Extraits

Ma vengeance serait froide et soigneusement calculée, et, quand je frapperais, ce serait avec minutie. Je serais ravi s'ils périssaient en sachant pour quel crime ils souffraient; mais, s'ils l'ignoraient, ils n'en seraient pas moins morts.

« Tu as touché à mes Anciens ; cela me déplaît. Et je ne te dois rien ; les dragons n'ont pas de dettes. »

Sans réfléchir, je répliquai : « Si, les dragons ont des dettes ; ils ne les paient pas, c'est tout. »

_conversation entre Tintaglia et Fitz_

(Tintaglia) " Comprends que cette vengeance m'appartient, Loinvoyant. Un humain ne peut exécuter la punition que Clerres mérite. Quand nous arriverons là-bas, nous la détruirons pierre par pierre et dévorerons tous ceux qui ont osé tuer des dragons, comme nous l'avons fait en Chalcède. La réparation de ces meurtres me revient !

- Sauf si je parviens là-bas le premier", fis-je entre haut et bas.

La dragonne s'arrêta brusquement, et l'espace d'un instant, je regrettait ma réflexion imprudente.

Bouche bée, je ne quittais pas le bateau des yeux. Braise et Persévérance me regardèrent. Je restais coi, mais Lant dit : "Douce Eda, Fitz, il a votre visage! Jusqu'à votre nez cassé."

Ambre toussota puis, dans le silence sidéré, dit, le souffle court : "Fitz, s'il te plaît, je peux tout expliquer."

Le lurik nommé Bien-Aimé continue de susciter l'agitation des autres ; on l'a surpris à tenter de rester dans le village alors que la marée montait et que les autres s'étaient déjà rassemblés pour regagner leurs pavillons ; il fâche ceux qui viennent se faire prédire l'avenir en supputant d'horribles calamités : il a dit à un client que son fils épouserait une ânesse mais que les enfants de cette union apporteraient une grande joie à sa famille ; à un autre, il a seulement déclaré : « Combien d'argent êtes-vous prêt à me donner pour que je vous mente ? Mes meilleurs mensonges sont chers, mais en voici un gratuit : vous êtes très avisé d'être venu jusqu'ici me remettre une grosse somme pour que je vous mente. »

Je souris au souvenir de l'obstination de mon loup à vivre jusqu'à la mort. « Où veux-tu en venir ? »

[Le Fou] prit un ton solennel. « C'est notre dernière chasse, vieux loup ; et, comme toujours, nous y allons ensemble. »

- Ce sont donc des charlatans.

- Non, fit-il à mi-voix. C'est le pire, Fitz : les riches achètent la connaissance de l'avenir pour devenir encore plus riches. Les lingstras rassemblent des rêves sur une sécheresse future et leur conseillent de constituer des réserves de céréales pour les revendre à leurs voisins qui meurent de faim. Plaies et pestilence peuvent faire la fortune d'une famille si elle est prévenue.

« Je ne vois rien, dit Dwalia comme si elle m’accusait de mensonge.

— Moi non plus, renchérit Kerf. Ma femme me bloque la vue.

— Je ne suis pas ta femme ! se récria Alaria, indignée.

— Tu as dormi sur moi et tu as pissé sur moi. Tu es à moi. »

Il ne veut pas s’approcher d’autant d’humains autour d’un feu, mais, s’il change d’avis, laisse les autres s’enfuir en hurlant : tu n’es pas capable de courir assez vite ; alors couche-toi, reste parfaitement immobile et ne fais pas de bruit. Il est possible qu’il pourchasse les autres.

Et sinon ?

Reste immobile et ne fais pas de bruit.

Peut-être la logique aurait-elle prise sur elle ? « Je n’avais pas l’intention de m’opposer à vous, seulement d’opérer de minuscules changements qui permettraient aux enfants de vivre. »

L’enfant était à moi.

« Préférez-vous un enfant mort à un enfant vivant ? »

Ce qui est à moi est à moi, non à toi.