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J’ai beau être une grande passionnée d’histoire, je ne lis pas beaucoup de romans historiques. C’est paradoxal, je le sais, mais j’ai une « bonne » excuse : je suis très exigeante vis-à-vis de ce type de récits, et rares sont ceux qui remplissent mes critères. Ainsi, si j’aime les ouvrages bien documentés, qui s’efforcent de respecter au mieux la réalité historique et de ne pas faire d’improbables anachronismes, j’apprécie également quand ces romans osent se détacher un peu de cette même réalité historique pour proposer au lecteur une histoire originale. Au final, donc, j’aime les récits qui s’inscrivent dans un cadre historique bien précis, mais pas forcément celles qui ne font que paraphraser les manuels d’histoire sans rien y ajouter de fictionnel … Les meilleurs romans historiques sont donc, à mes yeux, ceux qui ont su trouver un bon équilibre entre ces deux versants, entre cette cohérence historique et cette exigence romanesque ...

1478. Désormais orpheline de mère, la petite Alayone, huit ans, entre au service de l’évêque de Châlons, qui s’efforce en réalité d’instruire et de protéger la petite fille. En effet, malgré son éducation très pieuse, les lectures qu’affectionne la fillette sont loin d’être autorisés au sexe féminin : ouvrages de médecines, romans de chevalerie et d’amour courtois de Chrétien de Troyes … La guérisseuse lui apprendra également le pouvoir des pierres et des plantes, sciences que l’Eglise apparente à la sorcellerie. Ajoutez à cela son amitié pour un loup puis un chat noir, et vous comprendrez que l’évêque a toutes les raisons que s’inquiéter pour sa protégée, d’autant plus que le cruel inquisiteur à l’origine du Malleus maleficarum parcourt la région en condamnant sauvagement nombre de femmes accusées à tort de sorcellerie … Malgré son intelligence, notre jeune héroïne est en effet bien ignorante de certaines réalités de ce monde, bien naïve et insouciante, et elle risque bien de se retrouver en de fâcheuses positions si l’on ne fait pas attention à elle.

Ce roman nous propose une narration très singulière et surtout très protéiforme : extraits de journaux intimes et lettres côtoient prières et fragments du Malleus maleficarum et autres ouvrages d’époque … le tout étant complété par l’intervention régulière d’un narrateur assez particulier mais particulièrement sage. Petits bouts par petits bouts, le lecteur reconstruit ainsi le puzzle de l’histoire, et j’ai vraiment apprécié cette diversité de points de vue qui, réunis, nous donnent à voir l’action dans son ensemble et pas uniquement à travers le regard d’Alayone seule. Mention spéciale à ce narrateur inattendu, qui est indéniablement mon personnage préféré ! Autre particularité « formelle » de ce roman : sa langue. L’auteur a fait le choix de narrer ce récit en usitant d’un vocabulaire d’époque afin de faciliter l’immersion du lecteur dans l’ambiance du récit … C’est tout à son honneur, mais la mayonnaise n’a pas pris chez moi : pour avoir lu dans le cadre de mes études nombres d’extraits d’ouvrages en ancien français, j’ai relevé un certain nombre de maladresses grammaticales qui ont quelque peu contrarié ma lecture. L’intention était bonne, mais sa mise en œuvre ne m’a pas convaincue …

Heureusement, l’histoire était là pour sauver la donne ! Après un prologue particulièrement intrigant, que nous ne comprenons qu’à la toute fin du récit, l’histoire commence sobrement : une petite fille se retrouve orpheline de mère et devient la petite protégée d’un évêque aussi bon que généreux. Et puis, progressivement, au fur et à mesure qu’elle grandit, les choses se compliquent : elle tombe amoureuse du moine Guillaume, de dix ans son ainé, devient l’amie d’un loup qui finit par la blesser malencontreusement et qui est tué en représailles … Nous accompagnons Alayone au fil de son adolescence, nous suivons ses états d’âme, ses joies, ses peines, ses envies, ses craintes … Alayone est terriblement attachante, et c’est un déchirement de la voir malheureuse, chose qui arrive malheureusement assez souvent puisque tous ceux à qui elle s’attache finissent par lui être arrachés … à cause du Malleus maleficarum, dont l’ombre plane du début à la fin du récit.

Bien que présenté comme « un roman d’amour et d’amitié », ce roman est cruel. La chasse aux sorcières est une période bien sombre de notre histoire, si sombre d’ailleurs que mes cours d’histoire en théologie passent très rapidement dessus - c’est une sombre époque également pour la chrétienté, qui se fit complice de terribles tortures et de condamnations qui n’avaient pas lieu d’être. Ce roman, il montre bien à quel point ces simulacres de jugement étaient profondément cruels et surtout injustes, à quel point ces milliers de femmes ont été condamnées sans raison : elles avaient un chat noir, elles préparaient des infusions en s’aidant de plantes mais aussi de pierres aux vertus médicinales … Ames sensibles, passez votre chemin, certains chapitres sont tout simplement atroces, car même si les descriptions sont elliptiques, elles suffisent amplement pour que le lecteur soit submergé par toute l’horreur de ces condamnations, œuvres de sauvageries haineuses et vengeresses plus qu’autre chose. Adeptes des « happy end », détournez le regard, car vous n’en trouverez point ici : malgré un retournement de situation final que je trouve très artificiel, malgré la dernière phrase de notre étrange narrateur qui semble nous inviter à ne pas s’apitoyer sur son sort, et bien ça reste vraiment sombre, comme récit ! Que de morts, que de souffrances, que de cruauté …

En bref, il y a ici un grand déséquilibre entre fond et forme : j’ai apprécié le fond, c’est-à-dire l’intrigue, délicat mélange entre réalité historique et histoire de fiction, mais je suis plus mitigée face à la forme, en particulier l’utilisation souvent maladroite des tournures de l’ancien français. A la limite du roman documentaire, cet ouvrage a pour principal mérite de nous éclairer sur une période de l’histoire dont on croit connaitre beaucoup mais qui est finalement fort peu étudiée. L’intrigue est donc fort peu complexe, très rectiligne, centrée sur un seul personnage principal que nous voyons grandir au fil des chapitres, et qui n’est finalement qu’une victime parmi tant d’autres de la cruauté humaine. On s’attache très rapidement à Alayone, et même si on sent confusément dès le début qu’un drame va se jouer sous nos yeux, on a envie de croire jusqu’au bout qu’elle n’en sera pas au cœur, parce qu’elle n’est finalement qu’une jeune fille si innocente, si pleine de vie et de rêves … Un livre qui se lit facilement, rapidement, aussi instructif que captivant. Je regrette toutefois quelques problèmes de mise en page probablement dus à l’utilisation intensive de notes de bas de page (des pages à demi vides car un paragraphe entier a été chassé à la page suivante, par exemple) : ce sont des détails, mais ça contrarie un peu la fluidité de la lecture !

http://lesmotsetaientlivres.blogspot.com/2018/06/le-malleus-les-sorcieres-de-sarry-marie.html

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