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— Où nous rendons-nous ? questionnai-je en me dirigeant vers l’entrée à reculons.
— Surprise, lâcha-t-il mystérieusement, à deux centimètres de moi, si bien que je dus pas mal lever le nez.
— J’espère que ça te plaira, intervint joyeusement Maman.
— Elle a le droit de savoir et pas moi ? m’exclamai-je en me rendant aussitôt compte que j’avais l’air d’une… d’une gosse. Très sexy.
— La jeunesse… bougonna dans mon oreille Tino en me poussant dehors après m’avoir fait pivoter. C’est ta mère, je dois la tenir un minimum au courant !
— La jeunesse ? Je te ferais dire que tu n’es pas vieux, remarquai-je en saluant Maman de la main.
— Assez pour te dire « ma petite », en tout cas, pouffa-t-il en m’enfonçant le casque d’un coup sec.
— Tu vas me le payer » raillai-je en montant sur la moto.
Quand il fut assis, je m’agrippai de toutes mes forces à lui, pressentant l’accélération brutale qu’il avait coutume de me faire subir. Avec un rire amusé, il démarra tranquillement, sous l’œil vigilant de ma mère, alors que je me posais énormément de questions. Pas de vitesse ? Ni de frayeur totale ?
C’était trop beau.
Dès qu’il fut certain que ma génitrice ne nous voyait plus, il appuya sur l’accélérateur. Sans lésiner.
Je suppose que ce qui le fit rire aux éclats sous son casque fut le hurlement que je poussai en m’agrippant à en perdre haleine à son torse.
Afficher en entier"On est heureux, dans un éden. Surtout dans un éden de livres. Un livre, c'est le seul et l'unique moyen de s'oublier pour apprendre à se découvrir."
Afficher en entierPrologue
Je n’ai jamais eu de chance dans ma vie. Enfin, ça reste mon point de vue, même si je le considère encore comme le meilleur. Après tout, c’est moi la protagoniste. Je m’estime donc comme à même de juger la situation. Et pour le moment, je juge que je n’ai PAS de chance. Ça pourrait changer, mais pour l’instant, c’est comme ça. Point. En fait, pour être un peu plus précise, les ennuis ont commencé le jour de mes dix-sept ans. Comme cadeau, j’avais demandé des livres, avec en option une inscription pour le code, doublés de cours anticipés pour le permis, et j’ai merveilleusement reçu un… garde du corps. Mais pas n’importe lequel. Ah non, ça aurait été trop facile. Un chat garde du corps. Oui, vous avez bien lu, un chat.
Au départ, j’ai sérieusement cru que mes parents avaient forcé sur le vin. Mais quand mon nouveau compagnon s’est mis à parler d’une voix irritée, j’ai compris qu’ils étaient sérieux. Malheureusement. Mais pourquoi me serais-je donc étonnée ? Je baignais dans cette ambiance depuis le jour de ma naissance. « Et il va devoir me suivre partout ? avaisje sceptiquement demandé.
— Au cas où, jeune fille, je suis à tes côtés, inutile de faire comme si j’étais absent, m’avait sermonnée la peluche. Tu peux me parler directement. À la deuxième personne.
— Ok, avais-je cédé. Quel est votre nom ? Parce que, sincèrement, si nous devons cohabiter, je me vois mal vous appeler M. le Chat. Je préfère encore vous appeler par votre véritable identité.
— Effectivement, tu fais bien, le copyright est déjà pris, avait-il plaisanté. Eh bien, Hélène, je m’appelle Fasolasi.
— Fasolasi ?!
— Ma sœur ainée s’appelle Dorémie, m’avait appris mon garde. Mon nom de famille est Firenze.
— Eh bien, enchantée, avais-je sarcastiquement lancé avant de l’ignorer superbement.
Afficher en entierToutefois, Mamie n’était plus, et Tino… inutile de me répéter. Un amour impossible dans la mesure où l’homme de ma vie, celui qui me retirerait cet instrument de torture qu’on allait me flanquer sur le pif, ne pouvait être qu’un enchanteur.
Raison de plus pour lire, pour ne pas oublier ce que c’était d’espérer. Même pour un autre. Parce que quand on est dépourvu de chance comme moi, l’espoir, ça fait bien rire. Ça apparaît comme un mythe...
Afficher en entierEn suivant discrètement mes pensées, mon chat se mit à ronronner dans mes bras. Ce choix était rude pour moi, difficile à prendre, bien qu’il s’imposât, et Fa se frotta la tête contre mon cou et mon menton, en ronronnant plus fort encore. Je l’embrassai sur le haut du crâne. Je pouvais lui faire autant de bisous que je voulais, mon garde du corps devait se laver tellement de fois par jour qu’il devait en être devenu hypoallergénique.
Nous échangeâmes un long regard sans nous parler, sans même communiquer mentalement. Il y a des dialogues qui ne peuvent se traduire en mot.
Finalement, je levai les yeux vers ceux qui auraient certainement donné leurs vies pour la mienne, et pendant que le Prince Arthur me caressait doucement le dos pour me réconforter, mon garde du corps prononça humblement les mots :
– D’accord.
Afficher en entierC’est bien ce que je pensais, recommença avec soulagement Anoiraud. Vous n’y seriez jamais allée seule. Du moins, pas sans quelques informations préalables, je suppose. Même s’il est évident que vous avez un don. En plus de votre puissance fantastique, j’entends.
Ce fut alors que la question se forma dans mon esprit.
Depuis combien de temps exactement nous observait-il ?
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