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Paris était à nouveau multiple et superbe, toutes ses beautés architecturales jetées comme autant de points d’exclamation, toutes les parenthèses de ses boulevards, tous les accents aigus, graves, tous les trémas de ses feuillages, et toute la lente, et verte, et souple virgule de son fleuve retenant son défilé : cette ville, enfouie si souvent l’hiver, à présent, dans des brouillards et des silences chimiques, étrangers à la terre – à elle-même – et qui la rendaient hostile parfois à ses habitants les plus épris, Paris qui n’était plus un abri, ni une séduction, Paris qui n’était plus un rythme, Paris qui faisait peur…
Afficher en entierMais elle s’arrêta net devant leur double reflet apparu dans une glace encadrée, surchargée de boiseries, et elle s’étonna un instant devant cette grande et belle femme blonde à l’air effaré qui traînait derrière le grand homme, si dégagé, propriétaire évident, lui, et des lieux et d’elle-même. Ce miroir était vraiment romanesque, se dit-elle, décidant, comme en toute occasion d’angoisse, de penser à autre chose.
Afficher en entierIls étaient au bon âge pour réussir à Paris. Et leur histoire d’amour, enfin, était comme le certificat final de leur bonne qualité humaine… C’est qu’il n’y avait plus, en 1990, beaucoup de noms pour attester de la validité de la vie à deux ou de l’intérêt sensible du couple. Et sur ce plan, ils ne risquaient rien. Le succès les traînerait un peu plus dans le velouté initial de leur existence, un échec leur permettrait de faire preuve d’humour et de solidarité, deux qualités que leurs meilleurs amis eux-mêmes n’auraient pas songé à leur dénier.
Afficher en entierElle se sentait trop vague, trop parfaitement bien, trop parfaitement coupée des histoires bancaires qui allaient forcément débarquer dans ce bureau, elle se sentait trop poétique, bien entendu. Pourquoi irait-elle se mêler des modalités de cette affaire, elle qui s’était bornée à découvrir la pièce par hasard dans une revue tchèque et à l’aimer passionnément, à faire partager cette passion à François, à chercher et connaître l’auteur de cette pièce, puis, à la mort prématurée de celui-ci, toujours avec l’aide de François, à la traduire aussi fidèlement qu’il lui était possible de le faire.
Afficher en entierC'était la première fois qu'un homme la troublait, la laissant une heure incapable de penser à autre chose qu'à lui.
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