Le ménétrier de la République
Auteur
- Adolf Schirmer (Écrivain)
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extrait
Mais la rue du Temple était bien plus agitée que celles de la rive gauche. Le compositeur rencontrait à chaque pas des gens à la mine effrayante, dont l'armement très primitif, les sordides aillons, les bonnets phrygiens inspiraient la terreur et le dégoût. Des femmes ivres, d'atroces mégères, des hommes sortis de la lie du peuple, de petits bourgeois ou boutiquiers mal vêtus, hâves, suant la misère, le vice, la haine, et pourtant, ceux-là, un mauvais fusil sur l'épaule ; des drôles envoyés par la banlieue, des fainéants des boulevards, composaient une bande épaisse que dirigeaient quelques hommes à cheval. Cette foule semblait venir de la place de Grève.
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Je ris sous cape !
Sous couvert d'une biographie romancée du musicien Cherubini, il s'agit en fait d'un roman historique royaliste, comportant de très graves et nombreuses erreurs historiques.
Ce livre retrace l'évolution de Luigi Cherubini, musicien italien, dont la carrière s'est déroulée en France au XVIIIe et XIXe siècle.
Fin 1787, il s'installe à Paris et il est nommé codirecteur du Théâtre de Monsieur en 1789, fonction qu'il abandonne en 1792. En 1796, il est nommé inspecteur de l'enseignement au tout nouveau Conservatoire.
En 1816, il devient surintendant de la chapelle de Louis XVIII.
Il retrouve le Conservatoire, où il exerce comme professeur de composition, avant d'en devenir le directeur en 1822,
Il composera des opéra comiques dont ceux durant la Révolution française :
- 18 juillet 1791 : Lodoïska, comédie héroïque en trois actes, créée au théâtre Feydeau à Paris ;
- 1793 : Koukourgi, opéra comique en trois actes inachevé retrouvé à Cracovie (il manque le final) ;
- 26 février 1794 : Le Congrès des rois, comédie en trois actes et en prose mêlée d’ariettes, en collaboration avec onze autres auteurs, créé à l'Opéra-Comique (salle Favart) ;
- 13 décembre 1794 : Éliza ou Le Voyage aux glaciers du mont Saint-Bernard, opéra en deux actes créé au théâtre Feydeau ;
Et diverses messes et requiem. Un musicien totalement oublié …
Revenons à ce roman : rédigé dans un style simpliste, pompeux du XIXe siècle, dont les personnages royalistes sont beaux, bien habillés et intelligents (!) et dont la canaille est décrite comme sale, ivrogne, inculte et influencée, m'a rappelé les ouvrages de Daninos surtout "La Révolution fracassée" qui peint les personnages de la même façon peu objective !
De nombreuses erreurs historiques :
- la mention de la rue de Rivoli : dont la création est du …3 mai 1848 !
- "dès le 19 juin 1790... le peuple français marchait rapidement vers la république démocratique et sociale : oh que non ! Il n'y avait aucune intention de cet ordre à cette date, étant sous l'Assemblée Nationale issue des Etats Généraux. Cette assemblée rédigeait une constitution pour une monarchie constitutionnelle. L'idée d'une République, à part certains penseurs, comme Marat ou Camille Desmoulins, n'apparut vraiment qu'en 1791, lors de la pétition des Cordeliers au Champ de Mars…
- la présentation de Louis XVI comme un roi faible et indécis dont les nouvelles études (se référer à Aurore Chéry) mettent en cause.
Et puis, des situations rocambolesques :
- Théroigne de Méricourt qui reconnait et sauve Cherubini avant la prise des Tuileries le 10 août 1792 !
- Le silence de la nuit du 9 au 10 août
Un roman parut en 1887, au XIXe siècle qui refusait les acquis de la Révolution française et présentait Maximilien Robespierre comme un tyran, sur la base des légendes thermidoriennes.
Bref, un roman vite lu et vite oublié, comme son auteur, un écrivain, dramaturge, librettiste et compositeur du XIXe siècle.
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Résumé
Le roman qui va suivre a été publié en allemand avec ce seul titre Cherubini, quoi qu'il n'y soit question que de simples épisodes de la jeunesse du célèbre compositeur et que d'autres personnages y jouent des rôles presque aussi importants que le sien.
Né à Florence en 1760 et mort à Paris en 1842, Cherubini, durant cette longue carrière, vécut surtout pour son art. Fétis le constate, "ses compositions opérèrent une révolution dans l'école française ; elles furent l'origine de la musique à effet que tous les compositeurs modernes ont imitée, avec divers modifications".
D'une nature essentiellement artistique, Cherubini dessinait avec tant de dispositions et de goût, qu'il étonnait le peintre David.
Cherubini, après avoir été comblé des faveurs de la cour, se plia aux exigences des républicains. Comme Grétry, Méhul. Il fut fournir la musique des chants révolutionnaires : sa marche pour les funérailles de Hoche est un chef --d'œuvre. Il écrivit un une ode commémorative du 10 août. Il célébra, par un hymne féroce contre les Tyrans (1795) la date du 21 janvier.
Un ménétrier désigne, sous l'Ancien régime, un joueur de musique instrumentale travaillant essentiellement pour des occasions publiques et profanes. Il est dit aussi "joueur d'instruments" ou "maître joueur d'instruments"
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