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" Benjamin voudrait dire à la jeune femme qu'il comprend qu'elle ait le sentiment de ne plus avoir d'existence à présent qu'elle ne peut plus se définir en tant que mère. Il voudrait qu'elle prenne conscience qu'elle était quelqu'un avant Solal et qu'elle sera quelqu'un après lui. Une personne à part entière, même si ça lui paraît intolérable." p.215
Afficher en entier" - Je me rappelle tout ça, mais pour combien de temps encore? Le timbre de sa voix disparaît déjà de ma mémoire, et il me faut regarder des vidéos pour m'en souvenir... Tout s'estompe, inéluctablement. Alors, écrire me semble être la seule arme à ma disposition pour lutter contre l'érosion et l'oubli. Parce que si j'oublie tout ce que faisait que Solal était Solal, alors il n'existera plus du tout. Il ne restera rien de son passage sur terre, de ces 1574 jours où il a respiré, joué, ri, dormi, pleuré, aimé... Ces 1574 jours où il a rendu mon monde plus beau, plus doux, plus heureux, où il a donné un sens à ma propre existence en me faisant devenir mère." p.214-215
Afficher en entier" - La seule chose pour laquelle je suis à peu près douée, c'est écrire. J'ai d'ailleurs commencé un livre sur Solal, et je crois que cette idée a émergé très vite dans mon esprit. Même s'il m'a fallu des mois pour parvenir à formuler ce besoin. Écrire sur lui, pour l'empêcher de disparaître complètement. Ça doit sembler absurde, ou narcissique, mais à un moment donné, c'est ce qui m'a fait tenir. Je sais parfaitement que tout le monde s'en fiche, d'un petit garçon de quatre ans tout ce qu'il y a de plus banal. Que personne n'a envie de lire le bouquin larmoyant d'une mère en deuil. Mais j'ai la vanité de croire que ce que je parviendrai à écrire aura un sens pour d'autres que moi... Que laisser une trace de lui ne sera pas vain..." p.213
Afficher en entier"Solal ne sera plus jamais le sujet d'une phrase au présent, encore moins au futur. Il est condamné à l'imparfait, pour l'éternité." p.189
Afficher en entier"La pire des solitudes,
Ce n'est pas d'être séparé de toi.
C'est de vivre à tes côtés
En sentant, jour après jour,
À quel point
Tu ne m'aimes plus." p.117
Afficher en entier"Chaque fois, c'est le début de la séance qu'elle appréhende le plus. Parce qu'il faut commencer à parler et qu'elle ne sait jamais à l'avance ce qui va sortir de sa bouche. [...]
- Alors, comment vous sentez-vous, aujourd'hui? demande-t-elle avec douceur, comme s'il suffisait de s'exprimer un peu trop abruptement pour que Rebecca s'enfuie à toutes jambes.
Toujours la même question.
- Pas terrible.
Toujours la même réponse. Même si les mots peuvent varier. La gamme peut aller de: "ça ne va pas du tout" à "ça pourrait aller mieux", en passant par "je ne sais pas pourquoi je viens ici, à quoi bon?"." p.37
Afficher en entierDans un roman, tout à un sens, toute action à des conséquences et sert un but, un cheminement logique. Mais la vie, ce n'est pas comme ça... La vie réelle est chaotique, et imprévisible. "
Page 226
Afficher en entierOn devrait toujours faire les choses au moment où l’on a envie de les faire, sans tergiverser, sans vouloir être raisonnable, sans remettre à plus tard. Parce qu’on ne sait jamais s’il y aura un «plus tard», en réalité. Et il suffit d’un minuscule grain de sable pour que le «plus tard» se transforme en «trop tard», pour que l’espoir se métamorphose en regrets.
La pire erreur que l’on puisse faire, dans la vie, c’est d’être raisonnable... de temporiser, de douter, d’attendre. Au lieu de se contenter de vivre.
Afficher en entier" - C'est dommage... Tu ne fais aucun effort, ce n'est quand même pas difficile de rencontrer une femme! Quand est-ce que tu vas te caser?
Benjamin sourit, tente de dissimuler la tristesse que les paroles de sa soeur ne manquent pas de lui faire ressentir. À même pas trente-cinq ans, elle a déjà réussi à construire tellement plus que lui... Un couple solide, une famille unie. Un gamin adorable. Qu'est-ce qu'elle croit? Qu'il ne rêve pas de ça, lui aussi? Qu'il n'a pas l'impression d'être à la traîne, à presque quarante ans, sans femme dans sa vie, avec laquelle il pourrait être heureux et bâtir un foyer?" p.94-95
Afficher en entierS'enliser dans la douleur, se laisser submerger par la tristesse, c'est risquer de ne plus jamais se relever.
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