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« Peut-être pourrez-vous m’aider », dit alors l’homme aux cheveux blancs.
Je supposai qu’il m’avait reconnu ; et comme j’éprouvai le besoin de me faire autant d’alliés que possible, je lui répondis que je le ferais si c’était en mon pouvoir.
« Pour l’amour des Danaïdes, tiens-toi tranquille ! » lui intima la femme. Puis se tournant vers moi, elle ajouta : « Avez-vous une arme ? »
Je lui montrai mon pistolet.
« Il faudra faire attention avec ça, ici. Pouvez-vous la régler au plus bas ?
— C’est déjà fait. »
Comme les autres elle portait une sorte de mousquet, un fusil à crosse courte et épaisse et à canon fin. Un long poignard pendait à sa ceinture. Les deux hommes avaient des bolos, des coutelas de jungle à lame large, courte et lourde.
« Je m’appelle Purn, me dit l’homme blond.
— Sévérian. »
Il me tendit la main et je la lui serrai – une main de marin, grosse, rude et musclée.
« Elle, c’est Gunnie…
— Burgundofara, acheva-t-elle.
— Mais nous l’appelons Gunnie. Lui, c’est Idas », ajouta-t-il avec un geste en direction de l’homme aux cheveux blancs.
Le soldat en armure regardait la coursive en arrière de nous, ce qui ne l’empêcha pas d’aboyer : « Taisez-vous ! » Jamais je n’avais vu quelqu’un capable de tourner à ce point la tête. « Comment s’appelle-t-il ? » murmurai-je à l’intention de Purn.
Mais c’est Gunnie qui me répondit à la place. « Sidero. » Des trois, c’était elle qui semblait le moins le redouter.
Afficher en entierJ’avais mal calculé mon geste : le hauban était hors de portée. Un autre passa comme un éclair.
Et encore un autre. Trop loin, cette fois, de trois coudées.
J’essayai de me contorsionner comme un nageur, mais ne réussis qu’à relever les genoux. Les câbles brillants du gréement, même en bas, étaient séparés par de grands intervalles ; pour ce seul mât ils étaient plus de cent. Il n’en restait plus qu’un seul, celui du sommet. Mes doigts l’effleurèrent, sans pouvoir l’empoigner.
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