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En 1895, à la faculté des sciences de Paris, nous étions 27 filles pour 750 garçons. Et quand, par la suite, j'y ai enseigné, les étudiants ont ouvert des yeux comme des soucoupes en me voyant monter sur l'estrade. (Elle eu un fin sourire)Alors j'ai commencé ma leçon inaugurale par: "En vérité, je vous le dis, le temps est proche où les femmes deviendront des êtres humains."
Afficher en entierVictor s'étonna :
- C'est la reproduction d'un véritable avion ?
Ichirō confirma :
- Celui avec lequel j'ai accompli ma mission.
- Ce n'est pas le même que celui avec lequel tu t'es écrasé ici...
- Non, j'avais voulu reproduire l'avion à moteur sur lequel je m'étais entraîné, mais c'était une erreur. J'en suis revenu à un ohka, fleur de cerisier.
Tiens, on avait changé d'arbres fruitiers. Les japonais semblaient en pincer pour les fleurs ! Ichirō poursuivait :
- Malheureusement, je ne suis arrivé à le recréer qu'en pièces détachées, telles que je les ai vues en visitant l'usine de production.
- Je croyais que tu renoncerais à tes projets meurtriers ! s'étonna Victor. Ichirō le fusilla du regard, et Victor mit ses mains en défense :
- Ok. Pour l'instant, il n'y a que ton regard qui le soit, meurtrier.
Afficher en entierIchirō se fendit d'un petit haïku :
- L'honneur,
Comme une voie subtile,
Trace notre destin.
Afficher en entier- Je croyais que nous devions nous faire discrets, pour que personne ne puisse confirmer que les fantômes existent bien.
- Ils n'existent pas, rétorqua Liam. Tu as vu ses yeux à celui-là ? Il se drogue. S'il raconte ça dans sa cité, sa réputation est morte de chez morte. Le mec qui se shoote et a voulu acheter une moto à un fantôme... Complètement naze !
- Je te parie même qu'il n'osera plus toucher à la dope.
- Tu vois je suis un bienfaiteur de l'humanité.
Afficher en entierTout à ses observations, il passa en vue de la rue, et un ado, auquel la moto n'avait pas échappé, franchit le portail. Comme il ne voyait que Liam, il le croyait seul.
Il portait un jean qui lui tombait sur les hanches et un sweat dont il avait remonté la capuche malgré la chaleur. Il s'approcha d'un pas dansant, traînant des baskets délacées d'un bleu violent :
- Génial, ta bécane ! Elle fait pas un bruit. Silence de chez silence. Je peux l'essayer ?
Comme il s'était planté devant lui, Liam dut s'arrête. L'autre ajouta :
- J'aimerai l'acheter. Ton prix sera le mien.
- Elle n'est pas à vendre, répliqua Liam en abaissant du pied là béquille. Et pourquoi tu en cherches une discrète ? Une moto, c'est fait pour frimer, non ?
- Ça dépend des jours, répliqua l'autre avec un rictus moqueur.
Ok : il voulait un engin silencieux pour des entreprises douteuses, style cambriolages nocturnes. D'ailleurs, il ne s'embarrassa pas plus longtemps de politesse. Il sauta sur l'engin et tourna violemment la poignée pour filer en vitesse.
Manque de chance, si la moto était réelle, le moteur était fantôme, et rien ne se passa.
Liam se moqua :
C'est peut être la béquille qui l'empêche de démarrer.
Il traversa la moto au niveau du moteur et se retrouva de l'autre côté, à faire semblant de manoeuvrer la béquille. L'autre le fixait, abasourdi. Liam ajouta d'un ton flegmatique :
- Ou alors c'est à cause de la bougie, ou de la brielle, du piston, de l'arbre à came ou du vilebrequin.
- Tu oublies la soupape et la chambre de combustion, nota Christophe.
Mais ça, l'ado ne l'entendit pas. Il vit Liam retraverser la moto - cette fois à l'arrière - pour "vérifier le pot d'échappement", puis poser la main sur la poignée... et elle se confondit avec sa propre main ! Ses lèvres se mirent à trembler, et ce fut le sauve-qui-peut. Abandonnant sa proie, il se mit à courir en hurlant des sons inarticulés et très peu harmonieux.
- Sol, do, dièse, jugea Liam en désignant son oreille.
Christophe et Cléa rirent.
Afficher en entierUn bloc moteur fantôme apparut aussitôt dans l'herbe, produit en direct par l'imagination du prof de physique, qui commenta d'un air satisfait :
- Moteur de Harley Davidson. Tant qu'à faire, hein ? Deux cylindres en V, vilebrequin à un seul maneton, pistons reliés l'un à l'autre avec une bielle classique, l'autre avec une bielle à fourche pour que les cylindres soient alignés.
- Rien compris, souffla Miracle.
- Moi non plus, le rassura Liam.
Afficher en entier- Pourquoi t'as filé ton cheval à Momo ?
- Je suis visible dans le monde des vivants, rappelle-toi. Si je chevauchais un animal fantôme, j'aurais l'air d'être assis sur du vent.
- Ah...
C'est que Miracle n'était pas encore au point sur le monde des vivants : il ne l'avait jamais fréquenté, puisqu'il était une création de l'esprit d'Hoël.
Liam finit dans un soupir :
- Conclusion, je suis obligé d'aller à pied.
- Moi aussi je vais à pied. Ou est le problème ?
- Aucun. Sauf que je ralentis tout le monde.
- C'est parce que t'as deux jambes, décréta le chien. Essaye aussi les mains par terre, comme moi, c'est hyper confortable.
Afficher en entier- Pauvre Pologne ! soupira Marie. Sans cesse agrippée par les doigts crochus de ces voisins A ma naissance, en 1867, elle était entre les mains de la Russie. J ai été enchainé dès le berceau ! Après la Première Guerre Mondiale, elle a enfin retrouvé son indépendance, et voila que tout recommence !
(Elle prit un ton railleur) Bien sur, Hitler « n y est pour rien », il ne fait « que se défendre », le brave homme. Car douze soldats polonais auraient attaqué un émetteur radio et appelé la Silésie à prendre les armes pour le renverser. Tu penses !
- C est du pipeau
- Évidemment. Ces « Polonais » était en fait des criminels extraits de prison et déguisés pour l occasion. On leur avait promis la liberté s ils menaient à bien leur mission. Mais bien sur, ils ont ensuite tous été abattus, tenir une promesse n est pas le genre des nazis.
Afficher en entier- Nous savions aussi que nous perdions beaucoup d ohkas et beaucoup d hommes dans ces opérations, sans que notre adversaire en soit affaibli. Et la plupart des bombardiers qui les larguaient ne revenaient pas non plus, car il étaient trop lourds pour faire demi-tour à temps et éviter les tirs ennemis.
- Et vos chefs s entêtaient malgré tout ?
- Ils continuaient d entretenir le peuple dans l illusion du Japon invincible, alors il aurait été indigne pour nous, d avouer que nous ne voulions pas mourir. C est à tout cela que j ai pensé en m écrasant dans la mer.
Comme le vent,
Je suis passé,
Et les branches du cerisier
M ont déchirer.
C est toi qui a raison, Victor-san, la vie est précieuse.
- Elle est précieuse.
Afficher en entierComme le vent,
Je suis passé,
Et les branches du cerisier
M ont déchirer.
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