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— Mademoiselle ? Pourrais-je avoir l’insigne honneur de me voir accorder cette valse ?
Il avait une voix incroyable : une voix grave, chaude et modulée, presque… envoûtante. Une voix qui glissait sur elle comme une caresse.
Surprise, elle ne sut d’abord que répondre, mais quand il la déshabilla du regard avec insolence, la colère la gagna et elle comprit qu’elle devait refuser. Cependant, il avait déjà profité de son trouble pour lui prendre la main. Elle se rendit compte qu’il avait la peau douce et chaude, et aussitôt, elle sentit un frisson la parcourir. Réaction purement physique et totalement insensée !
— Avec plaisir… s’entendit-elle répondre, troublée par ce simple contact qui la rendait toute chose.
À sa grande honte, l’homme perçut ce petit frémissement animal et il le regarda, ravi, se propager sur la peau délicate de la jeune fille. Il devait lui-même s’avouer que l’effleurement de cette petite main dans la sienne le remuait étrangement. Il l’avait saisie de façon franche et ferme, comme pour une poignée de main entre égaux, et il vit que la jeune fille appréciait ce geste, malgré tout.
C’était un loup, comprit soudain Alix, à son costume gris et au grand masque qui dissimulait la totalité de son visage, en dehors de la bouche et du menton. Cela expliquait son invitation. Le plus curieux était qu’en dépit de son costume relativement austère, il était impossible de ne pas éprouver la séduction qui émanait de lui. Des mèches brunes encadraient son visage, et, sous son masque, se dévoilaient seulement de beaux yeux bleus, intenses et chaleureux. En une fraction de seconde, ce regard happa la jeune fille. Elle eut le sentiment qu’elle s’y noyait, tandis qu’un vide enflait brutalement au creux de son ventre.
"J’ai déjà vu ce regard, songea-t-elle brièvement. Peut-être le frère d’une des filles du pensionnat."
Alors, toute volonté annihilée, elle se laissa entraîner. Sur la piste, l’homme l’attira contre lui, et elle se raidit imperceptiblement, cherchant à recouvrer son sang-froid.
— Allons, murmura l’inconnu, détendez-vous ! Je ne vais pas vous manger.
— Et comment le saurais-je ? ironisa-t-elle dans un sourire. Vous êtes le loup.
— C’est vrai, rétorqua-t-il avec amusement. J’ai hésité entre le costume du loup et celui du chat botté, mais j’ai finalement opté pour le loup, parce que je trouvais cela beaucoup plus amusant Et je dois dire que j’ai énormément de chance de rencontrer un aussi joli Chaperon Rouge.
Alix, surprise d’un tel discours, se demanda ce qui se cachait derrière cette arrogance et cette impertinence. Y avait-il un être généreux derrière le monstre, comme dans les contes de fées ? Ou n’était-il qu’un séducteur superficiel et effronté ?
Afficher en entier- Tu te trompes. Te souviens-tu lorsque j'avais avoué que tes questions à mon sujet étaient fondées ? C'était il y a bien longtemps... J'avais ensuite juré de tout te dévoiler un jour et je veux tenir cette promesse. D'autant plus qu'il me semble nécessaire, entre mari et femme, de ne rien se cacher.
Le cœur d'Alix fit un bond dans sa poitrine. Elle tourna un regard ébloui vers le jeune homme.
- Qu'as-tu dis ?
- Que j'allais tout t'avouer.
- Non, pas ça.
Il sourit malicieusement et l'enlaça.
- Tu veux me forcer à répéter c'est ça ?
- S'il te plait.
- Mari et femme. Si tu veux bien de moi pour époux, bien entendu.
Afficher en entier— Ce qui a changé, c’est que j’ai failli mourir, répondit Louis d’un ton grave. Les choses deviennent de plus en plus dangereuses. S’il devait m’arriver quelque chose, j’aimerais au moins que tu saches de ma bouche qui je suis vraiment.
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