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« La Réserve sauvage, continua M. Hitchcock, est, comme vous le savez, ouverte au public. En outre, il arrive que des firmes cinématographiques la louent pour y tourner des films. La réserve peut en effet servir de cadre aussi bien à des scènes de Far West qu’à des scènes africaines. À l’occasion, Jim Hall loue également ses bêtes. Certaines sont encore à l’état sauvage. D’autres, au contraire, sont apprivoisées : Jim est un dresseur incomparable. Son lion favori est un exemple de ce que l’on obtient par la douceur. Ce lion – il s’appelle Arthur – a déjà figuré dans plusieurs films réalisés pour le grand et le petit écran. Il est connu d’un vaste public et constitue l’une des principales attractions de la Réserve sauvage. Pour tout dire, il rapporte beaucoup d’argent à Jim Hall. Du moins, jusqu’à présent.
— Vous voulez dire, coupa Hannibal, que, à présent, son lion est devenu nerveux et que votre ami ne peut plus compter sur lui. C’est bien cela, son problème ? »
Alfred Hitchcock jeta un coup d’œil pénétrant à Hannibal.
« Comme d’habitude, mon astucieux jeune ami, vos talents de déduction vont au-devant de mes explications… C’est en effet là, le problème. Une firme vient de louer la réserve pour y tourner des scènes de chasse en pleine jungle. Bien entendu, Jim Hall a tout intérêt à ce qu’aucun accident ne vienne compromettre le tournage. Si quelque chose allait mal, il risque la ruine.
— Ce que vous attendez de nous, c’est que nous allions là-bas voir ce qui rend ce lion si nerveux ? demanda Hannibal.
— Exactement, admit M. Hitchcock. Il s’agit d’éclaircir ce mystère avec rapidité et discrétion. Sans bruit et en douceur. Et surtout, est-il besoin de l’ajouter, sans accroître l’incompréhensible nervosité du lion. »
Peter se passa la langue sur les lèvres.
« À quelle distance devrons-nous nous tenir de ce félin en délire. Serons-nous censés l’approcher de près ?
Afficher en entierLe lendemain de l’appel téléphonique de M. Hitchcock, les trois amis eurent donc recours aux bons offices de Warrington, le chauffeur de la Rolls, qui les conduisit à Hollywood.
« Merci, Warrington ! dit Hannibal quand la voiture s’arrêta devant les bureaux du producteur-metteur en scène. Attendez-nous ici. Je ne pense pas que nous en ayons pour très longtemps. »
Alfred Hitchcock reçut immédiatement ses visiteurs et leur offrit des sièges. Assis lui-même derrière son grand bureau, il les contempla quelques instants d’un air pensif. Puis :
« Pouvez-vous me dire, demanda-t-il brusquement, quel est votre comportement, jeunes gens, en face d’animaux sauvages ? »
Les trois détectives ouvrirent de grands yeux. Hannibal se chargea de répondre :
« Eh bien, dit-il, cela dépend de quels animaux il s’agit. Et aussi de la distance entre eux et nous. Et aussi des protections dont nous disposons. Si nous ne risquons rien, nous sommes tout prêts à nous intéresser à eux, à les observer, à les admirer même.
— Hannibal veut dire que nous aimons les bêtes, expliqua Peter. Mais il faut toujours qu’il expose les choses de la manière la plus compliquée.
— Pourquoi nous avez-vous posé cette question, monsieur ? demanda Bob. A-t-elle un rapport avec le mystère qui vous préoccupe ?
— Peut-être. Quant au mystère… c’est certainement un cas qui nécessite une enquête. Les animaux sauvages auxquels j’ai fait allusion font partie du décor où vous aurez sans doute à évoluer… là où se produisent d’étranges événements !… Dites-moi, jeunes gens ! Avez-vous jamais entendu parler d’un endroit appelé la Réserve sauvage ?
— Oui ! dit Bob. C’est dans la vallée, près de Chatwick. On y trouve des fauves et autres animaux féroces. De nombreux touristes vont la visiter.
— Et son propriétaire, enchaîna Alfred Hitchcock, est un vieil ami à moi. Il se trouve actuellement devant un problème que j’aimerais vous soumettre. C’est pour cela que je vous ai téléphoné, jeunes gens !
Afficher en entierQuelque temps auparavant, Hannibal et ses amis avaient gagné, à un concours, un étrange premier prix : le droit d’utiliser, un mois durant, une Rolls-Royce avec chauffeur. Ce laps de temps écoulé, la chance avait encore souri aux trois détectives : un riche et jeune client, qu’ils avaient aidé à entrer en possession d’un fabuleux héritage, s’était arrangé pour leur permettre d’avoir la voiture chaque fois qu’ils en auraient besoin. Les trois détectives n’abusaient pas du privilège mais l’estimaient à sa juste valeur. En Californie du Sud, les distances sont considérables et il est impossible de circuler sans voiture.
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