Extraits

Toi, j’ose le dire, tu as toujours connu le vide. Tu n’as pas connu tes parents. Sans doute imagines-tu ce qu’est une mère, mais tu n’as jamais pu le ressentir. Moi, je ne cesse, depuis le jour dont je t’ai parlé, de revivre son arrachement à moi. De revoir ta Maman enfant. Mon fils aussi. De les revoir jeunes tous les deux courant dans le jardin de notre maison d’alors. Et puis le jour où

elle s’est mariée. Son sourire. Tu ne sauras jamais son sourire. Un sourire qui vient doucement naître sur ses lèvres. Une photo, ce n’est pas la même chose. Elle fige un instant. Elle n’apporte pas le bonheur d’un sourire qui apparait doucement sur un visage que l’on aime. Il manque à la photo cette durée. La venue progressive, retenue puis éclatante d’un sourire.