Commentaire de Miaouss

Le liseur c’est Guylain Vignolles, Vilain Guignol, un homme qui travail à l’usine sur une Chose qui broie, déchiquète et transforme les livres en papier recyclé pour qu’à nouveau une partie se retrouve dans le ventre de la Chose suivant les invendus. Cette Chose c’est la Zerstor 500, « ça génocide », triste machine qui désintègre tout sur son passage et parfois sa gloutonnerie la bloque. Mais revenons à Guylain, qui profite de la pause de midi pour s’engouffrer dedans et sauver quelques pages au hasard qu’il met ensuite entre deux buvards, et les lire les temps de son trajet à l’usine, dans le RER de 6h27. Cela m’a tout de suite fait penser Fahrenheit 451 où le héros en charge de détruire les livres s’évertu ensuite à les sauver, mais la comparaison s’arrête ici. Notre héros à nous est un homme tout ce qu’il y a de plus ordinaire, il ne fait pas ça pour son public attentif du matin mais pour lui, un moyen de donner du sens dans son travail qui n’en a pas vraiment, à donner un sens à sa vie qui n’en a pas non plus beaucoup.

C’est une quête de soi philosophique que nous offre l’auteur, il m’a beaucoup fait réfléchir et j’apprécie énormément. La plume de Jean-Paul DidierLaurent est fabuleuse, on sent qu’il a déjà de l’expérience littéraire derrière lui et ce premier roman donne la sensation d’un futur radieux. Toutes ces petites choses du quotidien, ces petits plaisirs, qu’il faut savourer. Le roman est poétique, bien rythmé grâce à ses chapitres courts, il se lit tout seul. C’est un beau compte pour adulte, un livre feel-good, du genre qu’on ne rencontre pas souvent et qui marque, qui se partage. J’ai adoré la rencontre avec les petites mamies, j’ai adoré du début à la fin.

De mon côté c’est un coup de cœur et un gros. Rien n’est à jeter dans ce roman, les personnages sont haut en couleurs, parfois détestables mais toujours uniques et originaux.