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Le guide de l'arnaqueur



Description ajoutée par Wolfenshun 2015-01-13T07:15:51+01:00

Résumé

Saviez-vous que dans son sens premier, argotique, l'arnaque sert jusqu'au début du vingtième siècle à désigner le policier camouflé en civil? C'est autour de 1910 que le mot arnaque prend son sens actuel de tricherie.

Tricher, c'est tout un art, pour ne pas dire un métier. Si, là comme ailleurs, l'occasion fait le larron, malheur à celui qui s'improvise tricheur sans savoir dans quoi il s'embarque. Celui-là se rendra vite compte que le monde est rempli de tricheurs plus gros et plus doués que lui-même, et qu'il n'est qu'un petit poisson au milieu d'un océan où nagent des requins affamés.

Dès lors qu'elle existe, il est utile de se familiariser avec la triche. Pas pour la pratiquer soi-même, mais afin que celle d'autrui puisse être contrée, et parfois mise à profit. Bienvenue, donc, dans le monde ludique mais quelque peu scabreux de la triche, non seulement au jeu, mais aussi dans tous les autres domaines de la vie quotidienne...

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Classement en biblio

extrait

Extrait ajouté par Whale 2015-02-28T11:02:28+01:00

La triche, d'où ça vient ?

Comme beaucoup de termes du vocabulaire français, le verbe tricher tire son étymologie du latin. Il dérive de tricarre, verbe emprunté au bas latin et qui signifie «chicaner», c'est-à-dire «chercher querelle sur des vétilles», «contester mesquinement». Intégré au lexique français à la fin du douzième siècle, «tricher» est alors synonyme de tromper, abuser quelqu'un. Ce n'est qu'à partir du dix-septième que le mot prend son sens moderne d'enfreindre une règle, un usage, en affectant de les respecter. C'est à la même époque qu'apparaissent les noms communs «triche» et «tricherie», qui s'appliquent alors plus spécifiquement au domaine des jeux de société, eux-mêmes en pleine expansion. L'usage fait ensuite prendre au mot triche un sens voisin de celui d'arnaque, terme populaire intégré au lexique à partir de la moitié du dix-neuvième siècle. Notons au passage que, dans son sens premier, argotique, «l'arnaque» sert jusqu'au début du vingtième siècle à désigner collectivement la police secrète ou, individuellement, le policier «camouflé» en civil ! Autour de 1910, le mot arnaque prend son sens actuel d'escroquerie, mais la triche, elle, conserve son caractère ludique, et donc, a priori, bon enfant. De ce fait, il continue d'exister une forte nuance de valeur entre ces deux expressions.

Même assimilé à des domaines comme celui des examens et des concours officiels, où la triche devient véritablement synonyme d'escroquerie et se voit réprimée comme telle par le Code pénal, le mot garde sa valeur atténuée, liée à une activité «ludique», donc relativement innocente, qui fait que le tricheur n'apparaît pas vraiment comme un véritable escroc, mais plutôt comme un «petit malin». En tant que tel, le tricheur ne devient donc jamais quelqu'un de totalement antipathique. Le sens commun s'accorde à lui reconnaître des qualités d'inventivité et de spontanéité qui -excusez-moi, Monsieur le Juge - constituent autant de circonstances atténuantes. Les jolies trouvailles du tricheur ne méritent-elles pas, en effet, un certain degré d'admiration ?

L'art de la triche

L'art de tricher exige une vigilance de chaque instant. La discrétion étant la vertu première du tricheur, la triche la plus fine consiste à jouer le naturel sans recourir à un quelconque comportement de dissimulation. Ces comportements s'expriment sous la forme du paralangage (communication non verbale). Peu censurées et souvent mal maîtrisées, la gestuelle, les postures, attitudes, mimiques doivent être intégrées à l'arsenal du tricheur d'excellence. Au jeu, par exemple, où le tricheur trouve son champ d'expression favori, l'assiduité, qui est sa caractéristique première, ne doit pas se traduire par une nervosité visible par tous, laquelle a le don d'éveiller les soupçons. Sauf, bien sûr, si cette fébrilité qu'affiche le tricheur n'est pour lui qu'une manière de se faire passer pour un joueur quelque peu médiocre. Cette quantité négligeable, aux stratégies prévisibles et transparentes, ses adversaires peuvent dès lors s'imaginer qu'ils n'auront aucune difficulté à la tondre ! Une telle attitude pourra aussi servir à se prémunir contre d'éventuelles réactions brutales des partenaires. S'ils détectent la triche, ils seront enclins à y voir une attitude compulsive, un manque de contrôle directement lié à la psychologie névrotique du sujet, et donc moins répréhensible que si la triche, parfaitement dissimulée, révélait du même coup une maîtrise de soi susceptible de provoquer, en plus de leur indignation, la jalousie des autres joueurs.

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Date de sortie

Le guide de l'arnaqueur

  • France : 2013-05-07 - Poche (Français)

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