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Il n'y a pas de normes. Tous les hommes sont des exceptions à une règle qui n'existe pas.
Afficher en entierPour moi, lorsque je vois un mort, la mort m'apparaît alors comme un départ. Le cadavre me fait l'impression d'un costume qu'on a laissé derrière soi. Quelqu'un est parti, sans éprouver le besoin d'emporter son seul et unique vêtement.
Afficher en entierComme tous les êtres doués d'une grande mobilité mentale, j'éprouve un amour organique et fatal pour la fixité. Je déteste les nouvelles habitudes et les endroits inconnus.
Afficher en entierL'homme doué d'une sensibilité juste et d'une raison droite, s'il se préoccupe du mal et de l'injustice dans le monde, cherche tout naturellement à les corriger d'abord dans ce qui le touche de plus près : c'est-à-dire en lui-même. Cette tâche l'occupera durant sa vie entière.
Afficher en entierLa liberté, c'est la possibilité de s'isoler. Tu es libre si tu peux t'éloigner des hommes sans que t'obliges à les rechercher le besoin d'argent, ou l'instinct grégaire, l'amour, la gloire ou la curiosité, toutes choses qui ne peuvent trouver d'aliment dans la solitude ou le silence. S'il t'est impossible de vivre seul, c'est que tu es né esclave. Tu peux bien posséder toutes les grandeurs de l'âme ou de l'esprit : tu es un esclave noble, ou un valet intelligent, mais tu n'es pas libre.
Afficher en entierToute chose peut être considérée comme un émerveillement ou comme une gêne, comme un tout ou comme rien du tout, comme une voie ou comme un souci. La considérer chaque fois de façon différente, c'est la renouveler, la multiplier par elle-même. C'est pourquoi un esprit contemplatif, qui n'a jamais quitté son village, a cependant l'univers entier à ses ordres.
Afficher en entierL'inconscience est le fondement de la vie. S'il pouvait penser, le cœur s'arrêterait.
Afficher en entierVivre une vie cultivée et sans passion, au souffle capricieux des idées, en lisant, en rêvant, (...) une vie suffisamment lente pour être toujours au bord de l'ennui, suffisamment réfléchie pour n'y tomber jamais.(...) En dehors de cela, ne rien être, ne rien avoir, ne rien vouloir...
Afficher en entierLe monde appartient à ceux qui ne ressentent rien. La condition essentielle pour être un homme pratique, c'est l'absence de sensibilité. La qualité principale dans la conduite de la vie c'est celle qui mène à l'action, c'est à dire la volonté. Or il y a deux choses qui entravent l'action : la sensibilité et la pensée analytique qui n'est elle-même, rien d'autre en fin de compte qu'une pensée douée de sensibilité.
Afficher en entierEn ces heures ou le paysage est une auréole de vie,et où rêver n'est que se rêver soi même, j'ai élevé, mon amour, dans le silence de mon intranquillité, ce livre étrange où s'ouvrent, tout au bout d'une allée d'arbres, les portes d'une maison abandonnée.
J'ai cueilli pour l'écrire l'âme de toutes les fleurs et, des instants éphémères de tous les chants de tous les oiseaux, j'ai tissé un réseau d'éternité et de stagnation.
Telle la tisseuse(),je me suis assis à la fenêtre de ma vie et oubliant que j'habitais la et que j'existais, j'ai tissé des linceuls pour un tiède ensevelissement, dans de chastes toiles de lin destinées aux autels de mon silence.
Et je t'offre ce livre,car je le sais beau autant qu'inutile. Il n'enseigne rien, ne fait croire à rien, ne fait rien sentir. Simple ruisseau coulant vers un abîme cendreux que le vent disperse, et qui n'est ni fertile ni nuisible.
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