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"Oh! qu'il est mignon!
- Tu veux le prendre pour la nuit?"
Irja voulait bien.
"Je te le laisse pour la nuit à condition que tu me prennes aussi? D'accord?"
Le soir venu, ils se retirèrent tous les trois pour la nuit dans une grange. Vatanen avait porté des couvertures dans leur abri? Irja apporta la soupe des tentes. Elle fit les lits dans le fond de la grange. Vatanen ferma la porte, le soleil disparut, on entendit à l'intérieur:
"Arrête, il nous regarde."
La porte de la grange s'ouvrit en coup de vent. Le lièvre vola par la porte, Vatanen le jetait sur le pré. La porte se referma, le lièvre penaud resta assis dans la pénombre.
Afficher en entierUne nuit encore, Kurko se soûla, et l'aventure faillit mal tourner: quand Kurko voulu prouver son adresse de flotteur de bois et courut sur la chaîne de rondins de la rive, il tomba dans le fleuve et manqua de se noyer, car il ne savait pas nager. Vatanen tira le vieillard ivre du fleuve glacé et le porta dans la tente. Au matin, l'homme rudement éprouvé s'éveilla le crâne emperlé de douleur, ouvrit la bouche pour laisser échapper une plainte. On constata alors que son dentier était tombé le soir précédent dans le fleuve. La vie est parfois bien déprimante.
Afficher en entier... voilà ce que font le commerce et l'industrie, ce que l'argent n'obtient pas, on le prend par la force.
Afficher en entier[...] Vatanen monta dans l'autocar de Heinola, car il n'est pas bon de rester éternellement oisif, même dans un village agréable.
Il s'assit sur la banquette au fond du car, le lièvre dans un panier. A l'arrière, quelques paysans fumaient. Quand ils virent le lièvre dans le panier, la conversation s'engagea. On constata qu'il y avait cet été-là plus de levrauts que d'habitude, on se demanda si ce lièvre-ci était un mâle ou une femelle. On demanda à Vatanen s'il avait l'intention de tuer et de manger le lièvre quand il aurait grandi. Vatanen déclara qu'il n'y songeait pas. On en conclut que personne bien sûr ne tuerait son propre chien, et qu'il est parfois plus facile de s'attacher à un animal qu'à un être humain.
Afficher en entier"Deux hommes accablés roulaient en voiture. Le soleil couchant agaçait leurs yeux à travers le pare-brise poussiéreux. C'était l'été de la Saint-Jean. Sur la petite route de sable, le paysage finlandais défilait sous le regard las des deux hommes ; aucun d'eux ne prêtait la moindre attention à la beauté du soir.
C'étaient un journaliste et un photographe en en service commandé, deux êtres cyniques, malheureux. Ils approchaient de la quarantaine et les espoirs qu'ils avaient nourris dans leur jeunesst étaient loin, très loin de s'êtrre réalisés. Ils s'étaient mariés, trompés, déçus, et avaient chacun un début d'ulcère à l'estomac et bien d'autres soucis quotidiens.
Ils venaient de se quereller pour savoir s'ils devaient rentrer à Helsinki ou s'il valait mieux passer la nuit à Heinola. depuis ils ne se parlaient plus.
Ils traversaient en crabe la splendeur du soir, la tête rentrée, butés, l'esprit tendu, sans même s'apercevoir de tout ce que leur course avait de misérable. Ils voyageaient blasés, fatigués."
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