Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 700
Membres
1 013 436

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode


Extrait

Extrait ajouté par Bibounine 2018-08-30T13:50:48+02:00

Elle m’indiqua du menton le couple âgé ventripotent qui se tenait à la porte de mon bureau, chargé d’une brassée de teckels au poil grisonnant.

Comme Pia, j’avais plusieurs casquettes. Je devais m’occuper des besoins des citoyens français, ici, à New York – souvent des familles qui avaient connu des jours meilleurs – et j’étais responsable du Fonds d’aide aux familles françaises, une œuvre charitable qui envoyait des colis aux orphelins français outremer. Je venais de quitter les planches après presque vingt ans à Broadway et cela me semblait facile en comparaison. Et je passais moins de temps à faire et défaire mes valises.

Mon patron, Roger Fortier, apparut sur le seuil de la porte.

— Caroline, j’ai besoin de vous, c’est urgent. Bonnet a annulé.

— Ce n’est pas possible, Roger.

La nouvelle me terrassa comme un coup de poing. Cela faisait des mois que j’avais annoncé le ministre des Affaires étrangères français comme invité d’honneur à notre gala.

— Pas facile d’être ministre des Affaires étrangères en France en ce moment, lança Roger par-dessus son épaule en quittant la pièce.

Je rentrai dans mon bureau tout en me demandant si l’ami de ma mère, le moine bouddhiste Ajahn Chah, serait libre ce soir. Mais Roger m’appela aussitôt et je me précipitai dans son bureau en évitant le couple aux teckels qui faisait de son mieux pour avoir l’air démuni.

— Vous pouvez m’expliquer votre retard ce matin ? Pia, elle, est là depuis deux bonnes heures.

En tant que consul général, Roger Fortier gouvernait de ses bureaux qui donnaient sur la Rockefeller Plaza et le Promenade Cafe. La célèbre patinoire qui s’y trouvait en hiver laissait la place, l’été, à des tables de cafés et des serveurs affairés en smoking et tabliers longs. Un peu plus loin, l’imposant Prométhée doré de Paul Manship s’élevait au-dessus du sol, sa main levée tenant le feu qu’il avait volé. Derrière lui, la tour du RCA dressait ses soixante-dix étages contre un ciel saphir. Roger avait beaucoup en commun avec l’homme imposant qui représentait la sagesse, sculpté au-dessus de l’entrée de l’immeuble : le front plissé, la barbe, les yeux en colère.

— Je suis passée acheter une boutonnière pour Bonnet…

— Oh ! C’est pour ça que vous faites attendre la moitié de la France.

Roger mordit dans un beignet et une cascade de sucre saupoudra sa barbe. Malgré une silhouette qu’on pourrait décrire au mieux comme robuste, il n’était jamais en manque de compagnes.

Les dossiers, les documents top secret et les informations sur les citoyens français portés disparus s’entassaient sur son bureau. Le rôle du consul était très large, il devait assister les ressortissants français à New York, en cas de vol, de maladie grave ou d’arrestation, régler toutes les questions liées aux certificats de naissance, aux adoptions et aux papiers perdus ou volés, organiser la visite de hauts fonctionnaires et de diplomates français, et venir en aide en cas de difficultés politiques et de catastrophes naturelles. Les problèmes en Europe nous fournissaient énormément de travail dans toutes ces catégories si l’on considérait Hitler comme une catastrophe naturelle.

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode