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Le monde dans nos tasses : Trois siècles de petit déjeuner



Description ajoutée par LIBRIO64 2019-12-16T17:46:04+01:00

Résumé

« Thé ? Café ? Chocolat ? » Cette litanie du matin, formulée dans tous les hôtels du monde, évoque à chacun un rituel quotidien immuable : celui du petit déjeuner. Qui peut en effet imaginer se réveiller sans l’odeur stimulante d’un café, la chaleur enrobante d’un thé ou la douceur réconfortante d’un chocolat chaud ?

Et pourtant, ces boissons, pour nous si familières, n’ont rien d’européennes. Ni le caféier, ni le théier, ni le cacaoyer ne poussent dans les contrées tempérées. Alors comment ces produits ont-ils fait irruption dans nos tasses, et ce dès le XVIIIe siècle, au point de devenir nos indispensables complices des premières heures du jour ?

En retraçant l’étonnante histoire du petit déjeuner, de la découverte des denrées exotiques à leur exploitation, de leur transformation à leur diffusion en Europe et dans le monde, c’est toute la grande histoire de la mondialisation et de la division Nord/Sud que Christian Grataloup vient ici nous conter.

Ainsi chaque matin, depuis trois siècles, en buvant notre thé, notre café ou notre chocolat, c’est un peu comme si nous buvions le Monde…

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Classement en biblio - 5 lecteurs

extrait

Et pourtant, dès qu’on lui prête quelque intérêt, son histoire se révèle bien étonnante. La première surprise vient de sa jeunesse. Le petit déjeuner a moins de trois siècles, alors que d’autres pratiques alimentaires se targuent vite d’un vénérable enracinement. Son nom même est surprenant, car il n’a rien d’un déjeuner en plus « petit ». Plus étrange encore, il est organisé autour de boissons chaudes, thé, café, chocolat, dont les matières premières n’ont rien de local. Ni théiers, ni caféiers, ni cacaoyers ne poussent sous des latitudes tempérées. Quant au sucre, qui tient une place plus importante dans le petit déjeuner que dans tout autre repas (boissons souvent sucrées, confitures, viennoiseries, céréales), il dérivait jusqu’au début du xixe siècle presque uniquement de la canne, plante également tropicale.

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Un livre ludique qui nous pousse à réfléchir sur des produits de notre quotidien et à ce qui se cache derrière nos habitudes

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Le livre de C.Grataloup est à mes yeux une très bonne étude de cas pour comprendre les mécanismes de la mondialisation de sa mise en place à son fonctionnement. Il permet de comprendre efficacement les processus d’innovations, de flux mais également de production et de diffusion de la société de la consommation.

On retrouve bien la spécialité de l’auteur dans la géohistoire dans un livre qui mélange de nombreuses échelles que celle-ci soit géographique (continents, pays, groupes de populations) qu’historiques avec un diaporama des différentes époques. C’est également là une bonne illustration de l’intersection entre ces deux disciplines. En appliquant cette idée au sujet du livre, on se rend compte à quel point la mondialisation telle qu’on la connait aujourd’hui est profondément ancré dans ses mécanismes dans l’histoire et entres autres dans l’époque coloniale.

On peut au fil de notre lecture observer un exemple concret de la confrontation entre une question que l’on a pu explorer en cours, à savoir : la mondialisation conduit elle à une uniformisation de la culture ou une fragmentation de celle-ci ? Le livre nous raconte comment le petit déjeuner est devenu un repas commun à travers le monde, obéissant à un rythme décidé par la journée de travail. C’est l’histoire d’une uniformisation de la consommation au matin à travers les trois grands géants que sont le chocolat, le thé et le café. Toutefois, il est important de noter que cette uniformisation n’est pas totale, puisque des pratiques individuelles et culturelles particulières à certaines populations (Mongolie, Philippines) persistent voir renaissent.

C’est l’un des points positifs du livre à mon avis, à savoir qu’il donne à voir les conséquences et mécanismes d’un phénomène qui peut être difficile à appréhender, autrement. Néanmoins l’aspect concret est tellement omniprésent qu’il en devient difficile de retirer la thèse de l’ouvrage de prime abord, les exemples sont tellement nombreux qu’on en arrive à perdre l’objectif de l’écrivain ou même de comprendre la pertinence de ceux-ci par rapport à l’ensemble du livre.

Il également limite son étude quand il s’agit des rapports de force à ceux entre pays développés à pays en développement sans se pencher sur les dynamiques internes à ces deux catégories, qui sont par ailleurs discutables. Hors ces dynamiques et échanges entre ces pays sont à considérer également pour comprendre la mondialisation et sans aucun doute que dans la question du petit déjeuner que ces échanges existent dans une certaine mesure tout du moins.

Au final, si je devais résumer mon impression sur ce livre je dirai qu’il s’agit d’une étude de cas complexe qui donne une meilleure compréhension d’un phénomène globale. La lecture de l’ouvrage peut parfois être difficile de par la quantité des informations et de la difficulté de toutes les appréhender correctement et ce même après plusieurs lectures. D’autant plus que ce livre a pour volonté d’être ouvert au grand public et non pas uniquement à des personnes familières à ces questions.

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Dates de sortie

Le monde dans nos tasses : Trois siècles de petit déjeuner

  • France : 2017-05-17 (Français)
  • France : 2020-09-02 - Poche (Français)

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