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Lorsqu’un homme non menstrué pète un boulon, fait une crise de nerfs, un coup de déprime ou mange trois tablettes de chocolat devant sa série préférée, personne ne lève un sourcil (sauf quand on le traite de femmelette, parce qu’il n’y a décidément rien de pire que d’être assimilé à une femme…). Lorsque c’est une femme qui le fait, ça devient une arme contre elle. On ne justifie jamais les actions impulsives des hommes par une chute d’hormones (alors que des recherches ont été faites sur l’andropause, le versant masculin de la ménopause qui entraîne une chute de testostérone et donc des changements physiques et comportementaux), mais si une femme lâche un coup de gueule ou se tape une crise de larmes, on sera toujours prompt à lancer un : « Elle a ses règles ou quoi ?! »
Afficher en entierCe sont les mères qui encouragent leur fille à souffrir en silence, qui leur disent que c’est normal d’avoir mal mais qu’il ne faut pas en faire tout un plat. Ce sont les grand-mères qui froncent les sourcils face à leurs petites-filles qui manquent de discrétion pendant cette période. Les pères qui se bouchent les oreilles quand le sujet est abordé, ou qui rechignent à aller acheter le matériel nécessaire en cas de pénurie. Ceux qui rougissent quand leur fille en parle ou qui les envoient parler à leur mère ou à la femme adulte la plus proche plutôt que d’accepter que ça fasse partie de leur rôle, en tant que parent.
Afficher en entierDeux premiers paragraphes de l'introduction :
J'ai eu mes premières règles le 15 août 2002 sur la plage du Prado, à Marseille. C'était quelques jours avant mes quinze ans - autant dire que ça faisait un moment que je les attendais, et que je commençais un peu à désespérer, sachant que mes copines les avaient toutes eues entre dix et douze ans. ça faisait déjà quelques années que je m'impatientais et que j'entendais les adultes me dire que j'avais de la chance, et que je ferais mieux de profiter de ces belles années de sursis parce que j'allais sacrément déchanter en découvrant ce qui viendrait ensuite.
Mais j'en avais assez d'être en mare, je voulais être comme tout le monde, et, surtout, je voulais me sentir enfin femme. Parce que depuis que j'ai appris l'existence des règles, elles m'ont toujours été vendues comme étant l'apanage de la féminité, le moment clé qui marquait le passage du statut de fillette à celui de femme - et pour moi, quinze ans c'était déjà beaucoup trop tard pour être encore une fille. Déjà que je n'avais ni siens ni hanches, mais en plus mon utérus refusait de se mettre en marche, c'en était trop.
Afficher en entierOn ne parle pas de sang, on parle de liquide. On ne parle pas de vulve ou de vagin, on parle d’intimité ou de zone intime. La plupart du temps, il est difficile de savoir pour quoi les pubs font la promotion quand elles abordent les règles – et ceux qui n’en ont jamais entendu parler de leur vie pourraient facilement passer à côté du message. Peu importe, parce que ça ne les concerne pas, pas vrai ? Non, pas vrai.
D’abord parce que, comme je l’ai dit plusieurs fois depuis le début de ce livre, je pense sincèrement que tout le monde devrait avoir des notions claires de ce que sont les règles, mais aussi parce qu’elles touchent les jeunes personnes qui les auront un jour et qui n’ont pas, dans leur entourage, suffisamment de sources d’information. Si tout ce que ces jeunes esprits savent des règles se résume à ce que les pubs veulent bien en dire, on n’est pas sortis du sable. Même les pubs pour les savons pour « zone intime » sont plus claires – mais principalement parce que ça leur permet de nous montrer des femmes à poil qui se savonnent sensuellement la vulve sous la douche.
Afficher en entier« Conseil d’amie : Si tu veux les avoir maintenant (parce que je trouve que c’est la honte quand tu les as après treize ans), titille-toi l’anus une fois par jour, après avoir humidifié ton doigt, et essaye de l’enfoncer le plus profond possible dans ton vagin (il faut que ça pète). Voilà, bon courage ! Kissous les filles ! »
Je vous laisse une petite minute pour digérer cette information.
Il faut que ça pète.
J’ai bien évidemment cru à une blague, mais l’auteure du post a vivement défendu sa méthode dans les posts suivants, croyant dur comme fer à sa théorie qui aurait fonctionné pour de nombreuses personnes autour d’elle. Ça me semble inutile de le préciser, mais je le fais quand même : ne faites pas ça chez vous.
Afficher en entierL’idée que mes enfants ou mes petits-enfants puissent se foutre de moi parce que j’ai pu croire un jour que les règles étaient honteuses me remplit de joie, personnellement.
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