Extraits

Car si l'ouvrage en lui-même était à la fois somptueux et étrange, il n'y avait aucune logique dans ses pages, sans compter que certains des secrets étaient tout simplement ridicules, des sortes de petites croyances paysannes qui, autant qu'elle pouvait le savoir, n'existaient plus. En tout cas, à Paris, les citadins se moquaient de cet état d'esprit superstitieux- et madame Bonance la première, qui brocardait copieusement sa femme de chambre normande, laquelle faisait les nœuds comme ci et pas comme ça, glissait des talismans d'herbes dans les armoires et saupoudrait des poignées de sel dans les coins "contre les mauvais esprits".

Mais Hortense, malgré les réflexions critiques qu’elle ne pouvait s'empêcher d'avoir, se sentait curieusement... oui, curieusement bien en présence de ce livre, comme s'il n'avait attendu qu'elle et la remerciait en répandant une sorte d'onde de sérénité dans sa petite chambre sous les toits.

Après qu'Alberic eut quitté le quartier des magiciens, Perceval passa la fin de la journée du samedi enfermé dans l'église désafectée de la rue de la Mandragore. On y sentait que d'une façon très tenue ce mélange d'encens et de fumée de cierges qui planait dans les autres lieux de culte, et Perceval s'y trouvait bien. Il ne chercha pas a voir le Bibliothécaire, mais ce fut celui-ci qui vint s'asseoir à coté de lui, dans la chapelle, alors que la nuit tombait.