Commentaire de ainho64

> Tant de mots me viennent à l’esprit pour définir ma lecture mais je n’en retiendrais que deux : bouleversante et émouvante. Cette fiction qui traite le douloureux sujet de la Shoah et donne une idée de ce qu’a pu ressentir un enfant (en particulier du côté nazi), pendant cette période tragique, l’aborde d’un point de vue nouveau, car c’est à travers les yeux naïfs d’un enfant allemand, que nous vivons cette sombre période de l’histoire.

Le lecteur adopte un point de vue omniscient qui embrasse le regard de Bruno et de fait, lui donne une impression de fausse subjectivité. Dans son histoire, l’auteur réussit à dénoncer la cruauté et la folie des hommes sans jamais la montrer directement ; les atrocités du génocide étant toujours devinées par le lecteur sans jamais ne l’être par Bruno.

Ses mots et réflexions naïfs, offrent un contraste saisissant avec la terrible réalité du monde des adultes (un monde qui l’entoure, mais dont il est indubitablement mis à l’écart).

Innocent autant que mature, il n’arrive pas à comprendre pourquoi il ne peut pas jouer avec les enfants derrière la barrière. Il ne trouve pas de raison qui justifie la séparation entre lui et eux, ni leur différence. Il s’interroge encore davantage lorsqu’en satisfaisant ses désirs d’exploration, il fait la rencontre de Shmuel, un garçon qui lui est si semblable et différent à la fois. Son nouvel ami vivant lui de l’autre côté des barbelés, représente le coté juif.

L’histoire étant fluide et le roman court, la lecture est rapide mais intense.

La fin est incontestablement magistrale.

S’il fallait énoncer un reproche ce serait quelques passages peu réalistes (par ex : la facilité pour soulever la barrière) mais qui sont largement oubliés au vu de la qualité du roman que je conseille vivement car c’en est un de ceux qui ne s’oublient pas.