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Chapitre 17

Kira s'approcha de Mencheres sans baisser les yeux. Elle avait accepté cette promenade dans le but de lui faire avouer qu'il l'avait suivie. Pour découvrir s'il avait agi parce qu'il se méfiait d'elle ou parce qu'il souhaitait la revoir. Mais ce n'était plus nécessaire, car elle percevait le désir qu'il éprouvait pour elle. Celui-ci suintait du mur derrière lequel le vampire se protégeait en un flot qui ne cessait de croître, jusqu'à devenir une force tangible, invisible mais omniprésente.

Kira en ressentît une faim qui la fit presque défaillir. Elle avait envie de caresser sa pea, de goûter sa bouche, d'enfouir les doigts dans ses longs cheveux pendant qu'il la prenait dans ses bras, mais plus pour la protéger. Un élancement régulier se mis à palpiter en elle tandis qu'elle s'avançait jusqu'à lui, impatiente de le sentir l'envelopper de son corps, et non plus seulement de sa puissance.

- Kira.

Sa voix était basse, et il respira après avoir prononcé son nom, comme pour en inhaler la substance. Elle tendit les mains, tremblante de l'envie de toucher sa peau. Mancheres les saisit mais les maintins à distance, son aura se chargeant de frustration.

-Vous ne le voulez pas vraiment.

Elle faillit éclater de rire devant l'absurdité de cette déclaration. Ne sentait t'il donc pas l'intense besoin qui enflait en elle, trop fort pour être encore du désir, trop profond pour n'être que de la concupiscence? Puisqu'elle pouvait percevoir les émotions de Mencheres derrière ses barrières, ne pouvait il donc pas sentir les siennes?

-Si, j'en ai envie.

Elle se colla contre lui, bien qu'il lui tienne encore les mains. Le contact de son corps, même à travers les vêtements, suffit à électriser Kira. Elle ferma les yeux et poussa un gémissement. La puissance de Mencheres entrait en elle à chaque contact et lui donnait un plaisir presque douloureux.

Il émit lui aussi un son rauque, si profond et si primal que Kira sentit de nouvelles flammes lui ravager les entrailles. Elle tenta de se dégager avec toute sa force incontrôlable, mais Mencheres l'immobilisa sans le moindre effort. Il baissa la tête et ses cheveux caressèrent le visage et le cou de la jeune femme, comme un sensuel rideau de soie.

-Ce n'ai pas réel. Vos nouveaux sens vous jouent des tours, dit-il d'une voix qui était presque un grognement. Ils vous font croire des choses qui n'existent pas forcément...

-Ce n'est pas la première fois que j'éprouve cela pour vous, l'interrompit Kira sur un ton rendu brutal par le désir. C'était déjà le cas lorsque jetait votre prisonnière, mais encore plus depuit que vous m'avez libérée. Ne me dites pas que ces sensation ne sont pas réelles, et n'essayer même pas de prétendre que vous n'avez pas envié de moi.

Elle se moquait de l'ampleur du défi qu'elle venait de lui lancer. La lucidité désinhibée et obstinée qu'elle n'avait jusqu'alors connue que dans ses rêves lui apportait une seule certitude: elle le désirait, et lui aussi. Elle tenta à nouveau de dégager ses mains. Cette fois, Mencheres la laissa faire, et ses yeux noirs virèrent au vert éclatant.

Il l'attira ensuite violemment contre lui. La jeune femme frissonna lorsque son corp s'écrasa contre le sien. Elle eut juste le temps d'enrouler les doigts dans sa chevelure avant qu'il plaque sa bouche sur la sienne.

La secousse qui la parcourut alors lui parut se diriger directement au plus profond d'elle même, embrasant tout dans son sillage. La langue de Mencheres franchit les lèvres de Kira et commença à explorer sa bouche avec une passion dévorante. Il avait un goût épicé, riche et capiteux, exotique et enivrant, qui l'emplissait de chaleur. L'érotisme avec lequel sa langue caressait celle de la jeune femme ne fit que s'emplifier lorsque les canines de cette dernière surgirent inopinément et entaillèrent les lèvres de Mencheres. Plutôt que de se retirer il intensifia son baiser, la serra encore plut fort dans ses bras et la souleva pour que ses pieds ne touchent plus le sol.

Ce que Kira avait ressenti jusque-là lui sembla bien faible. À présent que Mencheres la tenait contre lui et que sa langue avait pris possession de sa bouche, elle brûlait littéralement de désir.

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— Sais-tu comment les Grecs surnommaient Menkaourê ? demanda Radje avec une nonchalance feinte. Eros, comme le dieu de l'Amour. Nous étions des pharaons, et notre peuple nous considérait tous deux comme des dieux. Cela fait près de trois mille ans que je suis Gardien des Lois, mais avant cela, tout mon temps était consacré au plaisir, tout comme celui de Menkaourê... Mes nuits étaient des océans de chair, au point que je ne pouvais jamais dénombrer les femmes qui partageaient ma couche.

La fureur enfla en Kira, mais elle tenta de l'étouffer et de renforcer ses défenses émotionnelles. Radje ne se contentait pas de piéger Mencheres et de mettre sa vie en lambeaux. Il voulait désormais empoisonner leur relation, même s'il comptait tuer Mencheres dès que ce dernier lui aurait donné ce qu'il désirait.

—Tant mieux pour vous. Je suis sûre que tous ces souvenirs feraient un super film porno, du genre Orgie sur le Nil, répondit-elle d'une voix presque détachée.

—Menkaourê a vécu ainsi pendant près de deux mille ans, jusqu'à ce qu'il se marie, poursuivit sèchement Radje, comme si Kira était trop obtuse pour saisir qu'il n'avait pas été le seul à se vautrer dans la luxure.

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— Ce vieux Mackey m'avait bien dit que je ne regretterais pas de t'avoir engagée.

Et il m'avait prévenue que tu étais un enfoiré, lui répondit silencieusement Kira. Mack avait vu juste sur le compte de son ancien associé, mais sous ses dehors d'esclavagiste, Frank avait parfois un éclair de gentillesse. Rien ne l'obligeait à laisser Kira utiliser la voiture de la société en mission. Il aurait aussi bien pu engager une personne disposant de son propre véhicule. Kira savait qu'elle lui revalait largement cette fleur avec toutes les heures supplémentaires non payées qu'elle enchaînait, mais tout de même, c'était un beau geste de la part de Frank.

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Peut-être le papillon savait-il, lorsqu'il se précipitait sur la flamme, que le bonheur qu'il en retirerait valait largement la mort.

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-Désolé de ne pas t'accueillir à bras ouverts, Cat,mais comme tu le vois, je suis légèrement occupé. Bones, il reste des poignards, si tu veux m'aider pour les 3 derniers.

-Dans un moment pareil, tes vieux pieux en bois doivent vraiment te manquer, fit remarquer Bones en commençant à s'équiper de couteaux avec un regard froid à l'intention des gardes qui attendaient dans un coin.

-Je ne te le fais pas dire, grogna Vlad.

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La situation ne manquait pas d'ironie; elle était sa captive, mais c'était elle qui le captivait.

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Mencheres se dirigea vers Kira, et il explosa intérieurement en voyant son visage meurtri. Une seule inhalation lui apprit que malgré les mauvais traitements qu'elle avait subis, elle n'avait pas été violée. Ses geôliers évitaient du même coup une agonie lente et cruelle au profit d'une mort rapide et douloureuse.

Mencheres aperçue alors la main de Kira_tuméfiée, ensanglantée et déformée_ avec des fragments d'os lui perçant la peau. Bon, ce sera finalement une agonie lente et cruelle.

Sans un regard pour les trois vampires, il la prit doucement dans ses bras. Leurs auras lui indiquaient que ceux-ci étaient trop jeunes et trop faibles pour représenter une véritable menace, même s'il leur tournait le dos. Mencheres serra les dents lorsqu'il sentit Kira tressaillir à son contact. Etait-ce parce qu'elle souffrait, ou avait-elle peur de lui?

Il s'entailla le poignet d'un coup de canine et le colla à la bouche de Kira. A son grand soulagement, elle n'essaya pas de détourner la tête, même si elle grimaça en avalant puis elle se mit à haleter violemment.

_ La guérison de votre main va être douloureuse, mais cela passera rapidement, dit Mencheres sans retirer son poignet.

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Elle avait presque dépassé le dernier entrepôt lorsqu'un rire bruyant lui fit soudain tourner la tête. Il provenait de l'un des bâtiments et paraissait empli de méchanceté. Ne t'arrête pas, se raisonna Kira en tapotant la poche de son sac à dos où elle cachait un pistolet. Tu es presque arrivée

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Traverser cette zone en plein jour ne lui posait aucun problème, mais à cette heure tardive, elle se sentait mal à l'aise. Elle était heureuse que le soleil commence à pointer le bout de son nez.

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D'autant que la plupart des gens qui habitaient ce quartier n'avaient pas de véhicule. D'un autre côté, contrairement à elle, ils n'avaient pas à trimballer toute une collection d'appareils photo, de caméscopes ou de jumelles

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