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Moi, votre ami ? Rayez cela de vos papiers.
Afficher en entierAlceste :
Oui, je puis là-dessus défier tout le monde.
Mon amour ne se peut concevoir, et jamais
Personne, n'a Madame, aimé comme je fais.
Afficher en entierNon : j'ai résolu de ne pas faire un pas. J'ai tort ou j'ai raison.
Afficher en entierje hais tous les hommes :
Les uns, par ce qu'ils sont méchants et malfaisants,
Et les autres, pour être aux méchants complaisants,
Et n'avoir pas pour eux ces haines vigoureuses
Afficher en entierJe voudrais, m'en coutât-il grand-chose, pour la beauté du fait avoir perdu ma cause.
Afficher en entierALCESTE - Non, je ne puis souffrir cette lâche methode
Qu'affectent la plupart de vos gens à la mode;
Et je ne hais rien tant que les contorsions
De tous ces grands faiseurs de protestation,
Ces affable donneurs d'embrassades frivoles,
Ces obligeants diseurs d'inutiles paroles,
Qui de civilité avec tous font combat,
Et traitent du même air l'honnête homme et le fat.
Afficher en entierELIANTE : L’amour, pour l’ordinaire, est peu fait à ces lois,
Et l’on voit les amants vanter toujours leur choix ;
Jamais leur passion n’y voit rien de blâmable,
Et dans l’objet aimé tout leur devient aimable ;
Ils comptent les défauts pour des perfections,
Et savent y donner de favorables noms.
La pâle est aux jasmins en blancheur comparable,
La noire à faire peur, une brune adorable ;
La maigre a de la taille et de la liberté ;
La grasse est dans son port pleine de majesté ;
La malpropre sur soi, de peu d’attraits chargée,
Est mise sous le nom de beauté négligée ;
La géante paraît une déesse aux yeux ;
La naine, un abrégé des merveilles des cieux ;
L’orgueilleuse a le cœur digne d’une couronne ;
Le fourbe a de l’esprit, la sotte est toute bonne ;
La trop grande parleuse est d’agréable humeur,
Et la muette garde une honnête pudeur.
C’est ainsi qu’un amant dont l’ardeur est extrême
Aime jusqu’aux défauts des personnes qu’il aime.
Afficher en entierJe sais que sur les vœux on n'a point de puissance,
Que l'amour veut partout naître sans dépendance,
Que jamais par la force on n'entra dans un cœur,
Et que toute âme est libre de nommer son vainqueur.
Afficher en entierNon, vous ne m'aimez point, comme il faut que l'on aime.
Afficher en entierQue vous voulez, en tout, avec exactitude,
Cette pleine droiture où vous vous renfermez,
La trouvez-vous ici, dans ce que vous aimez?
Je m'étonne, pour moi, qu'étant, comme il le semble,
Vous, et le genre humain, si fort brouillés ensemble,
Malgré tout ce qui peut vous le rendre odieux,
Vous ayez pris, chez lui, ce qui charme vos yeux:
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