Ajouter un extrait
Liste des extraits
Parfois, les frontières glissent ou s'interpénètrent : il suffit d'être là à ce moment. J'ai vu la chose arriver à un corbeau. Ce corbeau-là est mon voisin. Je ne lui ai jamais fait le moindre mal, mais il prend soin de se tenir à la cime des arbres, de voler haut et d'éviter l'humanité. Son monde commence là où ma faible vue s'arrête. Or, un matin, toute notre campagne était plongée dans un brouillard extraordinairement épais, et je marchais à tâtons vers la gare. Brusquement, à la hauteur de mes yeux, apparurent deux ailes noires immenses, précédées d'un bec géant, et le tout passa comme l'éclair en poussant un cri de terreur tel que je souhaite ne plus jamais rien entendre de semblable. Ce cri me hanta tout l'après-midi. Il m'arriva de scruter mon miroir, me demandant ce que j'avais de si révoltant...
J'ai fini par comprendre. La frontière entre nos deux mondes avait glissé, à cause du brouillard. Ce corbeau, qui croyait voler à son altitude habituelle, avait soudain vu un spectacle bouleversant, contraire pour lui aux lois de la nature. Il avait vu un homme marchant en l'air, au coeur même du monde des corbeaux. Il avait rencontré une manifestation de l'étrangeté la plus absolue qu'un corbeau puisse concevoir : un homme volant...
Maintenant, quand il m'aperçoit, d'en haut, il pousse des petits cris, et je reconnais dans ces cris l'incertitude d'un esprit dont l'univers a été ébranlé. Il n'est plus, il ne sera jamais plus comme les autres corbeaux...
Afficher en entierEt plus loin encore, Newton écrit : “Il existe d’autres Grands Mystères que la transmutation des métaux si les grands maîtres ne se vantent point. Eux seuls connaissent ces secrets.”
« En réfléchissant au sens profond de ce passage, souvenez-vous que Newton parle avec la même réticence et la même prudence annonciatrice de ses propres découvertes en optique. »
De quel passé viendraient ces grands maîtres invoqués par Newton, et dans quel passé eux-mêmes auraient-ils puisé leur science ?
Afficher en entierNous pourrions écrire, comme Fulcanelli essayant de percer à jour et de dépeindre le mystère des cathédrales : « Nous laissons au lecteur le soin d’établir tous rapprochements utiles, de coordonner les versions, d’isoler la vérité positive combinée à
l’allégorie légendaire dans ces fragments
énigmatiques. » Cependant, notre documentation ne doit rien à des maîtres cachés, des livres enterrés ou des archives secrètes. Elle est vaste, mais accessible à
tous. Pour ne pas alourdir à l’excès, nous avons évité
de multiplier les références, les notes en bas de page, les indications bibliographiques, etc. Nous avons parfois procédé par images et allégories, par souci d’efficacité et non par ce goût du mystère, si vif chez les ésotéristes qu’il nous fait penser à ce dialogue des
Marx Brothers :
« Dis donc, il y a un trésor dans la maison d’à côté.
— Mais il n’y a pas de maison à côté.
— Eh bien, nous en construirons une ! »
Afficher en entier"Je ne dispose aujourd'hui d'aucune certitude absolue. Je ne saurais avancer résolument comme valable la plus timide des hypothèses formulées dans cet ouvrage. Cinq ans de réflexion et de travail avec Jacques Bergier ne m'ont apporté qu'une seule chose : la volonté de tenir mon esprit en état de surprise et en état de confiance devant toutes les formes de la vie et devant toutes les traces de l'intelligence dans le vivant. Ces deux états : surprise et confiance, sont inséparables. La volonté d'y parvenir et de s'y maintenir subit à la longue une transformation. Elle cesse d'être volonté, c'est-à-dire joug, pour devenir amour, c'est-à-dire joie et liberté. En un mot, mon seul acquis et que je porte en moi, désormais indéracinable, l'amour du vivant, sur ce monde et dans l'infinité des mondes."
Afficher en entier"Mais cet homme n'est pas à sauver, il est à changer."
Afficher en entier"Une certaine réflexion tout à fait moderne, menée selon notre méthode, nous amène à penser que l'homme possède peut-être des facultés qu'il n'exploite pas, toute une machinerie inutilisée. Nous l'avons dit : la connaissance du monde extérieur, à son extrême pointe, aboutit à une remise en question de la nature même de la connaissance, des structures de l'intelligence et de la perception. Nous avons dit aussi que la prochaine révolution serait psychologique."
Afficher en entier"L'expérimentation parapsychologique semble prouver qu'il existe, entre l'univers et l'homme, des rapports autres que ceux établis par les sens habituels."
Afficher en entier"Victor Hugo avait dit superbement dans sa bouleversante étude sur William Shakespeare : << Tout homme a en lui son Pathmos. Il est libre d'aller ou de ne point aller sur cet effrayant promontoire de la pensée d'où l'on aperçoit les ténèbres. S'il n'y va point, il reste dans la vie ordinaire, dans la conscience ordinaire, dans le doute ordinaire, et c'est bien. Pour le repos intérieur, c'est évidemment le mieux. S'il va sur cette cime, il est pris. Les profondes vagues du prodige lui ont apparu. Nul ne voit impunément cet océan là...Il s'obstine à cet abîme attirant, à ce sondage de l'inexploré, à ce désintéressement de la terre et de la vie, à cette entrée dans le défendu, à cet effort pour tâter l'impalpable, à ce regard sur l'invisible, il y revient, il y retourne, il s'y accoude, il s'y penche, il y fait un pas, puis deux, et c'est ainsi qu'on pénètre dans l'impénétrable, et c'est ainsi qu'on s'en va dans l'élargissement sans bornes de la condition infinie.>> "
Afficher en entier"Comme on peut tout donner aux pauvres et pourtant manquer de charité, on peut éviter tous les pêchés et cependant être une créature du mal." (Arthur Machen)
Afficher en entier"Dante, dans la Divine Comédie, décrit avec précision la Croix du Sud, constellation invisible dans l'hémisphère nord et qu'aucun voyageur de son temps ne peut avoir décelée.
Swift, dans Le Voyage à Laputa, donne les distances et les périodes de rotation des deux satellites de Mars, inconnues à l'époque. Quand l'astronome américain Asaph Hall les découvre en 1877 et s'aperçoit que ses mesures correspondent aux indications de Swift, saisi d'une sorte de panique, il les nomme Phobos et Deimos.
En 1896, un écrivain anglais, M.P.Shiel, publie une nouvelle où l'on voit une bande de monstrueux criminels ravageant l'Europe, tuant des familles qu'ils jugent nuisibles au progrès de l'humanité et brûlant les cadavres. Il intitule sa nouvelle : Les S.S.
Goethe disait : << Les événements à venir projettent leur ombre en avant >>, et il se pourrait que l'on trouve, à l'écart de ce qui mobilise l'attention générale, dans les œuvres et des activités humaines étrangères à ce que nous appelons << le mouvement de l'histoire >>, la véritable détection et les expressions des ses ressacs du futur."
Afficher en entier