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Extrait ajouté par dreamygirl 2023-02-03T08:51:44+01:00

Alcool et serpents

— Y a deux choses qui font pas bon ménage, proféra Blackie d’un ton pédant : l’alcool et les serpents.

L’idée de mélanger les deux ne m’avait jamais traversé l’esprit, mais j’acquiesçai gravement. Acquiescer gravement est l’une des rares réactions possibles quand on parle avec des montreurs de serpents, car tout dialogue est exclu : ils vous racontent des histoires de reptiles, un point c’est tout.

Blackie était montreur de serpents ambulant. Il se déplaçait dans un énorme camion de déménagement avec des panneaux latéraux en bois. Dès qu’il trouvait des spectateurs payants – école ou complexe touristique –, il démontait les panneaux pour révéler une cage vitrée de la taille d’une grande pièce, où grouillait une centaine de reptiles. Les espèces variaient du taïpan ou du king brown, tous deux mortels, aux pythons arboricoles inoffensifs.

Comme tous les montreurs de serpents que j’ai croisés, Blackie était d’une maigreur cadavérique, crasseux, extrêmement miteux et je ne lui avais jamais connu d’autre nom. Je crois qu’on l’appelait Blackie parce qu’il aimait beaucoup les black snakes, les serpents noirs, ou alors parce que ses yeux étaient d’un noir de jais – je n’ai rencontré personne avec des yeux aussi sombres. On aurait dit que ses énormes pupilles avaient évincé ses iris ; en les regardant attentivement, on parvenait tout juste à distinguer le flou du contour. J’éprouvais souvent un malaise à fixer les deux taches rondes et obscures de ses yeux moites et injectés de sang (tous les montreurs de serpents que j’ai connus avaient les yeux moites et injectés de sang – sans doute une conséquence des nombreuses morsures dont ils sont victimes).

J’avais fait la connaissance de Blackie juste au nord de Mackay, dans le Queensland, car on campait ensemble sur une petite plage peu connue qui s’appelle l’Erreur de Macka, allez savoir pourquoi.

J’essayais de boucler un roman, Blackie bricolait le système de climatisation compliqué de son camion, et après une quinzaine de jours ensemble, nous nous étions liés d’amitié.

L’excellent savoir-faire et la décontraction de Blackie envers les reptiles avaient fini par déteindre sur moi. J’allais souvent discuter avec lui dans son vivarium, assis sur une bûche, tandis que, tout près de nous, des serpents mortels nous lançaient des regards engourdis ou rampaient avec grâce et lenteur pour fuir la fumée de nos cigarettes.

De temps en temps, quand un serpent brun, noir ou vert glissait tranquillement près de mon pied, Blackie disait : « Reste assis et bouge pas. Si tu bouges pas, il te mordra pas. » Je ne bougeais pas et le serpent ne me mordait pas. C’est ainsi qu’au bout de quelques jours je fus plus ou moins à l’aise en compagnie des reptiles, à condition que Blackie soit avec moi.

Rien n’aurait pu me faire entrer dans le vivarium sans lui ; j’étais convaincu qu’il réussissait à parler à ses bêtes, ou, en tout cas, à communiquer avec elles de manière à se faire comprendre. L’idée fantasque que du sang de serpent coulait peut-être dans les veines de Blackie me sembla même parfois envisageable.

Ou alors que le venin qu’il avait assimilé parvenait à lui donner une connivence avec les créatures. Par ailleurs, sachez que les serpents ont, eux aussi, les yeux noirs: ce fait ne m’avait pas échappé et me laissait songeur. Le seul autre campeur de la plage de Macka s’appelait Alan Roberts : un photographe grassouillet et sympathique qui avait planté sa tente pour étudier les oiseaux marins. Blackie et lui venaient généralement boire un coup dans mon camping-car en fin de journée.

Pas plus tard que la veille, Blackie nous avait exposé les dangers inhérents au mélange serpents et alcool, une conversation qui avait naturellement pris place autour d’une bouteille de whisky. Quand je lui rendis visite, le lendemain matin, je fus donc fort déconcerté de le découvrir sans connaissance à l’intérieur de son propre vivarium, deux bouteilles de whisky vides à ses côtés, le corps couvert de serpents venimeux.

Les reptiles ne bougeaient guère, ils semblaient apprécier la chaleur du corps inerte de Blackie. Je le présumais vivant car ses ronflements faisaient vibrer les vitres, mais aucun indice ne me permettait de savoir s’il était dans le coma parce qu’il avait été mordu, simplement ivre mort, ou un mélange des deux.

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Extrait ajouté par BPiet 2020-05-15T04:45:26+02:00

Je n'aime pas les koalas. Ces sales bêtes, aussi hargneuses que stupides, n'ont pas un poil de gentillesse. Leur comportement social est effroyable - les mâles n'arrêtent pas de se tabasser ou de voler les femelles de leurs semblables. Ils ont des mécanismes de défense répugnants. Leur fourrure est infestée de vermine. Ils ronflent. Leur ressemblance avec des nounours est une vile supercherie. Il n'y a rien de bon chez eux.

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Extrait ajouté par Biquet 2012-03-25T18:33:46+02:00

J’étais alors moins corpulent qu’aujourd’hui, mais je n’en restais pas moins un homme bien en chair. Comprenez par là que tout en parvenant aisément à lacer mes souliers , j’étais loin d’être un athlète.

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Extrait ajouté par Biquet 2012-03-25T18:33:16+02:00

Il existait certaines ressemblances physiques entre Mary Anne Locher et les koalas. Petite, grosse et rondouillette, ses oreilles dépassaient de ses cheveux flous et bruns, coupés court. Elle devait avoir la cinquantaine à l’époque et elle était donc un peu plus âgée que moi.

La salopette marron qu’elle ne quittait jamais, alliée à son petit nez et ses yeux bruns brillants, accentuait encore sa ressemblance avec le koala. Avec sa voix douce et légèrement sifflante, on avait l’impression que si on lui appuyait sur le ventre, elle se mettrait à couiner. Contrairement aux koalas, elle était avenante et plaisante.

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Extrait ajouté par Biquet 2012-03-25T18:32:31+02:00

Son visage, totalement dénué de curiosité ou de méchanceté, affichait une autosatisfaction aveugle, preuve indéniable que le cerveau niché sous cette absurde crête de coq n'avait jamais été perturbé par la moindre pensée.

Deux énormes jambes s'échappaient de son short; elles ressemblaient à des pattes d'hippopotame, sauf qu'elles étaient roses et poilues plutôt que grises et ridées. Son corps paraissait posé directement sur ses jambes, et non relié à elles, car on ne lui voyait aucune taille : son tronc était comme celui d'un arbre jusqu'à ce que soudain, des jambes apparaissent. Le raccordement était dissimulé par le short bouffant, mais on avait l'impression que ces jambes pouvaient s'en aller à tout instant et laisser le corps au comptoir.

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Extrait ajouté par Biquet 2012-03-25T18:31:59+02:00

Roger, passionné de crocodiles, déploraient qu’ils aient été longtemps chassés sans répit pour leur cuir…..leur nombre était en augmentation, tout comme la fréquence des attaques sur le bétail et sur les aborigènes.

- Et même deux Blancs, des chauffeurs de camion, près de Broome, se réjouit Roger ? Ils dormaient près de leur véhicule et tout ce qu’on a retrouvé, c’est la marque de leurs ongles dans la terre où la bête les a traînés. Naturellement, ajouta-t-il avec pondération, ce n’est pas de chance pour ces pauvres gens, mais il ne reste pas moins encourageant de penser que le nombre de crocodiles est en hausse dans cette région.

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Extrait ajouté par Biquet 2012-03-25T18:31:36+02:00

Nous avions traîné la barque à environ cinq mètres du rivage lorsque le crocodile chargea.

C’était effectivement passionnant à observer. Il semble se propulser en l’air d’un bond sur ses pattes trapues et fila sur le sable comme un lézard.

Je lâchai le bateau et saisis mon fusil.

Roger lâcha le bateau et saisit son appareil photo.(....)

J’imagine que l’assaut du reptile ne dura que quelques secondes, mais ce genre de secondes dure des heures, et j’étais conscient des clics de l’appareil photo de Roger et de l’empressement des griffes du crocodile sur le sable que même les tirs répétés du fusil n’arrivaient pas à couvrir. J’entendais la voix de Roger qui hurlait en boucle :

- Stop ! Stop ! C’est une espèce protégée ! (...)

J’avais trois choix. Je pouvais tirer sur Roger pour l’écarter et dégager ma cible (solution la plus attrayante). Je pouvais assommer Roger d’un coup de crosse pour dégager ma cible (solution trop timorée, dans les circonstances). Je pouvais jeter le fusil et m’enfuir en criant (solution la plus probable).

J’hésitai......................

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