise en place d'une nouvelle société et à la gestion de celle-ci ressortent. Très bon livre avec, à mon sens, juste ce qu'il faut de fantastique. Ce livre pourrait débouché sur une série télévisée.

Dans ses deux premiers tiers, le Fléau fonctionne à merveille, même si on sent par moments une certaine frilosité dans la description de certains actes pervers suscités par la disparition d'un ordre établi et par le désoeuvrement d'individus se livrant à leurs plus bas instincts. L'écrivain semble plus disert sur les intentions des créatures les plus viles que sur leurs agissements, comme s'il s'apercevait au dernier moment de l'inanité d'un tel voyeurisme. Peut-être les passages rétablis (dont au moins un avait été proprement censuré à l'époque) vont-ils plus loin dans le glauque, le gore ou la violence ? Stephen King, en revanche, fait la part belle aux émotions, aux sentiments, à tout ce qui sourd de l'âme humaine : bons ou mauvais, ses personnages n'agissent jamais sans réfléchir et l'auteur n'hésite jamais à traduire les pensées de tel pyromane dégénéré, tel attardé mental ou tel sourd-muet suspicieux.

La fin, du coup, laisse à désirer. L'accélération est patente, les ellipses temporelles se multiplient, délayant la tension, ralentissant le tempo : la conclusion inévitable, le duel ultime, le Gran Finale se précipitent doucement, et on se demande quelle pirouette pourra bien se produire pour nous surprendre, quelle surprise nous réserve King à la fin. Elle sera, forcément, décevante, presque ridicule par sa tiédeur et ses coups de théâtre, tant les enjeux et le potentiel étaient immenses. On est presque étonnés par l'absence d'étonnement.

Un premier tome d'une histoire que j'ai adoré... Impossible de lâcher ce livre, il fallait absolument que je suive les différents personnages dans leurs peripéties à travers ce monde apocalyptique.