Extraits

-Je comprends pourquoi tu as craqué, il est vraiment charmant !

Ah ça oui ! philosophai-je intérieurement, il faut le voir avec une cravache à la main, charmant c'est vraiment le terme qui lui convient.

La nuit, certains problèmes paraissent insurmontables. Au matin, le monstre du placard redevient une simple ombre projetée sur un mur, et on réalise à quel point on a paniqué en vain.

Spoiler(cliquez pour révéler) Acte de naissance n° 242.

Spoiler(cliquez pour révéler) Le neuf septembre deux mille dix à quatorze heures douze minutes – est né, 13 rue Pasteur à Rambouillet, Gabriel, Philippe, Patrice Andringer (…) de Julien, Hugues Andringer, né à Saint-Léger en Yvelines le 12 mai 1979, hôtelier, et de Pauline, Flore, Marie Hourriez, née à Mantes-La-Jolie le 23 janvier 1986, archiviste (…) domiciliés au Manoir de la Charmoie, route du Champ des épines, 78077, lieu-dit la Charmoie, commune de La Boissière École, (…) acte dressé le 10 septembre 2010 à 9 heures 25 minutes, sur la déclaration de Mélanie Frégon, 37 ans, employée administrative, ayant assisté à l’accouchement (…)

Fait par le fonctionnaire délégué dans les fonctions d’État par le Maire de Rambouillet,

le 10 septembre 2010. 

– Tu es à moi, me souffla-t-il à l’oreille.

– Seulement parce que c’est ce que je veux, lui répondis-je. 

- Tu es à moi, me souffla-t-il à l'oreille.

- Seulement parce que c'est ce que je veux, lui répondis-je.

Le week-end fut un véritable supplice, mais je parvins à tenir bon. Conformément à ses instructions, je ne rentrai au Manoir que le lundi matin, et je repris mon travail dans mon bureau toujours dans la tenue qu’il m’avait imposée, en jupe courte et les fesses à l’air, et dans un état d’excitation pratiquement insoutenable. En fait, cela avait été surtout angoissant les premières heures, puis j’avais fini par m’y habituer. À la fin, je jouais avec ma propre crainte d’être découverte, écartant sensiblement les cuisses sous la table d’un bar en terrasse, espérant presque qu’un passant à l’œil plus baladeur que les autres percerait à jour mon secret indécent. Ensuite dans mon imagination, cet inconnu au regard lubrique me prenait par la main et me conduisant dans une contre-allée ou une porte-cochère, fourrait ses doigts dans mon intimité, me retournait contre le mur râpeux, me pénétrait brutalement, en ahanant de plaisir et sans avoir prononcé un seul mot.

Mais rien de tout cela ne s’était produit, et le lundi soir, convoquée par mon maître à vingt-deux heures dans sa chambre, je me présentai avec un désir brûlant et intact.

Nous nous trouvions dans une espèce de sas avec un vestiaire dans le fond, et une porte sur la droite à laquelle était clouée une plaque dorée gravée des mots : "Asgard. Club privé." Asgard, le royaume des dieux : je reconnaissais bien là la modestie caractéristique de la gent SM.

Qu'est-ce que vous croyez ? explosai-je. Que tout vous est dû ? Qu'il vous suffi d'exiger pour obtenir quelque chose ? Vous n'êtes qu'un sale gamin capricieux et pourri gâté !

Cela peut paraître difficile à croire, mais dès cet instant il me glaça le sang, comme si je pouvais sentir le danger qui émanait de lui, avant même qu'il ait ouvert la bouche.