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C'était l'une des premières leçons qu'il lui avait données : respecter autrui, jusque dans ses différences. On ne l'avait pas fait dans sa prime enfance. Mais il ne voulait plus évoquer ce genre de souvenir.
Vivre en plein air le grisait. Chevaucher au petit matin, alors que l'aube blanchissait, lui procurait un plaisir intense. Il aurait aimé pouvoir l'expliquer à Noémie mais il gardait au fond de lui la crainte d'être un jour trahi. Donner le moins possible barre sur lui, se défier de tous constituaient pour lui autant d'impératifs. Une règle de survie apprise là-bas...
Afficher en entier- J'aurais aimé vous rencontrer.....avant, déclara la vieille dame. Elle ajouta, d'une voix hachée : Défiez-vous de mon fils, je vous en conjure. Il est capable de tout, surtout s'il bute sur un obstacle.
- Vous n'avez pas le droit de mettre ainsi Frédéric en accusation alors qu'il n'est pas là pour se défendre ! s'insurgea Noémie.
Sa belle-mère émit une sorte de rire rauque, désagréable.
- C'est un homme dangereux. Protégez-vous tant qu'il en est encore temps.
- J'aime Frédéric et il m'aime ! protesta Noémie avec force. Et j'ai toute confiance en lui.
- Mon fils, capable d'aimer ? Voilà qui serait nouveau ! ironisa son interlocutrice, ravivant sans le savoir une blessure secrète chez sa bru.
Elle saisit le bras de Noémie.
- Croyez-moi, insista-t-elle, mon fils est un personnage peu recommandable. Il ne supporte pas qu'on se mette en travers de sa route !
- Je n'ai pas envie de continuer à vous écouter, madame, la coupa froidement Noémie. Si vous voulez bien m'excuser....
Elle s'éloigna après avoir gratifié la mère de Frédéric d'un signe de tête plutôt sec.
Elle éprouvait de la tristesse et de la colère.
Parce qu'elle avait l'impression qu'il était impossible de réconcilier la mère et le fils.
Afficher en entierIl s'essuya le front. La chemise largement ouverte sur le torse nu, les jambes écartées, solidement ancrées au sol, il émanait de lui une impression de force et de puissance accentuée par sa haute taille.
Troublée, Noémie éprouva le désir de l'attirer à elle mais elle s'abstint. Tel qu'elle croyait connaître Frédéric, il risquait fort de la repousser. Il était extrêmement réservé en public, ce qui contrastait avec son attitude possessive dans l'intimité de leur chambre.
Afficher en entier- Vous me raconterez plus tard ce qui vous est arrivé, la coupa-t-il. Pour le moment, vous avez surtout besoin de vous réchauffer et de passer des vêtements secs.
Il tenait une lanterne sourde qui éclairait ses cheveux d'un blond argenté sous la lune et ses mains, longues, larges, rudes.
Elle ne savait rien de cet inconnu.
Perçut-il sa défiance? Il émit une sorte de rire rauque.
- N'ayez pas peur, jeta-t-il avant d'ajouter : Je suis Frédéric Marescot, ce qui ne la rassura en rien.
Elle ne connaissait pas ce nom.
Le cheval les entraîna dans la nuit glacée. Derrière eux, le troupeau de taureaux mugissait toujours et les cris de détresse résonnaient de façon lugubre dans le cœur de Noémie."
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