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— Mettons tout de même les choses sur un autre plan. Un procès a-t-il jamais révélé qu'il existe une association criminelle appelée mafia, à laquelle on puisse attribuer en toute certitude la commande et l'exécution d'un crime ? A-t-ton jamais trouvé un document, un témoignage, une preuve quelconque établissant un rapport certain entre un fait criminel et ce qu'on appelle la mafia ? Si ce rapport n'existe pas, et en admettant que la mafia existe, moi je peux vous le dire : c'est une société de secours mutuels secrets, au même titre que la franc-maçonnerie. Pourquoi n'attribuez-vous pas certains crimes à la franc-maçonnerie ? Il y a tout autant de preuves que la franc-maçonnerie se livre à des actes criminels qu'il y en a contre la mafia...
Afficher en entierTandis qu’il renseignait celui-ci sur l’identité du mort et la fuite des voyageurs, en regardant l’autobus, il eut l’impression de quelque chose de changé ou d’absent, c’était comme lorsqu’un je-ne-sais-quoi vient brusquement à manquer à nos habitudes, une chose que l’accoutumance a si bien gravée dans nos sens qu’elle n’arrive plus à notre esprit, mais dont l’absence crée un petit vide qui nous déroute, comme une intermittence de lumière qui nous exaspère, jusqu’à ce que la chose que nous cherchions se reforme brusquement dans notre mémoire.
Afficher en entierJ'ai une certaine expérience du monde ; ce que nous appelons l'humanité -- et nous en avons plein la bouche quand nous disons l'humanité qui est un beau mot plein de vent -- je la divise en cinq catégories : les hommes, les moitiés d'homme, les homuncules, les culs-bottés (sauf votre respect) et les coin-coin. Il y a très peu d'hommes, et pas beaucoup de moitiés d'homme ; ce serait bien beau si l'humanité s’arrêtait là, aux moitiés d'homme ; mais non, elle descend plus bas, aux homuncules, qui sont comme les enfants qui se croient grands, des singes qui imitent les gestes des hommes... Encore, plus bas, les culs-bottés qui sont en train de devenir une armée... Enfin les coin-coin, qui devraient vivre dans les mares comme les canards parce que leurs vie n'a pas plus de sens ni plus d'expressions que celle des canards.
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